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Les sacrifices et les réalisations

Le Monument commémoratif de guerre des Six-Nations-Mississauga dans le Parc des anciens combattants à Ohsweken, en Ontario, rappelle la mémoire des membres de la réserve morts au cours de la guerre et rend hommage à ceux qui ont servi et survécu.

Plus de 200 soldats Canadiens autochtones furent tués au combat ou moururent de leurs blessures au cours de la Seconde Guerre mondiale. Les Autochtones gagnèrent au moins 18 décorations pour bravoure au combat.80 Ils participèrent à toutes les principales batailles et campagnes, y compris le désastreux raid de Dieppe et l'importante invasion de la Normandie. Ils servirent aussi sur l'un des pires théâtres imaginables, Hong Kong, où près de 2 000 membres des Winnipeg Grenadiers et des Royal Rifles of Canada devinrent prisonniers de guerre des Japonais. Parmi eux se trouvaient au moins 16 membres des Premières Nations et Métis, dont neuf succombèrent à des blessures ou à la maladie.81

Pour plusieurs, l'adaptation à la vie militaire fut un choc. Un ancien combattant de la Colombie-Britannique explique que les volontaires de sa réserve, y compris ses 10 frères et cousins et lui-même, croyaient qu'il faudrait travailler très fort au cours du service militaire. Mais leurs premières expériences furent renversantes :

Certains d'entre eux n'avaient jamais vu un train. Tout était nouveau pour eux. Les grands navires qui les amenèrent outre-mer étaient aussi nouveaux. Ils connaissaient peu de choses de l'Europe ... tout ce qu'ils connaissaient, c'était la trappe.82

Les soldats autochtones revinrent au Canada avec des souvenirs incroyables et des émotions diverses. En même temps que les horreurs de la guerre, ils apportaient avec eux la fierté et la joie d'avoir aidé à libérer des peuples captifs. Ces Autochtones revinrent en outre avec l'expérience de styles de vie différents, particulièrement avec celui de la Grande-Bretagne où, pendant des mois et, dans certains cas, pendant des années, ils s'étaient entraînés. Apparemment, cette exposition à une autre culture eut des conséquences pour les deux côtés :

Comme leurs camarades, les Indiens canadiens firent nombre d'expériences : les pubs britanniques, les choux de Bruxelles jusqu'aux bombardements. Au cours des deux Guerres mondiales ... les Indiens canadiens firent souvent l'objet de la curiosité et de la fascination des Britanniques. Outre leurs souvenirs de la Grande-Bretagne, certains de ces Indiens ... ramenèrent des épouses de guerre britanniques.83

Le caporal Huron Brant de la bande de la baie de Quinte, en Ontario, a été décoré de la Médaille militaire en Italie en 1943. Un an plus tard, il fut tué au cours d'une attaque près de Rimini. Brant fut l'un de plus de 200 Autochtones canadiens qui donnèrent leur vie au cours de la guerre. (Capt Frank Royal / Ministère de la Défense nationale / Bibliothèque et Archives Canada / PA-130065)

Tout comme au cours de la Première Guerre, les Autochtones contribuèrent activement à l'effort de guerre au pays. En Colombie-Britannique, ils furent nombreux à se joindre aux unités de défense des côtes du Pacifique. Ces unités patrouillaient et surveillaient les côtes pour déceler des signes d'une invasion japonaise. Partout au pays, des Autochtones, hommes et femmes, oeuvrèrent dans les usines de guerre et travaillèrent pour accroître la production agricole sur leurs réserves. En outre, des membres des Premières Nations offrirent les terres de certaines réserves pour installer des aéroports, des champs de tir et des postes de défense.

Au Yukon, des membres de la bande Vuntut Gwitchin (connue à cette époque comme la bande Old Crow) commencèrent à correspondre avec un groupe d'orphelins anglais qui leur avaient fait parvenir des lettres pour les remercier de l'argent qu'ils avaient reçu après les raids aériens allemands. Les orphelins exprimèrent aussi leur gratitude au cours d'une émission radiophonique de la BBC.

En 1943, en reconnaissance du leadership et de la loyauté de quatre bandes, le roi George VI décerna la Médaille de l'Empire britannique aux chefs de la bande Nicikousemenecaning, en Ontario (autrefois la bande Red Gut), de la bande Kitkatla, en Colombie-Britannique, de la bande Norway House, au Manitoba, et de la bande Vuntut Gwitchin, au Yukon.

Les Autochtones du Canada donnèrent leur argent et levèrent des fonds supplémentaires en organisant des ventes à l'encan, des tirages, des journées sportives et des dîners spéciaux; ils ramassèrent toutes sortes d'articles de secours. À la fin de la guerre, la Direction des affaires indiennes rapporta que les bandes du Canada avaient donné plus de 23 000 $, sans compter les montants qui avaient été envoyés directement à la Croix-Rouge, au Fonds britannique des victimes de la guerre, à l'Armée du Salut et à d'autres associations charitables semblables, ainsi que des dons de vêtements et d'autres articles.

Encore une fois, les efforts des Autochtones canadiens au pays et à l'étranger ont renforcé leur tradition de sacrifice et de réalisations en temps de guerre.

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