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Pour revenir, il fallait accumuler des points

Des héros se racontent

Pour revenir, il fallait accumuler des points

Transcription
C’était difficile à calculer, m’en va vous dire pourquoi. C’est que, moi, j’ai déjà pensé que j’avais fait 34, 35. C’est parce que il nous faisait faire des sea search, c’est pas facile à dire. Ça comptait pour tant de points. Combien ça m’a donné de points, j’le sais pas. Je peux honnêtement dire que j’ai fait 31, 32 voyages. Nous autres on savait qu’on ferait à peu près 30 missions. Interviewer : « À peu près ? » Ouais, give and take something. Fait que, on comptait pas ça. Puis le jour où nous autres on a fini, le commandant me dit : « C’est tu ton dernier voyage demain après votre dernier voyage ? » Alors, je reviens et je dis au crew : « Bon les gars, c'est fini. » Y’a fait venir une caméra. J’ai des photos de ça puis toute l’histoire. Puis là mon navigateur y disait toujours : « C’est fini là Jacques... » J’ai dit : « Oui le commandant me l’a dit. » Puis il me répetait : « Es-tu ben sûre que c’est fini ? » J’ai dit : « Je suis bein certain. Il me l’a dit puis c’est ci puis c’est ça. » Puis là il hésitait : « On va aller prendre une bière ensemble. » Ça fait que, qu’est qu’il y a dans la tête lui ? « T’en rappelles-tu de la fois qu’on a pas bombardé l’objectif, on a bombardé un qui connaissait pas eux autres. » Je dis : « Ouais.» On bombardait des rampes de lancement, des V1. Puis une rampe de lancement cinq, six mille pieds. C’est pas gros t’sais. C’est un petit strip. On part, puis on était loin, on était en Belgique. C’est loin en Belgique. On était cinq, six j’pense pas plus. On s’en va puis à un moment donné, c’est le temps, puis le bomb aimer regarde ça et dit : « Oui, Oui, Oui c’est correct. Lift, lift, steady ! » Puis tout ça, puis bon ben. Puis il dit : « Bomb’s gone. » Ben content, vire de bord, « Qu’est qui font eux autres ? » Y’étaient tout’ tournés. Les cinq, six gars en arrière de moi étaient déjà... they were on their way back. Ça fait que, j’ai pas dit un mot. On arrive le soir et on a fait notre debriefing. Dans la nuit, on est appelé sur le système, sur le Tannoy, sur le système public. Puis je descends au intelligence office : « As-tu bombardé le prime target ? » Je dis : « Oui. » « On n’est pas sûr nous autres. » « Ah ! Ben, écoutez moi, j’l’ai pas vu ! Ben je le voyais pas. » Il dit : « On va faire venir le bomb aimer. » Il fait venir le bomb aimer. « Ah! Ben, j‘l’ai vu moi, ben comme il faut. » Ben y’ont dit : « Y’a quelque chose qui marchait pas. On va aller voir les caméras, si les caméras sont défectueux » parce que ça marchait avec le bouton des bombes. Dès qu’on poussait les bombes les caméras partaient. Puis y prenaient huit, dix photos de fil. Y’en faisait une mosaïque. Ça fait que, « Ça va bien, les caméras marchent. Mais, t’as pas bombardé le prime target. » Ça fait que c’est deux heures après qu’ils nous ont dit : « Écoute là, on va te le dire à c’t’heure. T’as bombardé une rampe que nous autres on connaissait pas. » Le Reconnaissance, l’avait pas vue, elle. Celle que tu devais bombarder, c’est la première que les gars ont bombardé. T’as passé par dessus et tu l’as pas vue, puis t’as vue la deuxième. » Là j’me disais : « On vas-tu avoir nos points ou non ? » Mais, on les a eu.
Description

Avant de revenir au pays, chaque militaire devait accumuler un certain nombre de points correspondant aux missions accomplies. M. Côté nous raconte le déroulement d’une mission de bombardement de rampes de lancement V1 allemandes qui aurait pu retarder son retour.

Jacques Côté

M. Jacques Côté est né à Joliette (Québec). Il avait 19 ans lorsqu’il s’est enrôlé à Montréal. Il a quitté le Canada pour l’Europe à partir du port d’Halifax en 1943. À son arrivée, il a été cantonné à Bournmouth, en Angleterre. Pilote d’avions Wellington, M. Côté a été affecté au 425e Escadron, qu’on surnommait les « Alouettes », et en 1943 il a été appelé au combat. Il a participé à plus de 32 missions opérationnelles pendant son service. M. Côté est récipiendaire de la Croix du service distingué de l’Aviation en raison de ses exploits comme pilote. Il a sauvé son équipage d’attaques ennemies à plus d’une reprise. En novembre 1944, il a été affecté à Rockliffe (Ontario). M. Côté s’est retiré de l’Aviation royale du Canada en 1945. Il a été courtier jusqu’à sa retraite

Catégories
Médium :
Vidéo
Propriétaire :
Anciens Combattants Canada
Durée :
3:37
Personne interviewée :
Jacques Côté
Guerre ou mission :
Seconde Guerre mondiale
Branche :
Aviation
Unité ou navire :
425e Escadron, surnommé les « Alouettes »
Grade militaire :
Sous-lieutenant d'aviation
Occupation :
Pilote

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