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Éthiopie et Érythrée

1985-2003

Chronologie des événements

Après la Seconde Guerre mondiale

L’Éthiopie et l’Érythrée s’unissent politiquement.

1983

Une grande famine commence en Éthiopie.

1985

Les Forces armées canadiennes envoient une équipe médicale et du matériel de secours en Éthiopie.

1988

Les Forces armées canadiennes transportent par avion des fournitures humanitaires vers l’Éthiopie.

1991

Des avions militaires canadiens livrent 33 millions de tonnes de nourriture à l’Éthiopie.

1993

L’Érythrée devient un pays indépendant après une violente guerre civile.

1998

De nouveaux affrontements commencent entre l’Éthiopie et l’Érythrée.

2000

Le cessez-le-feu est déclaré. Arrivée des gardiens de la paix canadiens et d’autres soldats des Nations Unies.

2001

Une zone de sécurité temporaire est établie entre l’Éthiopie et l’Érythrée.

2003

Les gardiens de la paix canadiens quittent la région.

2018

Une déclaration formelle est signée. Cela met fin au différend entre les deux pays. La région est toujours volatile.

Des membres des Forces armées canadiennes ont servi dans une mission de paix des Nations Unies (ONU) en Éthiopie et en Érythrée de 2000 à 2003. À certains moments, plus de 500 Canadiens prenaient part à ces efforts de grande envergure. Certains militaires canadiens ont également participé à des missions d’aide humanitaire dans la région au cours des années 1980.


Éthiopie et Érythrée

L’Éthiopie et l’Érythrée sont des nations voisines situées à l’extrême est de l’Afrique. Cette région, communément appelée la corne de l’Afrique, fait face à de fréquentes sécheresses et à des conflits depuis des décennies.

L’Éthiopie est la plus ancienne nation indépendante d’Afrique. Ce vaste pays aux ethnies diverses a une superficie de plus de 1,1 million de kilomètres carrés (environ la taille des Territoires du Nord-Ouest). Elle a une population de plus de 120 millions d’habitants.

L’Érythrée est un petit pays en grande partie rural situé juste au nord de l’Éthiopie, le long des rives de la mer Rouge. Elle s’étend sur environ 120 000 kilomètres carrés (environ deux fois la taille de la Nouvelle-Écosse) et compte une population d’environ quatre millions d’habitants.

Après la Seconde Guerre mondiale, l’Éthiopie et l’Érythrée ont fait partie d’une fédération politique. Cependant, de nombreux Érythréens souhaitaient l’indépendance. Il y a eu des révoltes périodiques, entraînant des décennies de violence.

Famine

Une sécheresse et une famine majeures ont ravagé l’Éthiopie de 1983 à 1985. Cette crise humanitaire a suscité une vaste réponse internationale. Au début de 1985, les Forces armées canadiennes y ont envoyé une équipe médicale de 20 personnes et 30 tonnes de matériel de secours. En 1988, deux avions militaires canadiens Hercules et leurs équipages ont transporté par avion plus de 8 000 tonnes de fournitures de secours d’urgence vers l’Éthiopie. De graves sécheresses se sont poursuivies dans la région pendant cette période.

Trois ans plus tard, en 1991, des membres des Forces armées canadiennes sont revenus pour fournir de l’aide humanitaire. Trois avions Hercules canadiens et plus de 240 personnes ont livré 33 millions de tonnes d’aide alimentaire.

L’Érythrée devient indépendante

Après une guerre civile importante, l’Éthiopie a finalement abandonné ses revendications territoriales en Érythrée au début des années 1990. L’Érythrée est devenue indépendante en 1993, mais cela n’a pas mis fin aux troubles. Le conflit entourant le tracé de la frontière entre ces pays a continué à provoquer des frictions majeures.

En 1998, d’autres conflits sont survenus, l’Éthiopie et l’Érythrée assemblant des centaines de milliers de soldats le long de leur frontière commune. En 1999, les deux pays se livraient des combats féroces qui ont dégénéré en guerre de tranchées. Un cessez-le-feu a été déclaré en 2000. À cette date, plus de 100 000 soldats et civils avaient été tués. Quelque 650 000 autres personnes étaient devenues réfugiées. Les deux pays sont finalement parvenus à un accord de paix à la fin de l’année, mais les tensions sur le terrain sont demeurées vives.

Réaction du Canada et du monde

Une mission de maintien de la paix de l’ONU a été établie en Éthiopie et en Érythrée pour contrôler le respect des conditions du nouveau traité de paix. Les forces multinationales de maintien de la paix ont maintenu une zone de sécurité temporaire de 25 kilomètres de large entre les deux pays jusqu’à ce qu’ils parviennent à un accord sur une frontière définitive.

Le Canada a été l’un des premiers contributeurs aux efforts de maintien de la paix dans la région. À la fin de l’année 2000, 450 soldats canadiens y ont été envoyés pendant six mois pour aider à établir la mission de l’ONU. Le Canada a fourni des véhicules blindés de reconnaissance, de l’infanterie mécanisée, une troupe du génie et des éléments de soutien.

