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Le chemin du retour à la maison

Le chemin du retour à la maison

« Je ne sais pas où je serais aujourd'hui sans l'armée. J'étais sur une mauvaise pente et l'armée m'a ramené dans le droit chemin, » dit Luc Therrien, adjudant à la retraite.

Luc est très reconnaissant de ce que l’armée a apporté à sa vie. Avant de s’enrôler, il avait un réel besoin de stabilité et il avait presque perdu espoir. Dans les Forces, il a trouvé un cadre, un sentiment d’appartenance et une fierté qu’il ne pensait jamais avoir. Il a pris confiance en lui et a découvert la discipline en plus d’y trouver une famille, et ce, dès le départ.

Toutefois, la carrière militaire exemplaire de Luc l’a également laissé profondément meurtri après qu’il a été témoin des dures réalités de la guerre. Pour lui, la vie ne serait plus pareille, et certaines images le hantent toujours.

La transition vers la vie après le service n’a pas été facile et Luc s’est retrouvé à la rue, à Montréal. Sans soutien et en proie à l’état de stress post‑traumatique (ESPT), Luc a dû faire face à de nombreuses difficultés.

Des débuts difficiles

Né et élevé à Laval, au Québec, Luc n’a pas eu une enfance facile. La violence avait durci son caractère et l’a mené sur le mauvais chemin. Il s’est retrouvé à la rue. Mendier était devenu normal, mais ce n’était pas une vie pour un adolescent.

Une nuit particulièrement froide, il a cru qu’il allait mourir gelé. Il a frappé à la porte de la Mission Old Brewery pour demander un lit. Bien qu’il n’y avait plus de lits disponibles, il a tout de même été hébergé parce qu’il n’était qu’un adolescent.

Là‑bas, Luc a trouvé refuge pendant deux mois. Après, il a dû retourner à la rue. Un ami lui a suggéré de s’enrôler dans l’armée et Luc s’est dit « Ce n’est peut‑être pas une mauvaise idée. Allons-y! »

La vie militaire

Luc a commencé sa carrière militaire dans l’infanterie de la Réserve en 1984 à l’âge de 17 ans. Il se souvient que ses parents ont dû signer des documents pour l’autoriser à s’enrôler.

Son séjour dans la Réserve a été bref. Il a été sélectionné pour entreprendre un entraînement intensif de deux ans afin d’intégrer le Régiment d’opérations spéciales du Canada. Il était dans la meilleure forme de sa vie, physiquement et mentalement.

« La vie militaire vous forme comme rien d’autre. L’entraînement qu’on y reçoit est bon et il vous prépare au pire, mais ce n’est rien comparé à ce dont j’ai été témoin à la guerre », raconte Luc.

Il a été déployé outre-mer plusieurs fois : Bosnie, Israël, Afghanistan, Afrique, Europe et Thaïlande. Les opérations quotidiennes étaient intenses. Le maintien de la paix, l’application des règles et la formation des officiers pour être prêts au combat faisaient partie des tâches quotidiennes. « Autour de vous, il y a de la dévastation, des enfants armés, de la souffrance, de la faim et le côté le plus sombre de l’humanité. Je peux dire honnêtement que j’ai vu le diable dans certaines personnes », explique Luc.

La vie à l’étranger était difficile et il a commencé à se sentir seul. « On apprécie tellement plus son pays après avoir vu les horreurs qui se passent ailleurs », indique Luc. Toutefois, il chérit le lien particulier qu’il entretient avec ses collègues soldats. Il a le sentiment d’avoir accompli son devoir.

En 1995, après avoir développé des symptômes aigus de l’ESPT, Luc savait qu’il était temps de prendre sa retraite et il a été libéré pour raisons médicales.

La vie après le service militaire

Quand Luc a pris sa retraite, il croyait être prêt à commencer sa vie à l’extérieur des Forces armées canadiennes. Toutefois, la transition ne s’est pas faite sans heurts. Il n’avait pas les outils nécessaires pour intégrer aisément une nouvelle communauté. La vie militaire lui avait fourni la seule stabilité qu’il ait jamais connue, mais maintenant, tout ça était terminé.

Il se demandait comment il pourrait intéresser les employeurs. Qui voudrait l’embaucher? Est-ce que ses compétences pouvaient être utiles ailleurs? Il se sentait mal à l’aise socialement et son ESPT était toujours présent.

Il a connu des difficultés pendant plusieurs années. Il se faisait expulser. Il perdait ses emplois. Une fois encore, il s’est retrouvé à la rue, à dormir sur un banc.

L’endroit sur lequel il pouvait toujours compter était la Mission Old Brewery. « J’ai eu besoin d’eux quand j’étais adolescent, et me revoici plusieurs années plus tard, un homme, et j’avais encore besoin de leur aide, raconte Luc. Ce sont des anges! »

Grâce au programme Les Sentinelles de la Mission Old Brewery, Luc a reçu du soutien psychosocial, de l’argent pour payer un loyer, ainsi que des meubles et de l’orientation pour se trouver un emploi.

Au début, il n’y croyait pas. « Je me demandais si le programme Les Sentinelles fonctionnait vraiment. » Son gestionnaire de cas d’Anciens Combattants Canada lui a expliqué le processus et il a été impressionné.

« Je ne sais pas où je serais aujourd’hui sans Les Sentinelles. J’avais perdu toute confiance en moi et tout était devenu hors de contrôle. L’aide que j’ai reçue me donne espoir pour l’avenir. »

Un nouveau départ

Luc se rappelle avoir fondu en larmes quand il a reçu le soutien dont il avait besoin. Il ne pouvait pas croire qu’il avait une autre chance de refaire sa vie.

Aujourd’hui, Luc travaille pour une entreprise de nettoyage. Il est capable de mettre de l’argent de côté et de se gâter une fois de temps en temps. Son emploi lui permet d’avoir un horaire flexible avec des avantages sociaux et un milieu de travail sain.

Pendant ses temps libres, Luc aime faire du vélo, ce qui lui permet de découvrir la ville de Montréal. « Chaque jour est une aventure. Je rencontre beaucoup de gens et j’aime parler avec eux, surtout quand ils apprennent que je suis un vétéran », explique Luc.

Un début de vie difficile a mené Luc vers la vie militaire, et à la suite de sa libération, il a connu d’autres difficultés jusqu’à ce que la Mission Old Brewery l’a aiguillé vers le bon programme, Les Sentinelles.

Finalement, Luc Therrien a pu réintégrer la vie après le service malgré les nombreux défis qu’il a dû surmonter et les pires moments de détresse qu’il a vécus. Enfin de retour à la maison!

Le programme Les Sentinelles fournit un soutien psychosocial aux vétérans itinérants ou à risque de le devenir, appuie l’intégration en logement, encourage la stabilité résidentielle et s’efforce de mieux comprendre les besoins et les expériences des vétérans itinérants. Ce programme est financé en partie par le Fonds pour le bien‑être des vétérans et de leur famille.

Date de publication : 2021-04-15


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