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Le Congo

Depuis 1960

Chronologie des événements

30 juin 1960

Le Congo devient un pays indépendant.

1960-1964

Les premiers Casques bleus canadiens servent au Congo.

1961

Le secrétaire général des Nations Unies, Dag Hammarskjold, meurt dans un accident d’avion alors qu’il se trouvait en Afrique pour tenter de négocier une résolution pacifique des hostilités.

1971-1997

Le Congo devient le Zaïre.

1996

Plus de 350 Canadiens se joignent à une force multinationale de courte durée pour apporter une aide humanitaire et aider les réfugiés à rentrer chez eux

1997

Un violent coup d’État secoue le Congo.

1999-present

Des membres des Forces armées canadiennes se déploient au Congo dans le cadre de l’opération Crocodile pour aider à stabiliser la région.

La République démocratique du Congo connaît depuis longtemps l’instabilité et la violence. Depuis 1960, plus de 2 500 Canadiens ont pris part à plusieurs opérations de soutien de la paix. Leur travail consistait à tenter de rétablir la sécurité et la liberté du peuple congolais dans le cadre des efforts internationaux visant à stabiliser et à reconstruire le pays.


Le Congo

Le Congo est un grand pays situé en Afrique centrale (presque aussi grand que les provinces de l’Ontario et du Québec réunies). Il compte plus de 95 millions d’habitants. En ce qui a trait aux ressources naturelles, le Congo est l’un des pays les plus riches du monde, mais sa population a souvent dû vivre dans une grande pauvreté. Possédant une grande richesse écologique, le Congo chevauche l’équateur et abrite la deuxième plus grande forêt tropicale humide au monde.

Une transition tumultueuse

Anciennement appelé État indépendant du Congo, Congo belge et Zaïre, le Congo a connu une histoire sinueuse. Ce pays a grandement souffert au cours de ses 90 années de période coloniale et a finalement accédé à son indépendance de la Belgique le 30 juin 1960.

Son passage de colonie à nation ne s’est pas fait sans difficulté. Les fonctionnaires belges ne s’étaient pas préparés au transfert du pouvoir à la population locale. De nombreuses tensions dans la société ont plongé le pays dans un état de chaos au départ des Belges. Cette situation a donné lieu à des combats politiques, à des tensions intertribales, à la famine, à une mutinerie par l’armée, à une ingérence internationale et à une violence généralisée.

L’intervention des Nations Unies au Congo

Quelques jours après la déclaration d’indépendance du Congo, la Belgique a renvoyé des troupes dans le pays pour tenter de rétablir l’ordre et de protéger les ressortissants belges qui vivaient encore là-bas, et ce, sans le consentement du nouveau gouvernement en place.

À la mi-juillet 1960, le gouvernement congolais a fait appel aux Nations Unies pour l’aider à faire face à cette « agression externe ». Préoccupée par la situation explosive, l’agitation sociale et la famine qui régnaient dans ce pays, l’ONU a demandé à la Belgique de quitter le Congo. Elle a rapidement envoyé des forces internationales de la paix pour s’assurer du départ des troupes belges et pour aider à rétablir l’ordre et la stabilité.

Le lieutenant-colonel Paul Augustus Mayer examine une carte avec ses collègues soldats canadiens. Ils ont participé à la planification et à l’exécution d’un sauvetage par hélicoptère pour évacuer des missionnaires dans la province du Kwilu, au Congo. Mayer a reçu la Médaille de George pour cette intervention. Janvier 1964. Photo : ministère de la Défense nationale

Seul un important contingent de Casques bleus pouvait faire la différence dans un immense pays en proie à de tels bouleversements. Plus de 20 000 membres des Nations Unies – dont plus de 300 Canadiens – allaient bientôt servir au Congo. Des milliers de travailleurs humanitaires étrangers s’y sont également rendus pour fournir de la nourriture et apporter leur aide.

Des Canadiens francophones recherchés

Compte tenu du passé colonial belge du Congo, les Casques bleus francophones étaient en demande. Les Nations Unies ont demandé au Canada d’envoyer des signaleurs francophones pour participer à cette mission d’envergure. Des officiers canadiens‑français ont également occupé des postes clés au sein du commandement des Nations Unies.

Lors de leur deuxième patrouille à partir de Léopoldville, au Congo, un membre francophone du Corps de prévôté canadien de la Compagnie de police militaire des Nations Unies discute avec un soldat irlandais. 1963. Photo : ministère de la Défense nationale UNC63-5-4

Au début de la mission, le lieutenant-colonel canadien Jean Berthiaume était chef d’état‑major des forces des Nations Unies au Congo. Il a ensuite été nommé Officier de l’Ordre de l’Empire britannique pour ses efforts impressionnants. Il est le premier Canadien à recevoir cet honneur depuis la Seconde Guerre mondiale. Le lieutenant‑colonel Berthiaume était reconnu pour son sens de l’organisation, sa bravoure, son esprit d’initiative, ses compétences linguistiques et son talent particulier pour la négociation.