Le contingent canadien a été déployé avec ceux des Pays-Bas et du Danemark dans le cadre de la Brigade d’intervention rapide des forces en attente des Nations Unies (BIRFA), une force multinationale de déploiement rapide créée pour réagir promptement aux problèmes survenant dans les régions en difficulté du monde. Cette force est conçue pour un déploiement de six mois afin de permettre l’organisation d’une mission de suivi des Nations Unies.

Un gardien de la paix souriant portant un chapeau bleu et un uniforme militaire vert se penche pour serrer la main d’un jeune enfant érythréen.
Un gardien de la paix canadien serre la main d’un enfant lors d’une patrouille à pied en Érythrée. 2001. Photo : ministère de la Défense nationale ISD01-0024a

Mise en place d’une zone de sécurité

Les Canadiens faisaient partie du premier bataillon de la mission de l’ONU à devenir entièrement opérationnel en Éthiopie et en Érythrée. Les soldats canadiens ont établi des postes de contrôle et des bases dans des secteurs importants. La première tâche consistait à s’assurer que les deux parties se retirent de la zone contestée afin de créer une zone de sécurité temporaire, un processus qui a duré trois mois.

Les troupes canadiennes patrouillaient fréquemment dans la campagne à bord de leurs véhicules blindés légers. Elles ont parfois dû affronter les forces éthiopiennes et érythréennes qui attaquaient les villages abandonnés de la zone de sécurité. Chaque groupe cherchait des fournitures pour construire de nouveaux sites de défense de son côté de la frontière. Une fois les forces opposées retirées aux endroits convenus et la zone temporaire de sécurité établie avec succès, en avril 2001, les Canadiens ont continué de surveiller la région. La plupart des Canadiens ayant terminé leur déploiement de six mois ont commencé à rentrer au pays en juin.

Des gardiens de la paix s’accroupissent pour installer de grandes bobines de barbelé à lames sur des piquets de métal vert. Une grande colline et un ciel bleu sont en arrière-plan.
Les gardiens de la paix canadiens installent une clôture de sécurité en fil de fer pendant la mission de l’ONU en Éthiopie et en Érythrée. 2001. Photo : ministère de la Défense nationale ISD01-0041a

La présence du Canada et de l’ONU se poursuit

Au début des années 2000, la mission de l’ONU en Éthiopie et en Érythrée comptait plus de 4 000 militaires et 450 civils. Ce personnel de maintien de la paix venait de plus de 40 pays.

Un contingent plus restreint de six gardiens de la paix canadiens faisait également partie d’un groupe de 220 observateurs militaires de l’ONU. Leur travail consistait à continuer de surveiller la zone de sécurité et à s’assurer que les deux parties respectaient les termes du traité de paix. Ils ont également consulté la population locale pour connaître ses besoins en matière d’aide humanitaire. Cette présence canadienne dans la région s’est poursuivie jusqu’en juillet 2003.

Une paix fragile

Les gardiens de la paix internationaux ont empêché tout nouveau conflit majeur entre l’Éthiopie et l’Érythrée. Malgré cela, la situation frontalière est demeurée compliquée. Il a fallu attendre 2018 pour que les deux pays signent une déclaration formelle mettant fin à leurs différends. Le premier ministre éthiopien Abiy Ahmed a remporté le prix Nobel de la paix en 2019 pour ses efforts. Cependant, les pays n’ont pas encore pleinement mis en œuvre les termes de l’accord.

La paix dans cette région est toujours précaire. Une rébellion a éclaté dans la région du Tigré, au nord de l’Éthiopie, à la fin de 2020. Les préoccupations en matière de droits de la personne et la sécheresse persistante intensifient la situation.

Un service dangereux et un don de soi

Les militaires canadiens s’exposent à de nombreux risques lorsqu’ils participent à des missions de maintien de la paix. En Éthiopie et en Érythrée, le mercure dépassait souvent 50 degrés le jour, sans aucune brise, et pendant la nuit, l’humidité élevée rendait le sommeil difficile. Il y avait des mouches partout. En raison de la sécheresse prolongée dans la région, la poussière recouvrait les soldats sous forme de poudre fine.

Les troupes canadiennes s’acquittent de leurs tâches officielles de maintien de la paix avec compétence et courage. Les militaires n’hésitent souvent pas à en faire plus que ce que l’on attend d’eux, pendant leur temps libre. En Éthiopie et en Érythrée, nos gardiens de la paix ont planifié, exécuté et financé eux-mêmes de nombreuses actions humanitaires. Ils ont distribué des vêtements, des fournitures scolaires, du matériel sportif et des jouets aux enfants du quartier. Des Canadiens se sont également portés volontaires pour aider les habitants à reconstruire une école endommagée dans une ville érythréenne.

Sacrifice

Dix membres du personnel de l’ONU originaires de six pays différents sont morts lors des efforts de paix internationaux en Éthiopie et en Érythrée. Heureusement, aucun membre des Forces armées canadiennes n’a perdu la vie au cours de cette mission. Parfois, ils ont fait face à des tirs hostiles et à des mines terrestres, qui ont endommagé certains véhicules militaires canadiens.


Monuments commémoratifs pour le maintien de la paix

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