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Une technicienne médicale des Forces armées canadiennes avec des enfants dans un orphelinat haïtien en avril 1996.

Haïti

1974 – 2010

Chronologie des événements

1957

François « Papa Doc » Duvalier prend le pouvoir et installe une dictature. Le groupe terroriste des Tontons Macoutes, soutenu par l’État, assure sa protection et devient la police politique du régime.

1971

Jean-Claude « Bébé Doc » Duvalier succède à son père; le régime répressif se poursuit en Haïti.

1974

Les Forces armées canadiennes livrent des vivres et des fournitures médicales à une paroisse isolée d’Haïti.

1986

Le président Jean-Claude « Bébé Doc » Duvalier est renversé lors d’un soulèvement qui met fin à la dictature instaurée par son père en 1957.

1989 à 2010

Des membres des Forces armées canadiennes fournissent de l’aide humanitaire à Haïti dans le cadre de diverses missions.

1990

Haïti se dote d’une nouvelle constitution et organise ses premières élections libres depuis des décennies. Jean Bertrand Aristide est élu président.

1991

Le président Aristide est renversé par un coup d’État militaire et contraint à l’exil.

1994

Les forces des Nations Unies débarquent en Haïti. Elles tentent de rétablir l’ancien président Aristide au pouvoir.

1995

Une importante opération de maintien de la paix des Forces armées canadiennes débute en Haïti. Un important contingent canadien reste sur place jusqu’en 1997.

Fin des années 1990

Des membres de la police civile canadienne commencent à servir en tant que gardiens de la paix en Haïti. Ils tentent de stabiliser le pays et de former la police locale.

2004

Le président Aristide est à nouveau chassé du pouvoir. Les troupes canadiennes retournent en Haïti dans le cadre d’une force de maintien de la paix de l’ONU. Ils participent également à des opérations d’aide humanitaire après le passage d’un ouragan.

2010

Un violent tremblement de terre frappe Haïti, entraînant la mort de milliers de personnes.

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Arbre de l’aide humanitaire

Le Canada a joué un rôle de premier plan dans les efforts internationaux de maintien de la paix et d’aide humanitaire en Haïti. Cette situation s’explique en grande partie par les liens linguistiques et culturels qui unissent nos deux pays. Les deux pays comptent le français comme langue officielle et le Québec abrite une importante communauté canado-haïtienne. Un certain nombre de Canadiens ont également été actifs en Haïti en tant que missionnaires et travailleurs humanitaires au fil des ans.

Des Canadiens en uniforme ont également participé à plusieurs opérations de maintien de la paix et d’intervention lors de catastrophes naturelles en Haïti. Ils ont notamment participé à des efforts de paix de grande envergure en Haïti au milieu des années 1990 et 2000. En 2010, le Canada a apporté une aide importante à la suite d’un tremblement de terre dévastateur.


Haïti

Haïti est un pays montagneux situé dans les Caraïbes. Il partage l’île d’Hispaniola avec la République dominicaine. Ce petit pays occupe une superficie équivalente à la moitié de celle de la Nouvelle-Écosse et compte environ 11 millions d’habitants.

Des siècles d’incertitude

Christophe Colomb est arrivé sur l’île d’Hispaniola en 1492 et a fondé peu après la première colonie européenne permanente dans les Amériques. Des colonisateurs espagnols, puis des Français, ont construit l’économie d’Haïti sur des plantations de cultures comme le sucre et le café. Des centaines de milliers d’esclaves ont été amenés d’Afrique en Haïti entre les années 1500 et 1800. Les conditions étaient terribles et les esclaves se sont battus pour s’affranchir. La révolution s’est achevée avec succès en 1804 et Haïti est devenue la première république dirigée par des Noirs dans le monde.

L’ingérence étrangère et la dette du pays ont cependant eu de lourdes conséquences et aujourd’hui, Haïti est l’un des pays les plus pauvres de l’hémisphère occidental. Son histoire est marquée par des violences internes et des conflits avec les pays voisins.

