Nous effectuons de la maintenance sur le site Web d'Anciens Combattants Canada. Si vous éprouvez des difficultés, veuillez communiquer avec nous. Nous nous excusons pour les inconvénients que cela pourrait causer.

Compte rendu des discussions – 6 décembre 2017

Mercredi 6 décembre 2017
15 h – 15 h 30 (HAE)

Membres du Groupe consultatif sur la santé mentale

  • Sapeur (retraité) Aaron Bedard
  • Michel Blais, Groupe de défense des intérêts des anciens combattants canadiens
  • Dre Karen Cohen, Société canadienne de psychologie
  • Colonel Colleen Forestier, directrice de la santé mentale, Forces armées canadiennes
  • Dave Gallson, Société pour les troubles de l’humeur du Canada
  • Glynne Hines, Légion royale canadienne (coprésident)
  • Ed Mantler, Commission de la santé mentale du Canada
  • Robert Thibeau, Aboriginal Veterans Autochtones
  • Dr Don Richardson, Association des psychiatres du Canada

Absents

  • Sergent Brian Harding
  • Adjudant (retraité) Brian McKenna
  • Kerry Mould, Association canadienne de vétérans des forces de la paix des Nations Unies
  • Dre Ruth Lanius, University Western
  • Dr Patrick Smith, Association canadienne pour la santé mentale

Cabinet du ministre des Anciens Combattants

  • Laurel Chester, Relations avec les intervenants
  • Bernard O’Meara, Relations avec les intervenants

Représentants d’Anciens Combattants Canada

  • Joel Fillion, directeur, Santé mentale (coprésident)
  • Faith McIntyre, directrice générale, Politiques et Recherche
  • Michelle Morrison, analyste principale, L’engagement des intervenants et la sensibilisation

Porte-parole experts

  • Dre Alexandra Heber, psychiatre en chef, Anciens Combattants Canada
  • Dre Linda Van Til, épidémiologiste, Anciens Combattants Canada
  • Dre Elizabeth Rolland-Harris, épidémiologiste principale, Forces armées canadiennes

Observatrice

  • Amanda Jane, Bureau de l’ombudsman des vétérans

Mot d’ouverture

La directrice générale, Politiques et Recherche, préside la téléconférence. La réunion a été convoquée pour fournir aux membres du groupe consultatif une séance d'information préalable sur les conclusions de l'Étude sur la mortalité par suicide chez les vétérans, qui sera rendue publique le lendemain. On remercie les membres de leur participation à court préavis. On souligne que les résultats communiqués pendant la réunion doivent demeurer confidentiels jusqu'à l'annonce publique par voie de communiqué le 7 décembre 2017. La présidente informe le groupe qu'après l'annonce, les intervenants et les membres du groupe consultatif recevront les liens vers le Communiqué et le rapport de l’Étude sur la mortalité par suicide chez les vétérans. La présidente demande aux participants de reconnaître qu’il peut s’agir d’un sujet difficile et d'être conscients de leur propre bien-être à l’égard des discussions sur ce sujet délicat.

Séance d’information sur l’Étude sur la mortalité par suicide chez les vétérans

L'Étude sur la mortalité par suicide chez les vétérans est menée conjointement par Anciens Combattants Canada (ACC), le ministère de la Défense nationale (MDN) et Statistique Canada. Elle vise à :

  • améliorer la compréhension des facteurs associés au suicide chez les vétérans des Forces armées canadiennes (FAC);
  • fournir des mises à jour sur les tendances suicidaires au fil du temps;
  • aider à la discussion sur les activités de prévention du suicide;
  • répondre aux attentes du public en ce qui a trait à la production de rapports en temps opportun.

Cette étude compare le risque de mortalité par suicide chez les vétérans canadiens par rapport à l’ensemble de la population canadienne. Les données administratives du MDN ont été combinées à 37 années de données canadiennes sur la mortalité fournies par Statistique Canada et portent sur les vétérans qui ont été libérés des FAC entre 1976 et 2012. Les données recueillies concernent les vétérans de la Force régulière et de la Force de réserve de classe C. On souligne que ce rapport est la première étape de l'élaboration d'un tableau de la mortalité par suicide au sein de la population des vétérans, et que les questions du groupe consultatif aideront à orienter une analyse plus poussée, qui sera élargie au fil du temps. La présidente présente les principales conclusions du rapport :

  • Le risque de suicide chez les vétérans de sexe masculin est 1,4 fois plus élevé que dans l'ensemble de la population canadienne comparable.
  • Le risque est le plus élevé chez les hommes de moins de 25 ans, soit 2,4 fois plus élevé que dans la population générale. Les vétérans de sexe masculin âgés de plus de 55 ans sont moins à risque que l'ensemble de la population canadienne.
  • Le risque de suicide chez les vétérans de sexe féminin est 1,8 fois plus élevé que dans l'ensemble de la population canadienne, et les risques sont similaires pour les vétérans de sexe féminin plus âgés et plus jeunes.
  • Le risque de suicide chez les vétérans, hommes et femmes, est demeuré relativement inchangé au cours des quatre dernières décennies et a toujours été plus élevé que dans l'ensemble de la population canadienne.

La présidente fait remarquer qu'en novembre 2017, le Service canadien de prévention du suicide a été mis sur pied pour permettre d'avoir accès à du soutien en cas de crise par téléphone, par texto ou par clavardage. On fait référence également au Plan d'action de la Stratégie conjointe de prévention du suicide d'ACC et des FAC, publié en octobre 2017, pour s'attaquer aux risques de suicide chez les populations de militaires encore en service et de vétérans.

