Sélection de la langue


Recherche sur veterans.gc.ca

Un échec fait victoire !

Des héros se racontent

Un échec fait victoire !

Transcription
Il y a une mission en particulier que je veux raconter parce qu'elle est devenue une légende dans l'Escadrille. C'était vers février, mars, quand le Rhin avait été traversé et puis l'armée... Nous autres, on était dans le secteur britannique - l'armée canadienne était en Hollande, elle, mais on on n'avait pas affaire à eux, c'est la RAF qui s'occupait d'eux autres - nous autres, on était dans le secteur britannique, et puis, on avait eu la mission de faire sauter un pont... parce que le travail en général consistait à isoler un front, prévenir que les réserves allemandes viennent; c'est ça qu'on allait - leur fameux half track là, avec des canons dessus là - faire sauter ça ou des troupes... et puis... pour que nos troupes aient juste à faire face aux troupes qui étaient là et puis leur planification avait été faite sur tant de monde, alors ça allait bien. Il y avait une petite rivière où, dont le fameux petit pont qui la traversait - la rivière pouvait avoir peut-être 50 pieds et puis le pont 75 pieds - ça faisait pas un gros pont ça et puis nous autres, qui plongions à 500 mph, on y allait aux toasts. De l'autre côté de la rivière, les Britanniques s'en venaient par ici; puis de l'autre côté de la rivière, les Allemands étaient cachés en embuscade dans le petit village. Ça fait que nous, on arrive avec nos bombes huit avions avec chacun une tonne de bombes - dive; on ne touche pas au pont, pas en toute, mais ça tombe dans le village. Ça fait qu'on revient à la maison puis on dit ça : « On n'a pas frappé le pont.» Ça fait que le commandant dit : « Je vais y aller moi, puis je vais le descendre le pont. » Il prend 7 autres gars puis il retourne; la même affaire : il ne touche pas au pont, lui non plus, mais ça tombe dans le village. Ça fait que, là, il dit : « Hé, les boys, arrêtons de rire là. La première gang va y retourner puis, accrochez-moi le pont, j'espère. » On retourne; les bombes, encore dans le village. Là, ça faisait 24 tonnes de bombes qui tombaient dans le village. Le village, il n'y en avait plus bien, bien. Puis là, cette fois-là, il y a un de nos gars qui s'est fait descendre. Il a sauté en parachute puis il est tombé, le vent l'a poussé chez les Britanniques, ça fait que là, une patrouille britannique le ramène au commandant du secteur. « My compliments to your C.O. and his brave pilots! Vous avez détruit l'embuscade allemande... puis vous avez laissé le pont intact pour nous permettre de traverser, de la précision incroyable. » Notre gars n'a pas ri, mais quand il est revenu à l'escadrille, on en a ri un bon coup. C'est devenu une légende cette histoire-là. C'est trop vrai.
Description

Tout en décrivant une mission et ses objectifs, M. Lord nous raconte comment manquer sa cible peut parfois être une très bonne chose...

André Lord

M. Lord est né à Richmond (Québec) le 14 septembre 1924. C'est là qu'il a grandi et étudié jusqu'à ce qu'il s'enrôle le jour de ses 18 ans en 1942. Il avait voulu s'enrôler avant, mais son âge l'en avait empêché. Il fit son instruction militaire de base à Lachine. On l'envoya ensuite au Tarmac Duty de Trenton puis à l'école préparatoire d'aviation numéro 1 de Toronto (Ontario). Il pilote son premier avion (un Fleet Finch) à Saint-Eugène (Ontario). Il reçoit son brevet de pilote (wings) à Moncton et devient immédiatement sous-lieutenant d'aviation. On l'entraîne ensuite sur des avions Hurricanes à Bagotville (Québec) avant de l'envoyer se préparer au vol à basse altitude à Greenwood (Nouvelle-Écosse) et à Borden (Ontario). C'est en formation à Greenwood qu'il s'écrasera pour la première fois. Il est envoyé outre-mer en avril 1944 à l'escadrille 438 de l'escadre canadienne de Typhoons sur le continent européen à Eindhoven (Hollande). Il a été en service de guerre pendant 7 mois avant de revenir au pays. De retour, il étudie un certain temps en ingénierie aéronautique à l'Université de Montréal avant de s'arrêter par manque de discipline. Il ouvre une bijouterie à Rouyn mais le projet échoue à cause de conditions économiques rendues difficiles par une grève de la mine Noranda. Il retourna ensuite à l'escadrille 438 en tant que pilote de fin de semaine.

Catégories
Médium :
Vidéo
Propriétaire :
Anciens Combattants Canada
Durée :
03:25
Personne interviewée :
André Lord
Guerre ou mission :
Seconde Guerre mondiale
Emplacement géographique :
Allemagne
Branche :
Aviation
Unité ou navire :
Escadrille 438
Grade militaire :
Sous-lieutenant d'aviation
Occupation :
Pilote de chasse

Droit d’auteur ou de reproduction

Continuer à regarder

Date de modification :