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La campagne d’Italie

Des soldats canadiens à bord d'un porteur universel en Sicile en juillet 1943.

Des soldats canadiens à bord d'un porteur universel en Sicile en juillet 1943. Photo : Bibliothèque et Archives Canada PA-114511

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La campagne d’Italie a été l’une des plus importantes contributions militaires du Canada durant toute la Seconde Guerre mondiale. Plus de 93 000 Canadiens ont combattu en Italie de 1943 à 1945. Nos soldats y ont joint leurs forces à celles des troupes de la Grande-Bretagne, des États-Unis, de la Pologne, de la France et d’autres puissances alliées pour tenter de capturer ce pays méditerranéen. Au fur et à mesure de leur avancée vers le nord de l’Italie, les Canadiens ont dû combattre à de nombreuses batailles difficiles contre un ennemi habile et déterminé.

Mise en contexte

La Seconde Guerre mondiale commence en 1939. Peu après, une grande partie de l’Europe centrale et occidentale se trouve sous contrôle allemand. En 1941, l’Allemagne envahit également l’Union soviétique et de violents combats éclatent sur le front oriental aussi. Le dirigeant soviétique, Joseph Staline, demande aux autres puissances alliées de planifier une nouvelle offensive militaire ailleurs en Europe pour soulager un peu son pays de cet assaut majeur. Les Alliés acceptent et décident d’envahir l’Italie (qui est alliée à l’Allemagne) à l’été 1943.

L’objectif est de lancer une offensive terrestre de grande envergure pour mettre l’Italie hors d’état de combattre, tout en forçant les Allemands à détourner une partie de leurs troupes et de leur matériel du front oriental où ils combattent l’Union soviétique. Cette offensive des Alliés a pris le nom de campagne d’Italie.

Débarquer en Sicile

La campagne d’Italie commence par le débarquement des Alliés sur l’île de Sicile, dans le sud de l’Italie. Les soldats canadiens de la 1re Division d’infanterie canadienne et de la 1re Brigade blindée du Canada jouent un rôle actif et important dans cet assaut, connu sous le nom de code « Opération Husky ». C’est une tâche difficile, car le simple fait d’acheminer des soldats et du matériel dans cette région est dangereux. En effet, trois navires alliés transportant des troupes canadiennes de Grande-Bretagne pour attaquer la Sicile sont coulés par des sous-marins ennemis début juillet 1943. Cinquante-huit Canadiens se noient et 500 véhicules sont perdus, ainsi qu’un certain nombre de pièces d’artillerie.

L’opération Husky commence au petit matin du 10 juillet 1943. Les troupes canadiennes et britanniques débarquent sur un tronçon de littoral long de 60 kilomètres près de Pachino, à l’extrémité sud de la Sicile. Cette invasion est alors l’une des plus grandes opérations navales de l’histoire militaire, faisant appel à près de 3 000 navires et chalands de débarquement. La Marine royale canadienne contribue à faire débarquer les forces alliées et à les ravitailler pendant les combats. Des avions de guerre de l’Aviation royale canadienne soutiennent aussi les débarquements et l’avancée des Alliés.

Les combats en Sicile durent plus de quatre semaines, au cours desquelles les Canadiens se battent sur des centaines de kilomètres d’un pays montagneux à l’été torride. Plus de 1 300 de nos soldats y sont blessés, dont près de 600 décèdent.

Il était important de prendre la Sicile. Cela a permis de sécuriser la mer Méditerranée pour le transport maritime des Alliés et a contribué à la chute du dictateur italien Benito Mussolini. Le nouveau gouvernement italien se rendit bientôt aux Alliés, mais, malheureusement, les Allemands n’étaient pas prêts à perdre l’Italie et prirent contrôle de l’île. La chute de la Sicile a ouvert la voie à l’étape suivante des Alliés, le débarquement en Italie continentale.

La bataille pour l'Italie

Le 3 septembre 1943, des milliers de troupes alliées en Sicile traversent le détroit de Messine pour débarquer dans l’extrême sud de l’Italie continentale, les Canadiens débarquant à Reggio de Calabre. En l’espace d’une semaine, d’autres forces alliées débarquent plus au nord, à Salerne et à Tarente. Tout est alors en place pour que les Alliés poussent vers l’avant pour libérer Rome et chasser l’ennemi d’Italie.

Des  soldats canadiens prêts à attaquer près d'Ortona, en Italie, en décembre 1943

Des soldats canadiens prêts à attaquer près d'Ortona, en Italie, en décembre 1943. Photo : Bibliothèque et Archives Canada PA-163411

Après avoir perdu la Sicile, l’Allemagne est cependant déterminée à résister fermement à cette nouvelle offensive. Pour ralentir l’avancée des Alliés, les Allemands profitent du paysage montagneux pour transformer la péninsule italienne sur toute sa largeur en une série de positions défensives, de la mer Tyrrhénienne à la mer Adriatique. Ces lignes sont alors bien protégées par des nids de mitrailleuses, des positions d’artillerie, des mines terrestres, des fils barbelés et des fossés antichars.