Un rôle différent pour les Nations Unies

Quelques années avant leur arrivée au Congo, les troupes des Nations Unies ont lancé leur premier effort de maintien de la paix à grande échelle en réponse à la crise de Suez en Égypte. Mais au Congo, les troupes de l’ONU se sont rapidement retrouvées devant un nouveau type de mission de paix. Pour la première fois, elles ont été autorisées à recourir à la force, autrement que par légitime défense, pour s’acquitter de leur mandat.

L’objectif militaire de la mission consistait à préserver l’intégrité territoriale du pays. Les Casques bleus ont empêché la sécession de certaines parties du pays et ont aidé à repousser les mercenaires étrangers qui contribuaient à l’instabilité politique.

Malheureusement, les forces des Nations unies n’ont pas suffi à mettre fin à l’agitation. L’effort de paix international initial des Nations unies s’est terminé lorsqu’elles ont quitté le pays en 1964.

Les bouleversements des années 1990

La situation au Congo est demeurée agitée. Renommé le Zaïre entre 1971 et 1997, il a souffert sous un régime dictatorial pendant des décennies. Un autre conflit majeur a éclaté au milieu des années 1990. Les réfugiés des pays voisins, le Rwanda et le Burundi, ont afflué dans les régions orientales du Congo. Le Canada a tenté d’atténuer cette crise qui s’aggravait en 1996. Pendant quelques semaines, plus de 350 Canadiens se sont joints à une force multinationale de courte durée pour apporter une aide humanitaire et aider les réfugiés à rentrer chez eux.

Un violent coup d’État a secoué le Congo en 1997. Les conflits ethniques et la guerre civile ont rapidement mis le pays à feu et à sang. Selon certains rapports, ces violences subséquentes auraient fait jusqu’à 3,8 millions de victimes.

Le capitaine Paul Anderson (à droite) et le sergent Tony Kester, mécanicien de bord, attendent aux commandes de leur CC-130 Hercules. Ce vol des Forces armées canadiennes a transporté des troupes françaises à Bunia, en République démocratique du Congo. 2003. Photo : caméra de combat

L’opération Crocodile

En 1999, l’Organisation des Nations Unies est intervenue de nouveau en mettant sur pied une mission militaire, laquelle se poursuit encore aujourd’hui. À certains moments, la mission comptait près de 18 000 personnes provenant des quatre coins du monde. Les membres des Forces armées canadiennes ont été déployés dans le cadre de l’opération Crocodile et ont participé à l’effort continu pour aider à stabiliser la région. Ils ont apporté d’importantes contributions, notamment en transportant par avion des fournitures et du personnel, en fournissant du personnel de mission et en soutenant les efforts d’aide humanitaire.

Le caporal Stéphanie Côté, membre de la police militaire des Forces armées canadiennes, parle avec des habitants de la République démocratique du Congo. 19 novembre 2021. Photo : ministère de la Défense nationale ISB0016D0021

La reconnaissance des Canadiens

Un certain nombre de courageux militaires canadiens ont reçu de grands honneurs pour leurs interventions au Congo.

Le brigadier-général Jacques Dextraze a été chef d’état-major des forces de l’ONU au Congo de 1963 à 1964. Il a dirigé une série de missions pour sortir des groupes de non-combattants des zones de conflit. Pour ses actes de bravoure, il a été nommé Commandeur de l’Ordre de l’Empire britannique, avec feuille de chêne.

Le lieutenant J.F.T.A. Liston, du Royal 22e Régiment, a porté secours à un Congolais blessé dans un champ de mines. Il a été fait membre de l’Ordre de l’Empire britannique.

Le lieutenant-colonel Paul Mayer et le sergent J. A. L. Lessard ont chacun reçu la Médaille de George pour avoir sauvé des prêtres et des religieuses de situations dangereuses. À un moment donné, le sergent Lessard a repoussé à lui seul 15 soldats ennemis armés.

Un service dangereux

Les missions militaires menées au Congo ont été particulièrement difficiles et dangereuses. Deux membres des Forces armées canadiennes ont consenti le sacrifice ultime pour venir en aide aux personnes dans ce pays ravagé par les conflits. Depuis le début de ces missions, plus de 650 Casques bleus de toutes les régions du monde y ont perdu la vie.

Le caporal John Deneumoustier montre à un groupe d’Indonésiens intéressés la mitrailleuse Sterling dont disposent la plupart des troupes canadiennes. 1961. Photo : ministère de la Défense nationale

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