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Le Canada se souvient
Numéro spécial de la Semaine des vétérans

Du 5 au 11 novembre 2021 - Page 3

Les forces militaires du Canada, reflet de la diversité de notre pays

Un brave soldat inuit du Labrador

John Shiwak en 1915.
Photo : Bibliothèque et Archives Canada

Les efforts militaires des Autochtones au fil des ans ont été très impressionnants. John Shiwak, un chasseur et trappeur inuit du village de Rigolet, au Labrador, faisait partie de ceux-ci. Au mois de juillet 1915, il a rejoint le Newfoundland Regiment pendant la Première Guerre mondiale et a servi à l’étranger peu de temps après.

Malgré sa petite taille, ses compétences et sa bravoure étaient immenses, et son expérience de la subsistance à partir des ressources de la terre a été mise à profit dans l’armée. Le caporal suppléant Shiwak s’est forgé une réputation sur le champ de bataille en tant que tireur d’élite et éclaireur (soldat qui recueille furtivement des informations sur les positions ennemies). Malheureusement, il a été tué par des tirs d’artillerie ennemis en France le 21 novembre 1917 pendant la bataille de Cambrai. Ce soldat discret a fortement marqué ses camarades. Un officier écrivait à la famille de Shiwak qu’il était « très apprécié des militaires de tous les grades, ainsi qu’un excellent éclaireur et observateur, et un camarade profondément bon et fiable dans tous les domaines ».

Le caporal suppléant Shiwak avait 28 ans lorsqu’il est mort. Il est commémoré sur le Mémorial terre neuvien à Beaumont-Hamel en France. La fière tradition de ce type de service militaire autochtone se poursuit aujourd’hui dans les Forces armées canadiennes.

Ouvrir la voie aux droits des LGBTQ2+

Michelle Douglas en uniforme.
Droit d’auteur : Michelle Douglas

Michelle Douglas est née à Ottawa. Jeune femme, elle poursuivait des études en droit et s’est engagée dans les Forces armées canadiennes. Au départ, sa carrière semblait prometteuse. Elle a servi en tant que sous-lieutenant dans l’armée de l’air, puis a été invitée à rejoindre l’Unité des enquêtes spéciales (UES) responsable de démasquer les activités criminelles au sein de l’armée. L’une des premières femmes officiers à rejoindre ce groupe, elle était pionnière dans son domaine, mais a dû malheureusement se confronter à d’importants obstacles professionnels.

À l’époque, l’une des responsabilités de l’UES consistait à enquêter sur les militaires considérés comme homosexuels : un groupe qui faisait alors l’objet d’une forte discrimination dans l’armée. Un détecteur de mensonges était même parfois utilisé pour tenter de démasquer les individus de la communauté LGBTQ2+.

Michelle Douglas était lesbienne, mais voulait continuer de porter l’uniforme. Elle a donc caché sa vie privée à ses collègues. Néanmoins, elle a rapidement été interrogée par ses collègues enquêteurs sur son orientation sexuelle. Elle a finalement été contrainte d’admettre la vérité et a été renvoyée des Forces armées canadiennes en 1989.

Elle a accepté à contrecœur son licenciement, mais a intenté une action en justice contre cette politique discriminatoire de l’armée. En 1992, juste avant que l’affaire ne soit jugée, les Forces armées canadiennes ont conclu un règlement à l’amiable et ont officiellement annulé leurs règles injustes. En défendant ce qui était juste, Michelle Douglas a contribué à ouvrir la voie aux droits des LGBTQ2+ dans les forces armées de notre pays.

Quarante ans de service distingué

L’adjudant-chef Cromwell vers la fin de sa carrière
Photo reproduite avec l’aimable autorisation de Claude Cromwell.

Claude « Ollie » Cromwell est né à Digby, en Nouvelle-Écosse, et a déménagé à Montréal alors qu’il était encore adolescent. Il s’est enrôlé dans les Forces armées canadiennes en 1979 où il a entrepris une longue carrière militaire en logistique.

L’adjudant-chef (adjuc) Cromwell a servi dans plusieurs bases à travers le pays. Il a également pris part à des opérations militaires nationales en réponse à des catastrophes naturelles telles que l’énorme tempête de verglas qui a frappé l’Est du Canada en 1998 et les feux de forêt de la Colombie-Britannique en 2003.

L’Adjuc Cromwell a aussi servi à l’étranger. Il a été affecté à Lahr, en Allemagne de l’Ouest, avec les forces du Canada déployées auprès de l’OTAN en Europe (1984-1990) et a participé aux efforts internationaux de maintien de la paix sur le plateau du Golan (1983), à Chypre (1993), au Kosovo (1999) et en Afghanistan (2006). De plus, il a été nommé sergent-major de camp pour le contingent des Forces armées canadiennes lors de la Marche de Nimègue, aux Pays-Bas, en 2012. À titre de sergent-major de l’Équipe d’intervention en cas de catastrophe (EICC), l’Adjuc Cromwell a été déployé au Népal en 2015 à la suite d’un important tremblement de terre.