Les Canadiens se joignent aux autres troupes alliées dans ce qui allait être une remontée laborieuse à quatre pattes de l’Italie continentale accidentée. Ils combattent dans la poussière et la chaleur de l’été, la neige et le froid de l’hiver, la pluie et la boue du printemps et de l’automne. L’une des batailles les plus difficiles pour les Canadiens a lieu à Ortona pendant la période de Noël 1943. Ortona est une ancienne ville de bâtiments en pierre surplombant la mer Adriatique. Ses rues étroites, remplies de décombres, limitent l’usage des chars et de l’artillerie. Cela signifie que les Canadiens doivent souvent s’engager dans de violents combats de rue. Au milieu de ces conditions mortelles, nos soldats trouvent une tactique créative pour dégager l’ennemi des bâtiments en pierre qu’il défend. Ils utilisent des explosifs pour se frayer un chemin à travers les murs des maisons adjacentes et éviter les rues—une technique appelée « trou de souris ». Les Canadiens libèrent finalement la ville le 28 décembre après plus d’une semaine de combats sanglants.

Les autres grands combats de l’hiver sont paralysés par la rigueur du climat. Cependant, la campagne d’Italie chauffe de nouveau au printemps, les Alliés reprenant leur poussée vers Rome par la vallée de la Liri, au centre de l’Italie. Les lignes allemandes Gustav et Hitler leur barrant la route, les troupes canadiennes prennent part à une lutte acharnée pour percer ces défenses. Combattant près des hauteurs dominantes du mont Cassin en mai 1944, elles aident les Alliés à repousser les forces ennemies et à traverser la rivière Melfa. Rome est libérée le 4 juin.

En août, les Canadiens retournent au combat le long de la côte adriatique, du côté est de l’Italie. Leur nouvel objectif est de percer un autre ensemble de positions ennemies fortifiées — la ligne gothique — et de prendre la ville de Rimini. En se frayant un chemin à travers une série de rivières difficiles, nos soldats aident les Alliés à briser la ligne allemande lourdement défendue. Enfin, Rimini tombe le 21 septembre 1944.

À la mi‑octobre, les soldats canadiens repartent à l’attaque et finissent par se frayer un chemin à travers la rivière Savio, face à une résistance farouche. Après avoir été retirés des lignes de front en novembre pour récupérer, les Canadiens sont chargés d’attaquer Ravenne, qui est capturée le 4 décembre. Les combats acharnés se poursuivent tout au long du mois, sans grande percée.

Les troupes alliées continuent à se battre en Italie jusqu’en mai 1945, date à laquelle les forces allemandes se rendent définitivement. Cependant, les troupes canadiennes ne participent pas à la dernière phase de la campagne. Ils commencent à être transférés en février 1945 au Nord-Ouest de l’Europe, pour être réunis avec la 1re Armée canadienne. Là, ils se joignent à l’avancée des Alliés aux Pays-Bas et en Allemagne pour aider à mettre un terme à la Seconde Guerre mondiale en Europe.

Sacrifices

Des infirmières militaires canadiennes à Naples, en Italie, en novembre 1943

Des infirmières militaires canadiennes à Naples, en Italie, en novembre 1943. Photo : Bibliothèque et Archives Canada PA-116492

Pendant la campagne d’Italie, plus de 26 000 Canadiens sont blessés, dont près de 6 000 décèdent. La plupart des Canadiens morts en Italie sont inhumés dans les nombreux et beaux cimetières de la Commission des sépultures de guerre du Commonwealth, ou sont commémorés sur le Monument commémoratif de Cassino, au sud-est de Rome.

Les braves Canadiens qui ont combattu en Italie font partie du million et plus de Canadiens qui ont pris part à la Seconde Guerre mondiale. Les combats ont fait des ravages et, à la fin du conflit, plus de 45 000 de nos militaires avaient perdu la vie.

L'héritage

Le Canada a joué un rôle important dans la défaite des forces ennemies en Italie et a aidé les Alliés à gagner la Seconde Guerre mondiale. Cet effort impressionnant demeure une grande fierté nationale, bien des décennies plus tard. Issus de tous les milieux, nos militaires ont accompli de grandes choses et ont fait de grands sacrifices dans la lutte pour la liberté.

La paix que nous ont léguée les générations de Canadiens qui ont défendu nos valeurs se perpétue. Leur grand service et leurs sacrifices ne seront jamais oubliés et nous honorons tous ceux qui ont tant fait pour notre pays et pour le monde.

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