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Décoré à trois reprises

Une Médaille militaire comme celle obtenue trois fois par Frank Jérome durant la Première Guerre mondiale. Photo : Anciens Combattants Canada

Frank Narcisse Jérome, un Micmac de la Première Nation de Gesgapegiag, est né en 1886 dans la péninsule gaspésienne du Québec, près de la ville de Maria. Au mois de juin 1916, alors âgé de 29 ans,  il s’enrôla dans le Corps expéditionnaire canadien pour servir à la Première Guerre mondiale. La jeune recrue rejoignit a priori les rangs du 189e Bataillon (canadien-français), une unité francophone basée à Rivière-du-Loup, au Québec. Jérome, du haut de ses 5 pi 8 po (ou 173 centimètres), avait auparavant été employé comme manœuvre et bûcheron dans sa vie civile, où il subit une blessure de hache à la main droite : cela ne l’empêcha pas de devenir un soldat exceptionnel.

Le SS Lapland, navire de transport de troupes sur lequel se trouvait Jérome, quitta le port d’Halifax à la fin de septembre 1916. Une fois en Angleterre, Jérome fut transféré au 14e Bataillon (Royal Montréal Regiment) et il fut envoyé sur le front occidental à la fin de novembre 1916. Il participa à de lourds combats en France et en Belgique, notamment lors de grandes batailles livrées à la crête de Vimy, à la côte 70, à Passchendaele et lors de l’offensive des « cent jours du Canada » dans les derniers mois de la Première Guerre mondiale, offensive qui débuta avec la bataille d’Amiens au mois d’août 1918.

Jérome servit son pays avec bravoure et fit preuve de courage au cours de la guerre. Il gravit les rangs et devint caporal suppléant en mai 1918, puis caporal en novembre 1918 avant de terminer son service militaire en tant que sergent. Il fut l’un des soldats les plus décorés de notre pays et fait partie du groupe restreint de 39 Canadiens qui reçurent la Médaille militaire à trois reprises (la médaille avec deux barrettes) pendant le conflit. Comme les dossiers de l’époque étaient parfois incomplets, seuls les détails concernant sa première médaille sont disponibles. Aux derniers jours du mois de novembre 1917, alors que le 14e Bataillon aidait à tenir la ligne de front près d’Avion en France, les Allemands lancèrent des raids répétés dans les tranchées où se trouvait le soldat Jérome, alors membre d’un détachement de mitrailleuses Lewis. Malgré les secousses causées par les explosions d’obus d’artillerie, Jérome demeura à son poste pour contribuer à repousser ces attaques, et organisa ensuite une patrouille jusque dans la zone neutre pour recueillir des renseignements. Un extrait de la citation pour sa Médaille militaire résume bien son courage remarquable : « Son calme sous le feu ennemi était une grande source d’inspiration au sein de tous les rangs ». 

Jérome continua à s’illustrer par son courage. Lors des derniers mois de la guerre, le Corps canadien joua un rôle de premier plan lors d’une série d’attaques alliées qui eurent lieu à la fin de l’été et à l’automne de 1918. Jérome s’y mérita de nouveau la Médaille militaire (la première barrette) pour la bravoure dont il fit preuve dans les combats menés au mois d’août ou au début de septembre 1918. Il se blessa lorsque le Corps canadien traversait le Canal du Nord le 27 septembre 1918. Il demeura toutefois aux premières lignes et obtint la deuxième barrette de sa Médaille militaire pour ses braves actions pendant cette bataille.

Bien que Jérome ait survécut à la guerre, il dut faire face à d’autres dangers et en février 1919, il contracta la grippe; il lui fallut des mois pour se rétablir. Après avoir été libéré de l’armée à Montréal (Québec) le 17 septembre 1919, le sergent Jérome put reprendre sa vie civile après avoir porté l’uniforme pendant plus de trois ans. Malheureusement, Jérome décéda d’une pneumonie en 1934; il était alors âgé de 47 ans. Sa pierre tombale se trouve au cimetière de Gesgapegiag, au Québec, et son nom figure aussi sur le monument commémoratif de guerre situé à cet endroit.

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