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« Le petit manteau », un cadeau d’amour fait à la main

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Nous sommes en 1941 dans la petite ville d’Olds, en Alberta. Bob Elliott, un adolescent de 15 ans, avait pris sa décision : il mentira au sujet de son âge, sera recruté dans l’Armée canadienne et suivra ses frères pour aller se battre dans le cadre de la Seconde Guerre mondiale. En 1944, Bob sert en Hollande.

Les Pays-Bas (aussi appelés « Hollande ») sont sous l’occupation allemande depuis quatre ans–soit depuis 1940 lorsque les troupes allemandes ont envahi le pays. Le jeune soldat est ébranlé par la violence de la guerre et la souffrance des habitants–les Hollandais.

Manteau d’hiver

Parmi eux se trouve Sussie Cretier, une jeune Hollandaise de 10 ans. Sa famille qui, comme la majorité de la population, vit dans de mauvaises conditions où la faim et le froid sont le lot quotidien d’une guerre apparemment interminable, est aussi exposée au danger. Son père, Willem, qui est mécanicien et membre de la résistance hollandaise, transmet des renseignements aux Alliés (notamment le Canada, la Grande Bretagne, la France et les États Unis) et cache des Juifs dans sa maison pour les protéger contre les Allemands. Ces actes sont considérés comme des actes criminels par les Allemands et ces derniers découvrent malheureusement ses activités. Bien qu’ils ne comprennent pas le rôle que joue leur père dans cette guerre, Sussie et ses frères sont tout de même assez âgés pour reconnaître la terreur sur le visage de leur mère lorsque les Allemands se lancent à la poursuite de leur père. Ils savent qu’ils n’ont d’autre choix que de s’enfuir au risque de se faire arrêter. Heureusement, ils trouvent refuge à Alphen, derrière les lignes alliées, avec pour seuls bagages les vêtements qu’ils portent.

Là-bas, la famille se lie d’amitié avec de nombreux soldats qui y sont postés, notamment le jeune Bob Elliott. Sussie s’attache rapidement aux soldats canadiens venus pour défendre son pays. Ses chants et ses rires sont un remède apprécié contre la dure réalité à laquelle les soldats sont confrontés. En échange de sa joyeuse présence, les Canadiens offrent souvent à Sussie du chocolat et de la gomme à mâcher qu’elle rapporte à la maison pour les membres de sa famille.

À Noël, les soldats offrent un cadeau tout spécial à Sussie. Ils font coudre un manteau d’hiver à double boutonnage à partir d’une couverture militaire grise. Pour embellir le manteau, les soldats le décorent de boutons provenant de leurs propres manteaux. Ils lui trouvent également une nouvelle paire de chaussures, un chandail, une écharpe ainsi qu’un pantalon. Le matin de Noël, en ouvrant son cadeau, Sussie enlève avec enthousiasme son vieux manteau usé et enfile fièrement cette nouvelle veste militaire, symbole du dévouement et de la loyauté de ses amis canadiens.

À la fin de la guerre, tous retournent à la maison en vue de commencer une nouvelle vie. Bob Elliot fait de même et revient au Canada, mais il demeure en contact avec la famille Cretier et, en 1981, il leur rend visite. En se revoyant, Sussie, maintenant une adulte, et Bob tombent amoureux puis se marient peu après. Ils s’installent ensuite à Edmonton, et la petite fille hollandaise devient ainsi une fière citoyenne canadienne.

Plus tard, le couple fera don du manteau au Musée canadien de la guerre. Ce manteau deviendra le symbole d’une histoire d’amour et d’amitié qui s’est étalée sur plusieurs décennies et témoignera du lien durable qui a été créé entre le Canada et les Pays-Bas au cours de la Seconde Guerre mondiale–un signe d’espoir et aussi le symbole des soldats canadiens qui ont libéré la Hollande.

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