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Analyse en grappes des vétérans des Forces armées canadiennes qui souffrent de douleurs chroniques – Études sur la vie après le service militaire 2016

Analyse en grappes des vétérans des Forces armées canadiennes qui souffrent de douleurs chroniques – Études sur la vie après le service militaire 2016

Année de publication
2021

Le sondage de 2016 mené dans le cadre du programme Études sur la vie après le service militaire (EVASM) a révélé que les vétérans canadiens sont presque deux fois plus susceptibles que les autres Canadiens de déclarer des douleurs chroniques (41 contre 21 %).

Quel est l’objet de cette recherche?

Cette étude a permis de relever les caractéristiques communes des vétérans qui présentent les taux les plus élevés de douleurs chroniques sévères et de déterminer quels vétérans ont besoin de services très spécialisés.

Comment les chercheurs ont-ils procédé?

Les chercheurs ont effectué une analyse en grappes en deux étapes pour caractériser les sous-groupes de vétérans souffrant de douleurs chroniques à l’aide de ces cinq indicateurs : (1) l’intensité de la douleur; (2) le nombre d’activités qui ne peuvent être réalisées en raison de la douleur; (3) la détresse psychologique; (4) les symptômes de trouble de stress post-traumatique; et (5) les limitations d’activités liées à l’état de santé. Trois grappes de vétérans souffrant de douleurs chroniques ont été ciblées en fonction de similitudes entre ces indicateurs.

Ce que les chercheurs ont constaté?

Les vétérans souffrant de douleurs chroniques étaient légèrement plus âgés, ont déclaré un revenu de leur ménage moindre et présentaient une prévalence plus élevée de problèmes de santé physique et mentale que les autres vétérans.

Ils étaient également plus susceptibles :

  • d’être insatisfaits de leurs finances (23 contre 14 %)
  • de recevoir des prestations d’invalidité (17 contre 2 %)
  • de vivre un stress extrême dans leur vie (7 contre 2 %)
  • de faire état d’idées suicidaires (13 contre 5 %)
  • de connaître une adaptation difficile à la vie civile (47 contre 23 %)

Grappe I (taux les plus faibles de douleur sévère) – La plupart des vétérans souffrant de douleurs chroniques se trouvaient dans cette grappe (47 %). Peu d’entre eux ont fait état de douleurs sévères (2 %) ou de graves problèmes de santé mentale (8 %) et aucun ne présentait d’importantes limitations d’activité.

Grappe II – 26 % des vétérans souffrant de douleurs chroniques faisaient partie de ce groupe. Environ le quart de ce groupe a fait état de douleurs sévères (27 %) et de graves problèmes de santé mentale (22 %). Presque tous les vétérans de cette grappe ont déclaré avoir d’importantes limitations d’activité (91 %). La proportion de femmes dans la grappe II était plus élevée que dans les deux autres grappes.

Grappe III (taux les plus élevés de douleurs sévères) – 27 % des vétérans souffrant de douleurs chroniques se trouvaient dans cette grappe. Les vétérans de cette grappe étaient les plus susceptibles de déclarer des douleurs sévères (36 %) et de graves problèmes de santé mentale (96 %). La majorité d’entre eux (72 %) ont également déclaré avoir d’importantes limitations d’activité. Comparativement aux vétérans des deux autres grappes, les membres de la grappe III étaient plus souvent d’âge moyen, étaient célibataires ou n’avaient jamais été mariés. Ils étaient également plus susceptibles :

  • d’avoir un faible niveau de scolarisation;
  • d’être sans emploi;
  • de recevoir des prestations d’invalidité;
  • d’avoir été libérés alors qu’ils étaient des militaires de rang subalterne;
  • de vivre une transition difficile à la vie civile.

Les proportions de vétérans ayant des difficultés d’adaptation à la vie civile, des idées suicidaires, la perception d’un faible soutien social et une forte utilisation des services ont augmenté progressivement de la grappe I à la grappe III.

Les faibles taux de douleurs sévères, de problèmes de santé mentale ou de limitations d’activité permettent de croire que la plupart des vétérans de la grappe I pourraient s’en sortir avec des soins de santé courants.

Cependant, les taux plus élevés de comorbidité, de problèmes de santé mentale, de limitations d’activité, de stress de la vie et d’idées suicidaires déclarés par les vétérans des grappes II et III laissent croire que ces vétérans sont plus susceptibles d’avoir besoin de services hautement spécialisés et de soins multidisciplinaires.

Source

REYES VÉLEZ, Julián, James M. THOMPSON, Jill SWEET, Jason W. BUSSE et Linda VANTIL. Cluster Analysis of Canadian Armed Forces Veterans Living with Chronic Pain – Life After Service Studies 2016 (analyse en grappes des vétérans des Forces armées canadiennes qui souffrent de douleur chronique – Études sur la vie après le service militaire 2016), Revue canadienne de la douleur, Mars 2021.

https://www.tandfonline.com/doi/full/10.1080/24740527.2021.1898278