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Brigadier-juge

Le brigadier Martin en 1943. L'ancien combattant de la Première et de la Seconde Guerres mondiales poursuivit plusieurs carrières au cours de sa vie, dont celle de juge et de directeur d'école. (Nina Burnham)

Le nom d'Oliver Milton Martin apparaît à plusieurs reprises dans les journaux et les revues autochtones. C'était un personnage éminent : ce fut le soldat qui atteint le plus haut grade jamais détenu par un Autochtone canadien et, dans la vie civile, il devint professeur, directeur d'école et juge à la Cour provinciale.

Martin était un Mohawk de la réserve Grand River des Six-Nations et se distingua dans l'infanterie et l'aviation. Il servit pendant la Première et la Seconde Guerres mondiales et, à la fin de son service, en 1944, il avait le grade de brigadier.

Sa carrière militaire commença en 1909 lorsqu'il se joignit aux Haldimand Rifles. Le poste de clairon fut le premier de ses nombreux rôles militaires. En 1915, à l'âge de 22 ans, il quitta son poste d'enseignant pour s'enrôler dans les Forces régulières. Deux de ses frères s'enrôlèrent aussi. Martin devint éventuellement officier de compagnie dans les 114e et 107e Bataillons. À titre de lieutenant, il passa sept mois en France et en Belgique, où il survécut à une attaque au gaz. En 1917, il se qualifia comme observateur dans la Royal Flying Corps et, l'année suivante, il gagna ses ailes.

À la fin de la guerre, Martin retourna à l'enseignement et devint directeur d'une école à Toronto (Ontario). Il maintint aussi ses liens avec son régiment de milice. En 1930, il assuma le commandement des Haldimand Rifles et occupa ce poste jusqu'au déclenchement de la guerre.

Au cours de la Seconde Guerre mondiale, Martin supervisa l'entraînement de centaines de recrues au Canada. Sa première affectation au grade de colonel fut celle de commandant de la 13e Brigade d'infanterie à un camp d'entraînement à Niagara-on-the-Lake. L'année suivante, il fut promu brigadier, et commanda ensuite les 14e (Nanaimo) et 16e (Prince George) Brigades d'infanterie.

Dans l'histoire officielle du Régiment Algonquin, on parle du brigadier avec affection et respect. L'Algonquin était arrivé à Niagara-on-the-Lake après une longue randonnée joyeuse en train :

Portrait d'Oliver Martin, de la collection du Temple de la renommée des Indiens, réalisé par Irma Coucill. (Woodland Cultural Centre)

C'est un groupe pitoyable qui débarqua des wagons à Niagara. Nous avons été chanceux que le brigadier Martin soit notre nouveau commandant. Devinant notre état, il agit avec grand tact et bonté. Sa première inspection de l'unité, et les paroles qu'il adressa aux hommes, lui gagnèrent immédiatement notre amitié et notre loyauté.72

Le brigadier prit sa retraite du service actif en octobre 1944. Cependant, son exemple fut suivi pendant plusieurs années. L'une de ses nièce raconte que « nombre de neveux et de nièces du brigadier Martin s'enrôlèrent au cours de la Seconde Guerre mondiale. Ils voulaient servir leur pays et je suis certaine que la carrière militaire de leur oncle les a influencés. »73

Après sa libération des forces armées, Martin fut nommé juge à la Cour provinciale pour le District numéro 6 de l'Ontario, les comtés de York, Halton et Peel. Il fut le premier Autochtone à détenir un poste judiciaire en Ontario. Le juge mohawk servit le district jusqu'à sa mort en 1957.

Le brigadier Martin reçut plusieurs décorations pour ses réalisations. Pour ses 20 ans de service avec bonne conduite dans la milice, on lui décerna la Décoration pour officiers des forces auxiliaires coloniales. En 1953, lui et son épouse Lillian furent invités, et assistèrent, au couronnement de la reine Élisabeth II. Aujourd'hui, la filiale de York-Est de la Légion royale canadienne porte le nom de Brigadier-O.-Martin. Le brigadier-juge est également membre du Temple de la renommée des Indiens.

En reconnaissance des réalisations d'Oliver Martin au cours de son service militaire et dans la vie civile, la Légion royale canadienne a nommé la filliale No 345, filiale Brigadier O.-M.-Martin.

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