Caporal-chef (à la retraite) Jean-François Paré

Jean-François s’est joint aux Forces armées canadiennes en 1996 et a suivi un cours d’artillerie à Shilo, au Manitoba, avant d’être affecté à Valcartier.

En 2002, il a passé sept mois en Bosnie-Herzégovine dans le cadre de l’opération des Forces armées canadiennes dans le pays. En 2004, il a été envoyé à Kaboul, en Afghanistan, pendant six mois. Deux ans plus tard, il est retourné en Afghanistan, cette fois à Kandahar pour une mission de neuf mois.

« C’est là que mon PTSD a embarqué… mon univers s’est retourné à l’envers et j’ai dû quitter les forces à cause d’un syndrome de stress post-traumatique. »

Ces missions ont été difficiles pour lui, et ont entraîné un état de stress post-traumatique (ESPT) qui a mené à sa libération pour raisons médicales en 2009. « Lorsque tu es libéré [pour raisons] médicales, du jour au lendemain, ça s’arrête – il n’y a plus de confrérie. J’aurais fait 25-30 ans, mais j’en ai fait 15 », dit-il.

Il a vécu une période sombre et très difficile. Lui qui prévoyait une longue carrière militaire s’est retrouvé soudainement sans uniforme, et surtout sans collègues sur lesquels s’appuyer. Incertain par rapport à son avenir, et ayant besoin d’une pause, il est parti sur la route faire le tour des États-Unis. Après six mois, il est rentré au bercail et est retourné à l’école suivre un cours de réfrigération, domaine dans lequel il a travaillé pendant deux ans.

Malheureusement, son ESPT est revenu en force, ce qui l’a ramené vers Anciens Combattants Canada pour recevoir les services dont il avait besoin. Aujourd’hui, Jean-François se consacre entièrement à sa guérison et à son rétablissement, il fait du bénévolat et il s’occupe de ses deux garçons de 8 et 10 ans.

« Ça fait six ans que je fais ça [du bénévolat], puis ça m’a sauvé la vie, parce que je m’implique. Je suis un bénévole à temps plein. »

En 2017, son monde a commencé à s’écrouler de nouveau. Ses blessures invisibles affectaient grandement sa vie personnelle, et une séparation a suivi quelques années plus tard. C’est alors qu’il a rencontré l’ancien joueur de la Ligue canadienne de football, Steve Charbonneau, le directeur général de la Fondation des sports adaptés. Une rencontre qui a tout changé, et qui lui a même sauvé la vie. Depuis, il se dit de nouveau en mission – celle de redonner à sa communauté en y faisant du bénévolat à temps plein.

« J’ai l’impression de servir mon pays à nouveau. Je vais pouvoir représenter mon pays, [retrouver] la fierté que j’avais… J’ai l’impression que la confrérie est la même qu’on avait quand je servais. »

Connaissant bien les sports adaptés, la motivation de Jean-François pour participer aux Jeux Invictus était de retrouver la fraternité et la camaraderie qu’il appréciait lorsqu’il servait en tant que membre des Forces armées canadiennes. Il a posé sa candidature à cinq reprises avant d’enfin avoir sa chance de faire partie d’Équipe Canada.

Jean-François participera au lancer du poids, au lancer du disque, au tir à l’arc et au rugby en fauteuil roulant aux Jeux Invictus 2023 en Allemagne. Il a hâte de représenter fièrement son pays. « Je n’ai pas servi pour rien; je veux gagner et représenter mon pays à nouveau », termine-t-il.

Avec courage, intégrité et loyauté, Jean-François Paré a laissé sa marque. Il est l’un de nos vétérans canadiens. Découvrez d’autres histoires.