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« …un cimetière de bateaux coulés »

La force francophone

« …un cimetière de bateaux coulés »

Transcription
« …un cimetière de bateaux coulés. » Tout le long de la côte américaine, c’était des bateaux il y en avait en feu, il y en avait d’autres échoués à terre, torpillés, il y en avait d’autres qu’on voyait juste le devant du bateau, c’était à la grandeur. J’avais des photos que j’avais pris de ça, mais quand j’ai été torpillé, j’ai tout perdu ça. C’était terrible, terrible. Un cimetière de bateaux coulés. Parce que c’est là que la guerre s’est déclarée avec le Japon, puis les États-Unis, pas de protection. On était tout seul, tout seul avec les sous-marins puis il y avait, il y avait pas moins de vingt sous-marins là, dans cette partie-là. Ils sont tous cachés là. Terrible. Qu’est-ce qu’on voulait faire on était tout seul avec. Puis c’est pas les petits canons que nous autres on avait, qu’est-ce tu veux, c’était des quatre pouces, c’était pas un seize pouces d’un battleship. Puis on avait quelques mitrailleuses, c’est tout ce qu’on avait. Quand on est arrivé avec un sous-marin de même, il y avait pas de tirage, il y avait rien. Puis, quand on est arrivés dans la mer des Caraïbes, un samedi après-midi, vers deux heures et demi, le neuf de mai, le sous-marin est venu en plein dans le soleil pour pas qu’on le voit, parce que on avait pas d’escorte, alors il a lancé deux torpilles. Une au midship, pour s’assurer le contrôle, puis une autre dans la boiler room. Puis où ce que la torpille rentre, il y avait à peu près un deux pieds de gros, puis l’explosion se fait par en dedans, alors les plate on sorti en dehors un peu, mais de l’autre côté, c’est quarante pieds carrés que ça a défait, ça. Là, le bateau a penché sur le côté mais c’est tout des tank individuelles, il a resté en flotte. Au moment où la torpille frappe le bateau… La première torpille, j’étais en train de prendre ma douche. Ça fait que je suis venu à bout d’attraper une petite bobette, puis pour mon chapeau, c’était un mouchoir attaché par les quatre coins pour pas que le soleil me brûle trop la tête. Mais alors, le dîner que j’avais pris, il a pas resté longtemps sur l’estomac. Moi j’ai monté l’escalier, puis j’avais l’eau ici, alors je pouvais pas aller chercher mes vêtements, parce qu’on a toujours un sea bag qui est prêt de tout qu’est-ce qu’on peut avoir de besoin. Tsé, à un moment donné qu’on est torpillés, on pensait pas d’être pris avec lui, avec le sous-marin un beau samedi après-midi, la mer calme comme de l’huile. Alors là on a mis, il nous restait deux chaloupes de sauvetage. Notre plus grosse, en arrière, qui logeait quarante-cinq personnes, puis l’autre en avant. Alors j’étais en avant, puis ceux-là d’en arrière, ils ont tous embarqué dedans, les ingénieurs puis tout ça, puis ils ont tiré au large eux autres. Puis nous autres on a descendu, on a descendu la chaloupe en avant, mais on était plus rien que neuf dans la chaloupe d’en avant. Alors si c’était arrivé que, la chaloupe, en dessous, il y avait des tubes si elle vire à l’envers, on peut se pendre après pour se protéger parce que c’était des… à flot. Puis elle a resté pris dans des… parce que les plates sortent par en dehors. Le tube d’en dessous est resté pris là-dedans. Ça fait que j’ai remonté chercher une hache de pompier en haut, puis le sous-marin était toujours là qui tournait en rond, on voyait juste son périscope. Alors on est venus à bout de couper ça, mais ça a pris dix minutes de temps. Je l’ai attendu. Alors le (inaudible) est venu à bout de lâcher la chaloupe puis là on s’est éloignés. Puis quand on a été éloignés, il a lancé une autre torpille en arrière dans les engins là, il est monté dret debout, parce que c’est tout des compartiments étanches encore, alors là il a sorti à la surface de l’eau, puis là à coups de canons il l’a achevé puis il l’a calé. Il a fait le tour pour voir si tout était bien disparu à l’eau. On a dit ils vont venir prendre quelqu’un dans la chaloupe, pour avoir des renseignements pour aller avec eux autres, mais il devait être à son arrivée, lui, ça fait qu’il est redescendu en dessous de l’eau, puis bonjour. Il nous a envoyé la main en disant bonne chance. C’est là qu’on a ramé quatre jours et demi de temps. On a frappé l’Île des Pins, au sud de Cuba. L’ennemi nous a laissés partir sains et saufs Pis là j’ai remercié celui-là d’en haut, comme on dit, d’avoir un capitaine de sous-marin comme ça, qui nous laisse aller de même. On peut pas croire que ça peut arriver. Ça, c’est dans toutes les choses. Dans le monde, vous en avez des bons, qui savent quoi faire, qui veulent pas tuer, son, son, son pareil, puis eux autres demandent la même chose pour nous autres. Alors c’est là que j’ai vu que quand même on était en guerre avec l’Allemagne, il y en avait qui étaient pas pour la guerre, mais c’était des bons, tsé. Puis je remercie le bon dieu, puis je remercie ce capitaine-là, du sous-marin, de nous avoir laissé aller. Parce que sur un des bateaux de un de mes confrères, ils étaient dans le bout de Buenos Aires, puis il y avait un bateau à radar là, qui prenait les équipages pour les emmener en Allemagne dans les camps de concentration. Il a été cinq ans dans un camp de concentration. Il en a arraché. Pas drôle. Puis, il est revenu, puis ça a pris un peu de temps avant de revenir un peu, puis il a rembarqué sur la marine marchande après la guerre, puis il est devenu pilote. Des photos du sous-marin confisquées… Parce qu’il y avait un des ingénieurs, il était sur le pont avec son Kodak quand on a été frappés par la torpille, alors il a emporté son Kodak puis il a pris des photos avec c’est pour ça qu’on a des photographies de ça. Puis il avait posé le sous-marin aussi mais quand c’est arrivé à la censure, à l’autre bout, là-bas, ôte ça de là! Parce que ils étaient pour faire une publicité sur les journaux, donner aux journaux. Les journaux recherchaient ça dans ce temps-là. Alors ils nous ont donné juste ceux-là, qu’on a voulu avoir. C’est par lui que j’ai eu ça.
Description

Alors que M. Dionne parcourt l’océan atlantique, un sous-marin ennemi percute le navire à deux reprises… vont-ils couler ?

Wilson Dionne

M. Dionne est originaire de Montmagny au Québec. Il s’engage dans la marine marchande lors de la Seconde Guerre mondiale et transporte de la marchandise du Canada aux diverses zones de guerres. Il échappe même à la mort alors qu’un des navires sur lequel il a travaillé est torpillé. Après la guerre, il militera pour la reconnaissance des marins marchands à titre d’anciens combattants.

Catégories
Médium :
Vidéo
Propriétaire :
Anciens Combattants Canada
Durée :
6:59
Personne interviewée :
Wilson Dionne
Guerre ou mission :
Seconde Guerre mondiale
Emplacement géographique :
Mer des Caraïbes
Branche :
Marine marchande
Occupation :
Maître d’équipage

Droit d’auteur ou de reproduction

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