La dictature

Le dictateur François « Papa Doc » Duvalier a contrôlé Haïti de 1957 jusqu’à sa mort en 1971. Il était soutenu par un groupe paramilitaire brutal surnommé les Tontons Macoutes, qui utilisait la violence pour contrôler la population du pays. Son fils, Jean-Claude « Bébé Doc » Duvalier, a succédé à son père et gouverné jusqu’en 1986. Des milliers d’Haïtiens ont fui leur pays pendant cette longue période de corruption et de terreur d’État. Bon nombre d’entre eux ont immigré au Québec pour y mener une vie plus paisible.

Premières missions d’aide humanitaire

En 1973 et 1974, des troupes canadiennes ont participé à des missions humanitaires pour venir en aide aux Haïtiens. Elles ont fourni des soins médicaux et dentaires, aidé à équiper les écoles et distribué de la nourriture. Par exemple, lors de la mission de 1974, des militaires canadiens ont livré 90 000 livres de viande en conserve.

Une nouvelle ère

Jean-Claude « Bébé Doc » Duvalier a été renversé en 1986. Jean Bertrand Aristide a été élu président d’Haïti lors d’élections libres organisées quatre ans plus tard, en novembre 1990. Cependant, en septembre 1991, il a été renversé lors d’un coup d’État militaire (prise de contrôle du gouvernement) et contraint à l’exil. L’événement a suscité un tollé sur la scène internationale. Certains pays ont demandé le rétablissement de la démocratie et la fin des violations des droits de la personne en Haïti.


Intervention de la communauté internationale

En juin 1993, le Conseil de sécurité des Nations Unies a demandé à la dictature militaire haïtienne de se retirer et de permettre à Aristide de revenir au pouvoir. Le Conseil a imposé un embargo sur le pétrole et les armes à l’encontre du pays jusqu’à ce que la dictature acquiesce à sa demande. Dans le cadre d’un effort international mené par les États-Unis, des navires de guerre canadiens ont patrouillé au large d’Haïti et contribué à faire respecter les restrictions commerciales.

En septembre 1994, les forces des Nations Unies ont débarqué en Haïti pour faire respecter l’accord prévoyant le retour d’Aristide au pouvoir. Leur mission consistait à créer un environnement stable et à réinstaller un leadership démocratique. Pour atteindre ces objectifs, elles devaient également réformer l’armée haïtienne et créer une force de police indépendante. À partir de mars 1995, plus de 500 membres des Forces armées canadiennes ont été déployés en Haïti. Ils ont joué plusieurs rôles, notamment dans les domaines de l’aviation, du génie, du transport et du soutien administratif.

Le Canada poursuit ses efforts

En mars 1996, le contingent canadien est passé à 750 personnes et ses tâches ont changé en fonction de l’évolution du mandat de l’ONU. Des membres de l’infanterie effectuaient des patrouilles de sécurité et un détachement d’hélicoptères canadiens, des ingénieurs et un groupe de soutien logistique ont également servi.

Les Canadiens sont restés dans le pays pendant que les nouvelles missions de l’ONU se poursuivaient. Jusqu’à 650 de nos militaires ont contribué au maintien de la paix. Des policiers civils canadiens ont également commencé à participer à la formation de la police nationale haïtienne. L’objectif était que les Haïtiens soient en mesure d’assurer eux-mêmes le maintien de l’ordre dans leur pays.

Une technicienne médicale des Forces armées canadiennes avec des enfants dans un orphelinat haïtien en avril 1996.

Une technicienne médicale des Forces armées canadiennes avec des enfants dans un orphelinat haïtien en avril 1996. Photo : Ministère de la Défense nationale, IEC96-608-10.

Au cours de cette période, les Canadiens ont également apporté d’autres contributions importantes au peuple haïtien. Ils ont aidé à reconstruire des ponts, des écoles et des systèmes d’approvisionnement en eau. Ils ont géré des infirmeries et fourni de l’aide humanitaire. Nos Casques bleus ont souvent été accueillis comme des protecteurs et des amis par la population locale lorsqu’ils parcouraient les rues chaotiques de Port-au-Prince, la capitale d’Haïti.

Un membre des Forces armées canadiennes dans un hélicoptère survolant Port-au-Prince, en Haïti, en 2004.

Un membre des Forces armées canadiennes dans un hélicoptère survolant Port-au-Prince, en Haïti, en 2004. Photo : Ministère de la Défense nationale, HS048057d03.

C’est en 1997 que les principales contributions des Forces armées canadiennes au maintien de la paix en Haïti au cours de cette période ont pris fin.

