Sélection de la langue


Recherche sur veterans.gc.ca

Camions des Nations Unies quittant la base des Forces armées canadiennes au Cambodge en 1992. Photo : ministère de la Défense nationale ISC92-1002

Cambodge

1954 à 2000

Plus d’un millier de membres des Forces armées canadiennes ont servi au Cambodge pour aider à stabiliser et à reconstruire le pays au cours de quatre missions de maintien de la paix entre 1954 et 2000. Ils ont participé aux efforts des Nations Unies et à d’autres efforts de la communauté internationale pour aider les habitants de cette terre déchirée par la guerre.


Le Cambodge est un pays tropical d’Asie du Sud-Est. Il a une superficie d’environ 180 000 km2 (environ trois fois la taille de la Nouvelle-Écosse) et une population de près de 17 millions de personnes. L’un des pays les plus pauvres d’Asie, il borde le Vietnam, le Laos et la Thaïlande. Le Cambodge faisait autrefois partie de l’Indochine française, une colonie que la France a fondée dans les années 1800 et qui s’est dissoute après la Seconde Guerre mondiale.

Gardiens de la paix canadiens visitant un orphelinat cambodgien au début des années 1990. Photo : Ministère de la Défense nationale ISC92-1200

Gardiens de la paix canadiens visitant un orphelinat cambodgien au début des années 1990. Photo : ministère de la Défense nationale ISC92-1200

Un chemin difficile vers l’indépendance

Le Cambodge est devenu un pays indépendant en 1953 après la fin de la domination coloniale française. Le conflit s’est poursuivi dans le pays pour plusieurs raisons. Par exemple, il y a eu des luttes politiques alors que des groupes communistes et non communistes au Cambodge se battaient pour le contrôle. De plus, parfois, la guerre du Vietnam a également débordé sur le Cambodge. Puis en 1975, la faction des Khmers rouges a pris le pouvoir et rebaptisé le pays Kampuchea. Les Cambodgiens ont fait face à quatre années de terreur. Sous ce régime communiste, environ deux millions de Cambodgiens sont morts de famine, de maladie, de travail forcé et d’exécutions.

Le Vietnam a envahi le Cambodge en 1978 et a chassé le régime des Khmers rouges du pouvoir l’année suivante. Cependant, les troubles et la violence se sont poursuivis dans le pays, alors que les groupes de résistance et les Vietnamiens se battaient pour le contrôle.

Un nouveau chapitre commence

À la fin des années 1980, le Vietnam a annoncé qu’il se retirait enfin du pays. Un nouveau chapitre de l’histoire du Cambodge commence, que le Canada et la communauté internationale ont aidé à mettre en place.

L’intervention de la communauté internationale

Commission internationale de surveillance et de contrôle

Les premiers efforts militaires du Canada au Cambodge ont commencé en 1954. Une trentaine de Canadiens s’y sont rendus dans le cadre de la Commission internationale de surveillance et de contrôle (CISC) pour aider à faire respecter les accords de Genève. Cette mission militaire a aidé l’Indochine française à devenir trois nouveaux pays : le Cambodge, le Laos et le Vietnam. Au Cambodge, les gardiens de la paix canadiens ont joué plusieurs rôles. Ils ont contribué au maintien de l’ordre et supervisé le retrait des forces coloniales françaises et de celles des pays voisins. Le personnel international de la mission a surveillé les violations des frontières dans cette région instable. Ils ont également surveillé les premières élections au Cambodge en tant que nouveau pays.

La taille de la mission de la CISC a rapidement été réduite. Après quelques années, seule une poignée de membres des Forces armées canadiennes y servaient encore. En 1969, les dernières troupes de la CISC ont quitté le pays.

Un bateau des Nations Unies effectuant une patrouille sur le Mékong au Cambodge. Photo : Ministère de la Défense nationale ISC92-1054

Un bateau des Nations Unies effectuant une patrouille sur le Mékong au Cambodge. Photo : Ministère de la Défense nationale ISC92-1054

Mission préparatoire des Nations Unies au Cambodge

À la fin de 1991, les membres des Forces armées canadiennes sont retournés au Cambodge. Cette fois, ils se sont joints aux efforts internationaux pour aider le pays déchiré par la guerre après les horreurs du régime des Khmers rouges et l’occupation vietnamienne et la guerre civile qui ont suivi.

La Mission préparatoire des Nations Unies au Cambodge (MIPRENUC) a aidé à mettre en place un accord de paix tant attendu et a ouvert la voie à une mission plus importante de l’ONU à venir. Les Canadiens faisaient partie de cette mission initiale. Ils ont surveillé le fragile cessez-le-feu et ont travaillé à la sensibilisation et à la formation quant à la présence des mines terrestres ainsi qu’à leur élimination. Les ingénieurs militaires canadiens ont joué un rôle clé dans le déminage dans ce pays déchiré par la guerre. Après des décennies de conflit, la terre cambodgienne possédait des millions de ces armes mortelles et cachées.