Les nombreuses contributions de l’Adjuc Cromwell ont été reconnues de plusieurs manières, notamment par sa nomination en tant que membre de l’Ordre du mérite militaire. Il a pris sa retraite en tant que sergent-major de division au sein du Groupe du sous-ministre adjoint (Matériels) en 2019 après 40 années de service distingué.

Pensée monumentale

Le nouveau mémorial du « Sentier du Caribou » à Gallipoli.
Photo : Anciens Combattants Canada

Les monuments nationaux sont importants pour notre société : ils nous aident à nous souvenir de notre passé de manière artistique. En général, des artistes et d’autres professionnels travaillent ensemble pour créer ces monuments commémoratifs. Le Canada possède des monuments uniques, tant au pays qu’à l’étranger, comme le Monument commémoratif de guerre du Canada à Ottawa et le Mémorial national du Canada à Vimy en France, pour commémorer les différents efforts militaires au fil des ans. Il est intéressant de noter que deux nouveaux monuments de guerre majeurs ont également fait l’actualité récemment.

L’un d’entre eux est un nouveau monument commémoratif national de la mission du Canada en Afghanistan. Celui-ci rendra hommage aux membres des Forces armées canadiennes, aux policiers, aux fonctionnaires et aux civils qui ont servi dans ce pays. Il reconnaîtra également le fort soutien des Canadiens au pays. Quelle belle façon de se souvenir de toutes les personnes impliquées.

Un autre nouveau mémorial a été installé en Turquie plus tôt cette année pour commémorer les efforts du Newfoundland Regiment à Gallipoli pendant la Première Guerre mondiale. Il viendra s’ajouter à l’ensemble existant de cinq grandes statues de caribous en bronze (l’emblème de l’unité) qui rendent hommage aux batailles importantes que les Terre-Neuviens ont livrées en France et en Belgique. Connu sous le nom du « Sentier du Caribou », le plan initial après le conflit prévoyait une sixième statue à Gallipoli, une idée qui est maintenant devenue réalité.

Naviguer les champs de mines

Le NCSM Athabaskan dans le golfe Persique en 1991.
Photo : Ministère de la Défense nationale

Le NCSM Athabaskan est l’un des navires des Forces armées canadiennes ayant participé à la guerre du Golfe. L’un des événements mémorables pour ceux qui ont servi à bord du navire pendant le conflit a eu lieu en février 1991. Le navire s’est porté au secours de l’USS Princeton, un navire de guerre américain qui avait été gravement endommagé par des mines iraquiennes au large des côtes du Koweït.

Tout en assurant une surveillance attentive lors de la traversée de centaines de kilomètres d’eaux dangereuses et la navigation à travers les champs de mines ennemis dans le golfe Persique, l’Athabaskan a escorté un remorqueur de la flotte de la coalition qui devait extraire en toute sécurité le navire de guerre américain. La tension ressentie pendant la mission était considérable, mais en fin de compte, celle-ci s’est soldée par une réussite.

Le saviez-vous?

L’Étoile de la vaillance militaire.
Photo : Ministère de la Défense nationale

D’innombrables Canadiens ont fait preuve d’un grand courage en servant en uniforme au fil des ans. Au cours de la Première et de la Seconde Guerres mondiales, ainsi que de la guerre de Corée, les Canadiens ayant obtenu des médailles de la vaillance ont reçu des récompenses utilisées dans le système de distinctions honorifiques britannique.

Cependant, au cours des dernières décennies, un nouvel ensemble de décorations canadiennes pour acte de bravoure a été utilisé. L’Étoile de la vaillance militaire est l’une de ces médailles. Deuxième en importance après seule la Croix de Victoria, celle-ci est décernée « en reconnaissance de services éminents accomplis avec courage face à l’ennemi ». Vingt personnes ont reçu cette prestigieuse médaille au cours de la mission de notre pays en Afghanistan : les plus courageux des courageux.

Quelques jalons militaires canadiens

GUERRE DE CORÉE 1950-1953

  • 25 juin 1950 - Début de la guerre de Corée
  • 24-25 avril 1951 - Les Canadiens tiennent le front à Kapyong
  • 27 juillet 1953 - Signature de l’armistice de la guerre de Corée

EFFORTS D'APRÈS-GUERRE Années 1950 à aujourd'hui

  • 1956 - Des soldats du maintien de la paix du Canada vont en Égypte
  • 1960 - Des soldats du maintien de la paix du Canada arrivent au Congo
  • 1964 - Des soldats du maintien de la paix du Canada se rendent à Chypre
  • 1974 - Des soldats du maintien de la paix du Canada se rendent sur le plateau du Golan
  • 10 décembre 1988 - Attribution du prix Nobel de la Paix aux soldats du maintien de la paix de l’ONU
  • 1990-1991- Des Canadiens prennent part à la guerre du Golfe
  • Septembre 1993- Des Canadiens prennent part aux combats dans la poche de Medak en Croatie
  • 1999 - Des soldats du maintien de la paix du Canada se rendent au Timor-Oriental
  • 2001-2014 - Des Canadiens participent à la mission en Afghanistan
  • 2018 - Des soldats du maintien de la paix du Canada sont déployés au Mali
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