D’autres troubles en Haïti

Au début de l’année 2004, le président Jean Bertrand Aristide a de nouveau été chassé du pouvoir et contraint à l’exil. Une nouvelle mission de paix multinationale a été mise en place pour composer avec les nouveaux bouleversements. Le Canada a dépêché 500 soldats de la paix pour rétablir l’ordre jusqu’à ce qu’une nouvelle mission de l’ONU puisse être mise en place. Ce contingent comprenait une compagnie d’infanterie, un détachement d’hélicoptères et du personnel de soutien.

La réponse initiale du Canada en matière de maintien de la paix s’est achevée en août 2004. Un petit nombre de nos militaires a cependant continué de participer aux efforts de maintien de la paix de l’ONU en Haïti dans le cadre de l’opération Hamlet. Des membres de la Gendarmerie royale du Canada et d’autres policiers civils sont également demeurés au pays.

Un technicien médical des Forces armées canadiennes au travail en Haïti après le tremblement de terre dévastateur de 2010.

Un technicien médical des Forces armées canadiennes au travail en Haïti après le tremblement de terre dévastateur de 2010. Photo : Ministère de la Défense nationale.

Une catastrophe naturelle

Un tremblement de terre dévastateur a frappé Haïti en janvier 2010, faisant des milliers de victimes et causant des dégâts considérables. Le gouvernement haïtien a demandé l’aide internationale. Le Canada a rapidement envoyé du personnel de l’Armée de terre, de la Force aérienne et de la Marine pour offrir des services médicaux et du soutien humanitaire, ainsi que pour contribuer aux efforts de rétablissement. Plus de 2 000 membres des Forces armées canadiennes ont participé à ces efforts dans les mois qui ont suivi.

Haïti est toujours un pays en difficulté. Des membres des Forces armées canadiennes et des policiers civils ont continué de servir dans le pays à différents moments au cours des dernières années.

Deux membres du Royal 22<sup>e</sup> Régiment distribuent des fournitures aux enfants de Port-au-Prince, en Haïti, en 2013.

Deux membres du Royal 22e Régiment distribuent des fournitures aux enfants de Port-au-Prince, en Haïti, en 2013. Ministère de la Défense nationale, IS2013-2002-058.


La détermination et la bravoure des Canadiens

Les membres des Forces armées canadiennes qui ont servi en Haïti ont dû travailler dans un contexte difficile. La situation politique extrêmement instable a rendu le service dans le pays très difficile et le maintien de la sécurité est une préoccupation constante. La pauvreté est également très répandue et les Canadiens déployés en Haïti ont dû se faire à l’idée qu’ils ne pouvaient pas aider tout le monde.

Le caporal-chef Joseph Lavallée a reçu la Médaille du service méritoire pour le courage dont il a fait preuve en aidant à assurer la sécurité du Palais national haïtien lors d’une manifestation tendue en 1996. Sa section a empêché un groupe de 1 000 personnes en colère de prendre d’assaut l’édifice.


Des Canadiens se portent volontaires

Les membres des Forces armées canadiennes en poste en Haïti ont souvent consacré leur temps libre à des actions humanitaires. Par exemple, ils ont visité des orphelinats et adopté officieusement des enfants en situation d’itinérance qui se trouvaient dans des refuges d’urgence, apportant ainsi un peu d’aide à de jeunes Haïtiens qui avaient d’énormes besoins. Le personnel médical a aidé les malades et les personnes âgées et a également procédé à des accouchements. Des ingénieurs canadiens ont par ailleurs construit une école.


Des sacrifices

Deux agents de la Gendarmerie royale du Canada en poste en Haïti ont perdu la vie au cours des opérations de maintien de la paix. Le sergent Mark Gallagher et le surintendant principal Douglas Coates se trouvaient dans le pays pour former la police locale lorsqu’ils ont été tués lors du tremblement de terre de 2010.

Au fil des ans, environ 130 membres des Forces armées canadiennes ont perdu la vie dans le cadre d’opérations internationales de maintien de la paix. Heureusement, aucun membre du personnel militaire canadien n’a trouvé la mort en Haïti. Cependant, plus de 200 membres du personnel de l’ONU du monde entier ont perdu la vie au cours des différentes missions de paix en Haïti.


Monuments liés au maintien de la paix

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