Voici les questions et réponses du groupe au sujet de l’Étude sur la mortalité par suicide chez des vétérans :


Question : Pourquoi la période de l’étude ne s’étend-elle que jusqu’en 2012?

Réponse : Statistique Canada tient à jour la base de données qui contient l'information sur les certificats de décès canadiens, qui sont la propriété des provinces et des territoires. Il y a un délai de quatre ans avant de pouvoir obtenir ces renseignements de Statistique Canada. Au moment où le couplage des données a été effectué, les dernières données disponibles dataient de 2012.


Question : Est-ce que seuls les vétérans de la Réserve de classe C sont inclus dans l’étude? Qu'en est-il des vétérans de classe A et de classe B de la Force de réserve ?

Réponse : Les réservistes de classe C sont essentiellement les réservistes qui ont été déployés. Les recherches antérieures indiquent que les réservistes des classes A et B reflètent la population canadienne en général. Par conséquent, cette étude ne porte que sur les vétérans de la Force régulière et de la Force de réserve de classe C.


Question : Le risque plus élevé pour les vétérans de moins de 25 ans a-t-il été déterminé à partir d'une comparaison avec l'ensemble de la population canadienne en général ou par rapport à la même cohorte d'âge ?

Réponse : Le risque pour les vétérans de moins de 25 ans a été comparé à une cohorte de la population canadienne ajustée selon l'âge.


Question : Quel est le nombre réel de suicides ?

Réponse : Au cours de la période de 37 ans, parmi ceux qui ont été libérés des FAC de 1976 à 2012, il y a eu 1 421 suicides chez les hommes et 65 suicides chez les femmes.


Question : A-t-on consulté le personnel d'ACC ou d'anciens employés et leur a-t-on demandé d'identifier des cas potentiels de suicide dans leur charge de travail?

Réponse : Cette étude ne comprenait pas l'examen des dossiers individuels, mais était entièrement fondée sur les données canadiennes provenant de Statistique Canada et des FAC. Toutefois, les résultats de l'étude aideront à informer le Ministère à l'égard de l'orientation future du point de vue de la recherche, de l'analyse et des services du programme.


Question : Les données générales sur l'ensemble de la population canadienne incluent-elles les données sur le suicide chez les Autochtones ? Les préoccupations exprimées étaient que les populations des Premières nations et des Inuits ont le taux de mortalité par suicide le plus élevé au Canada, de sorte que les efforts de prévention du suicide doivent être plus vastes que les stratégies des FAC et d'ACC; et que d'autres organismes gouvernementaux disposent également des ressources nécessaires pour s'attaquer à la prévention du suicide.

Réponse : Les données générales sur la population canadienne utilisées comprenaient des données sur le suicide chez les Autochtones. Les certificats de décès n'indiquent pas qu'une personne est un vétéran, ce qui explique pourquoi le couplage des données a été nécessaire pour déterminer le statut de vétéran. Pour l'instant, il n'est pas possible de déterminer le statut d'autochtone à partir des données. Cela pourrait être possible éventuellement. Il est convenu que la prévention du suicide passe par une approche pangouvernementale, et ACC travaille en étroite collaboration avec ses partenaires à cette fin. Le cadre de prévention du suicide de l'Agence de la santé publique du Canada est mentionné.


Question : Y a-t-il des décès par suicide qui n’ont pas été dévoilés?

Réponse : Les mêmes critères d'identification des décès par suicide s’appliquent pour les vétérans et l’ensemble de la population canadienne. L’analyse comparative est donc très fiable. Toutefois, il est quand même possible que les décès par suicide au Canada ne soient pas tous répertoriés sur les certificats de décès.


Question : Combien de vétérans décédés par suicide avaient soumis une demande à ACC ou avaient un lien avec le Ministère?

Réponse : La relation avec ACC ne faisait pas partie de cette étude, qui ne contient pas de noms ou de renseignements permettant d’identifier.


Question : Y a-t-il eu une ventilation du nombre de suicides par année?

Réponse : Oui. Le rapport présente cette ventilation par périodes de quatre ans (c.-à-d. 1976-1982). Bien qu'il y ait eu une certaine fluctuation d'une année à l'autre, la tendance au fil du temps montre un risque constamment élevé au cours de la période de 37 ans sur laquelle l’étude a été menée.


Derniers commentaires des porte-parole :

  • Étant donné le risque élevé pour les vétérans de sexe féminin, le plan d'action de la Stratégie conjointe de prévention du suicide d'ACC et des FAC est en train d'être modifié pour refléter cette distinction entre les sexes.
  • Le risque plus élevé de suicide chez les vétérans plus jeunes de sexe masculin confirme la nécessité de se concentrer davantage sur le soutien à la transition de ce groupe de militaires vers la vie après le service.
  • Ce travail mené en concertation est l'un des nombreux exemples à venir d'une collaboration accrue entre ACC et la FAC, car l'expérience militaire est une expérience qui dure tout au long de la vie.
  • Le coprésident du Groupe consultatif sur la santé mentale reconnaît l'importance du travail accompli, et que cela servira de référence pour les rapports annuels. Cependant, le défi sera de savoir comment utiliser ces données pour améliorer la prévention du suicide.

Prochaines étapes

Les téléconférences de suivi donneront l'occasion de passer en revue les détails du rapport complet de l’Étude sur la mortalité par suicide chez les vétérans, ainsi que d'examiner le plan d'action de la Stratégie conjointe de prévention du suicide d'ACC et des FAC.

Mot de la fin

La présidente conclut la réunion en remerciant les membres du groupe de leur engagement et de leur participation dans l’important dossier de la santé mentale.