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Accident de parachute au Manitoba

Des héros se racontent

Accident de parachute au Manitoba

Transcription
Après ça j'ai été muté à l'école de Rivers, au Manitoba, comme instructeur. Intervieweur : Vous étiez instructeur de quoi au Manitoba? Instructeur de parachutisme. Là j'ai qualifié ma classe et comme je te dis, à minuit moins cinq, le 20 mai 1965. Intervieweur : Qu'est-ce qui se passe le 20 mai 1965? Un accident en parachute. Intervieweur : Vous avez un accident en parachute, est-ce que vous pouvez nous en parler? Je qualifiais ma classe, mes hommes ont tous sorti, je suis sorti le dernier puis j'ai fait mon saut. Mon parachute a fait des vrilles. J'ai ouvert mon réserve. J'ai fouté mon réserve par en avant mais il s'est mêlé avec l'autre. Je me suis dit prépare-toi à atterrir, je suis arrivé à terre et je suis resté là. Intervieweur : Donc, vous avez fait un saut en chute libre? Presque en chute libre. Intervieweur : De quelle distance, est-ce que vous vous rappelez la distance que ça pouvait avoir? À l'école là-bas un saut de nuit c'est 1200 pieds puis disons que l'ouverture ça prend 3 secondes. Intervieweur : Donc vous sentez, vous ouvrez votre parachute et il ne se passe rien? Non, le parachute s'ouvre par lui-même parce qu'il est attaché à l'avion. Il se rouvre, moi je regarde si mon parachute est ouvert, tu vois rien de ça, je le vois. Je rouvre mon réserve puis je l'envoie et il s'est mélangé avec le flip-flop qu'il y a là. J'ai continué à descendre, la première chose que j'ai pensé c'est d’atterrir, je me suis préparé à atterrir, puis j'ai atterri. Intervieweur : Est-ce que vous pensez que c'est votre dernière heure? J'ai pas eu le temps. J'ai pensé à atterrir puis en pensant à atterrir j'ai atterri. Intervieweur : Donc vos réflexes d'instructeur vous font prendre une certaine position, quelle position vous avez quand vous arrivez au sol? (M. Cloutier mime le geste de se placer en position d'atterrissage d'urgence, les bras repliés qui protègent sa tête). Intervieweur : Vous arrivez au sol, les chances de survie dans une chute comme celle-là sont? Minces. Intervieweur : Qu'est-ce qui se passe après? Je suis resté à terre, je ne pouvais plus me lever. Intervieweur : Vous êtes le dernier à avoir sauté, donc les gens ne savent pas que vous avez des problèmes? Non, eux autres ils se reforment et là je crie, c'est à Rivers au Manitoba, je crie Help! Help! Help! Intervieweur : Vous n'avez pas perdu conscience? Non, ils m'ont traité de fou, peut-être une vingtaine de minutes après, c'est l'hiver, je gèle. Il y a quelqu'un qui arrive, grouille pas. Ils arrivent avec un ¾. Ils m'embarquent dans une civière, me roulent dans une civière. Je crie attention, j'ai mal au dos. Dans une civière, ils m'embarquent dans le ¾. Intervieweur : Un ¾ c'est un camion? Oui, ça saute. Intervieweur : Il n'y a pas beaucoup de suspension dans ces camions-là? Non, ils me transfèrent à ce qu'ils appellent l'inspection médicale, j'ai resté là, c'est arrivé le 20, j'ai resté là 1 ou 2 jours. Là ils m'ont transféré à l'hôpital de Winnipeg. C’est là qu'ils ont vu que j'avais la colonne vertébrale cassée à 2 places, lombaire 1 lombaire 2. Intervieweur : Colonne vertébrale cassée ça veut dire généralement qu'on ne marche plus après ça? Non, là ils m'ont mis dans un plâtre, une semaine après je suis arrivé chez nous. J'étais marié, je suis arrivé chez ma femme avec mon corset. Elle ne savait pas, je ne voulais pas lui dire. Je suis arrivé à la porte, elle a dit d’où tu viens? J'ai dit j'ai été blessé et j'arrive. J'ai resté là et j'ai été dans le plâtre 3 mois. Moi, je vais marcher. Après ça, j'ai été au gymnase et j'ai fait mes exercices. J'ai commencé par les jambes, les bras et là j'ai commencé à marcher. Tranquillement. Oui, j'ai marché. Intervieweur : Combien de temps vous avez dû travailler pour être capable de remarcher? Sept à huit mois certain. Là quand ils ont vu que je marchais, je n'étais plus en congé de maladie, ils m'ont renvoyé travailler comme sergent d'utilité au Headquarters du camp Valcartier. Intervieweur : Vous êtes bon pour marcher, vous êtes bon pour travailler? C'est ça. Intervieweur : Est-ce que vous vous sentiez prêt à retourner travailler? Non.
Description

M. Cloutier décrit son accident de parachute du 20 mai 1965 alors qu’il était instructeur à la base de Rivers, au Manitoba. Il parle aussi des semaines qui ont suivi la chute qui aurait pu lui être fatale.

Paul-Émile Cloutier

Paul-Émile Cloutier est né en 1928, à Saint-Narcisse, comté de Champlain, au Québec et a grandi à Louiseville. M. Cloutier a fait partie des cadets à un jeune âge. Il s’est enrôlé à 19 ans à Montréal, a servi lors de la guerre de Corée avec le 3e Bataillon du Royal 22e Régiment et a fait partie des Forces canadiennes pendant 23 ans.

Catégories
Médium :
Vidéo
Propriétaire :
Anciens Combattants Canada
Date d’enregistrement :
5 décembre 2013
Durée :
5:41
Personne interviewée :
Paul-Émile Cloutier
Guerre ou mission :
Guerre de Corée
Emplacement géographique :
Japon
Campagne :
Corée
Branche :
Armée
Unité ou navire :
Royal 22e Régiment
Grade militaire :
Sergent
Occupation :
Infanterie

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Date de modification :