Mission de l’Autorité provisoire des Nations Unies au Cambodge

Au début de 1992, la gigantesque mission de l’Autorité provisoire des Nations Unies au Cambodge (APRONUC) a débuté. Dans le cadre de l’un des plus grands efforts de soutien à la paix de l’ONU, plus de 20 000 militaires et policiers de plus de 40 pays ont participé à cette mission. Ces gardiens de la paix ont surveillé le cessez-le-feu et désarmé les parties belligérantes. Ils ont également supervisé le rapatriement des centaines de milliers de réfugiés cambodgiens pour qu’ils prennent part aux élections nationales.

Le rôle du Canada

Environ 700 membres des Forces armées canadiennes ont servi dans le cadre de l’APRONUC entre février 1992 et septembre 1993. Même s’ils formaient un petit nombre de l’effectif des forces onusiennes, les Canadiens expérimentés disposaient d’une expertise considérable en maintien de la paix qu’ils ont partagée.

Les quelque 240 membres des Forces armées canadiennes qui y ont servi à un moment ou à un autre ont exercé plusieurs rôles. Une tâche particulièrement importante et difficile a été de transporter les ravitaillements et les milliers de membres du personnel des Nations Unies à l’intérieur du pays. À l’époque, il y avait encore des activités de guérilla dans le pays et des vols à main armée généralisés dans certaines régions. La 92e Compagnie de transport a livré de la nourriture, du carburant, du gaz naturel, du matériel pour les élections et d’autres biens nécessaires au personnel des Nations Unies.

Un gardien de la paix canadien distribue des jouets aux enfants au Cambodge. Photo : Ministère de la Défense nationale ISC92-1096

Un gardien de la paix canadien distribue des jouets aux enfants au Cambodge. Photo : Ministère de la Défense nationale ISC92-1096

Les Canadiens ont aussi apporté d’autres soutiens logistiques, tels que la recherche et la fourniture de logement pour les nombreux contingents onusiens. Beaucoup de nos gardiens de la paix étaient bilingues – un grand atout, car l’anglais et le français étaient parlés dans de nombreux pays fournissant des troupes de l’ONU. Certains Cambodgiens parlaient français, à la suite de décennies de domination coloniale.

Trente marins canadiens ont servi dans des détachements navals de l’ONU. Ils effectuaient des patrouilles dans le golfe de Thaïlande et la rivière du Mékong, contrôlant les mouvements des réfugiés. Ils surveillaient également les violations du cessez-le-feu, les contrebandiers et les bandits. En outre, environ 40 officiers canadiens ont servi au sein du commandement des Nations Unies dans le pays.

La mission de l’APRONUC a pris fin en 1993. Les derniers gardiens de la paix canadiens ont quitté le pays en novembre.

Un camion de transport des Forces armées canadiennes en déplacement au Cambodge en 1992. Photo : Ministère de la Défense nationale ISC92-1043

Un camion de transport des Forces armées canadiennes en déplacement au Cambodge en 1992. Photo : Ministère de la Défense nationale ISC92-1043

Le Centre cambodgien de déminage

Le Cambodge possède l’une des plus fortes concentrations de mines terrestres au monde. On estime que quatre à six millions de mines terrestres ont tué 15 000 personnes et blessé 120 000 autres. Entre 1994 et 2000, plus de 60 membres des Forces armées canadiennes sont retournés au pays pour travailler avec le Centre cambodgien de déminage. Ils ont aidé à trouver et à éliminer les mines terrestres mortelles – une tâche de l’ONU qui se poursuit là-bas à ce jour.

Un membre de l’équipe du Centre cambodgien de déminage au travail en 1997. Photo : Ministère de la Défense nationale ISC97-4-13

Un membre de l’équipe du Centre cambodgien de déminage au travail en 1997. Photo : Ministère de la Défense nationale ISC97-4-13



Ordre des événements

1954

L’Indochine française laisse place à trois nouveaux pays : le Cambodge, le Laos et le Vietnam

1954

30 militaires canadiens se joignent à la mission de paix de la Commission internationale de surveillance et de contrôle au Cambodge.

1975 à 1979

Après cinq ans de guerre civile, le régime des Khmers rouges gouverne le Cambodge

1978 à 1989

Le Vietnam occupe le Cambodge

Fin 1991

Des membres des Forces armées canadiennes (FAC) se joignent à la Mission préparatoire des Nations Unies au Cambodge (MIPRENUC) pour aider à mettre en œuvre un accord de paix

Février 1992 à septembre 1993

Les membres des FAC servent au sein de l’Autorité transitoire des Nations Unies au Cambodge (APRONUC)

1994 à 2000

Des membres des FAC retournent au Cambodge dans le cadre des activités du Centre cambodgien de déminage des Nations Unies

2000 à aujourd’hui

Les Nations Unies continuent de trouver et d’éliminer des mines terrestres mortelles au Cambodge.

Date de modification :