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Têtu comme une mule

La force francophone

Têtu comme une mule

Transcription
Têtu comme une mule Les Allemands, y étaient su' une p'tite montagne, su' l'bord d'la mont' Ætna, une partie d'la volcano Ætna, là, pis là, fallait les débarquer de d'là, mais la seule manière, nous autres, on avançait en avant, mais le régiment d'Edmonton, fallait qu'y vienne par en arrière. Pis quand les Allemands ont vu qu'y s'faisaient cerner, y se... par les Edmonton, qui v'naient en arrière, là, y s'sont reculé... Mais, nous autres, on savait pas ça, encore. Fait que y a un officier qui s'en vient m'voir, pis – on était à peu près sept, huit gars, là y dit : « J'ai besoin d'quel'qu'un pour volontaire... », mais tu volontaires jamais, dans l'armée... Fait qu'y dit : « J'ai besoin d'quelqu'un pour emm'ner du manger pis d'l'eau au régiment Edmonton, su'a montagne. » Y dit : « Qui c'est qui connaît... qui a les ch'vaux, les mules ? », des affaires de même. Un gars, y s'montr' tout suite : « Ah ! – y dit – André, y connaît... y était su'a terre avant, y connaît ben ça, lui... » « OK ! », y dit, « Toi, pis deux autres, là, allez chercher douze mules, en arrière... », c'tait à peu près deux, trois miles en arrière, pis là, on les a chargées de cans d'eau pis chargées de manger. Fait que, y avait quatr' mules... Une mule, on ridait là-d'ssus, pis les trois autres, y avait du manger, pis d'l'eau d'ssus... On avait... on était douze mules. Pis on commençait à monter ça, pis on a partis l'matin à huit heures, pis ça prenait assez d'temps à s'en aller là, ça nous a pris trois, quatre heures... trois ou quatre heures à s'en aller... à monter. Mais avant d'arriver juste au-d'ssus, là, on était à peu près, j'dirais, un quart de mile, un d'mi mile du top, tout d'un coup, une des mules a décidé de s'coucher. Pis on était à peu près mille pieds en l'air, pis ça, c'est... y avait une descente de mille pieds, dret' à côté, pis le ch'min, c'tait rien qu'à peu près un pied et d'mi d'large. Les mules, y marchaient de même, t'sais. Fait qu'là, là, j'ai dit aux gars, j'ai dit – c'tait pas une de mes mules, c'tait une mule... celui-là qui était dans l'milieu, à part de d'ça – y dit : « Qu'est-ce qu'on va faire ? » J'ai dit : « Je sais pas, mais on peut pas laisser ces mules ici... On peut pas laisser tout' ce manger-là icit', c'te eau-là... Y ont besoin de ça, en l'air, y a tout un régiment... » Y avait sep, huit-cents personnes... Y ont tout' besoin de quoi... Fait qu'j'ai dit... « En tous cas, attends une minute... » J'ai commencé à penser à mon affaire, pis, là, j'ai dit... J'avais un – dans c'temps-là, on fumait j'avais un gros lighter... Pis y disent qu'une mule, c'est têtu comme une mule... J'vais en arrière, son derrière, pis j'prends sa queue, j't'nais sa queue su' l'côté, pis j'mets l'feu su' ses fesses. J'brûlait l'poil, j'l'ai brûlé à peu près trois, quatre fois... Brûlé ! Pis ça brûlait, pis elle grouillait pas, elle se l'vait pas. Ben, j'ai dit : « Là, faut faire que'qu' chose, là... » Fait qu'là, qu'est-ce qu'on a fait, j'ai dit : «Aidez-moi... » Pis, on pouvait pas travailler su' c'bord-là, fallait travailler su' c'bord-là, on a tout' enl'vé ses bagages, pis on les a séparés avec toutes les autres mules, pis là, là, toute désatteler complèt'ment, là, pis on s'est mis tous les trois su' l'bord d'la montagne, pis on a mis nos pieds contre elle, pis là j'ai dit : « Su' l'word Go, là... Un, deux, trois, Go, on va y donner une poussée, pis elle va débouler en bas... C'est la seule manière qu'on va pouvoir s'en débarrasser... » Comme de fait... Un, deux, trois, Go, pis elle a déboulé, pis elle a tombé... J'sais pas comment d'fois qu'elle a roulé... Cent fois, elle a roulé en bas d'la montagne... Elle a été jusqu'en bas...
Description

Anecdote comique où M. Bernardin avait comme mission de transporter des vivres pour ravitailler un régiment canadien.

André Bernardin

André Bernardin est né le 4 février 1922 à Élie au Manitoba. C’est à l’âge de 17 ans qu’il tentera, en vain, de s’enrôler dans l’armée. Étant trop jeune, il dû attendre patiemment ses 18 ans avant de pouvoir joindre les rangs du régiment Princess Patricia’s Canadian Light Infantry. Il s’entraîna quelques mois à Winnipeg, puis il prit le bateau de Halifax vers l’Angleterre. Avec sa division d’infanterie, il participa à la campagne d’Italie (dont la Sicile). Il fût blessé au combat et ramené au Canada le 8 mai 1945, soit le jour de la victoire en Europe.

Catégories
Médium :
Vidéo
Propriétaire :
Anciens Combattants Canada
Durée :
3:44
Personne interviewée :
André Bernardin
Guerre ou mission :
Seconde Guerre mondiale
Emplacement géographique :
Italie
Campagne :
Sicile
Branche :
Armée
Unité ou navire :
Princess Patricia's Canadian Light Infantry (PPCLI)
Grade militaire :
Caporal

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