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La marche de la mort partie 1

La force francophone

La marche de la mort partie 1

Transcription
La marche de la mort partie 1 On a fait la marche de la mort qu'ils appellent. Ça j'ai été dans la marche. J'en ai vu mourir en masse à côté de moi. Il y avait pas moyen de les sauver, il y avait pas moyen… de les toucher. J'ai vu deux frères, moi, ça j'ai vu ça de mes yeux, il y en a un qui a tombé. Il a tombé pis son frère a arrêté pis est tombé par-dessus, il s'est jeté dessus, tsé. Pis ils l'avions fusillé là, tous les deux. Ils les ont fusillés tout là, là. Les Allemands y ont été, pis ils les avons tués. Au commencement de la guerre, ça, au commencement de la marche. Ça, c'était triste, ça. Mais il reste après ça, je sais pas si il avions eu l'ordre de pas tuer, là je peux pas rien vous dire, mais ça, j'ai vu ça. Après ça, si tu tombais malade, ils t'emportaient dans une autre place, je sais pas, on étaient deux gars d'en bas ici. L'autre c'était un Bouthillier, Raoul Bouthillier. Lui il a tombé malade, pis là moi je m'avais fait un chum, un gars de Montréal, assez un gros homme, pis là j'étais chum avec. Pis là j'ai dit, « aide-moi il est malade, qu'est-ce tu veux faire, aide-moi à le porter ». Temps en temps le porter, chacun notre tour, on le mettait en travers sur nos épaules. On lui a sauvé la vie. On l'amenait ce gars-là. Une matinée, on s'est levés, on a regardé, il était parti. Où ce qu'il a été? Je le sais pas. Bon, ça a resté là. Quand on a été libérés, nous autres, ils nous apportaient dans les hôpital, ils nous ont apportés en Angleterre, c'était en Angleterre, face à face avec Raoul Bouthillier. Ils l'avaient emmené à l'hôpital, il était rendu avant nous autres. Quand j'ai arrivé en France, c'était la même chose, Raoul était là, ils l'avions, il était le premier à être là. Ça fait que c'est les deux seuls qu'on avait, pis on s'est sauvés les deux. Avez-vous revu Raoul Bouthillier? Pis le gars d'en bas là, le gars d'icitte, ben ça fait soixante ans que la guerre est finie, pis ça fait soixante ans qu'il est ici, pis j'ai jamais pu le voir. Croirais-tu ça, toi. Il est dans, il est dans l'Ontario, il reste en Ontario à c't'heure. Mais il est venu chez eux, mais il a pas venu me voir. Je lui ai sauvé la vie, aussi ben dire que c'est moi qui lui a sauvé la vie, je l'ai porté la moitié sur mon dos, en travers, pis pogné sur les épaules, pis je l'ai jamais vu.
Description

Léo Vienneau a participé à la marche de la mort. Plusieurs sont morts pendant cette marche. Il nous raconte également comment il a aidé un soldat blessé originaire de sa ville natale, Caraquet.

Léo Vienneau

Léo Vienneau est né à Caraquet le 17 juillet 1921. Étant sans emploi et ayant un frère engagé dans l’armée, il décida de s’enrôler lui aussi. Il fit sa formation militaire à Valcartier, North Bay et Petawawa. Puis, il s’en alla en Angleterre pour rejoindre les Fusiliers Mont-Royal. Lors de la bataille de Caen (France), il fût capturé par les Allemands. Il a passé neuf mois dans des camps de prisonniers avant d’être rapatrié.

Catégories
Médium :
Vidéo
Propriétaire :
Anciens Combattants Canada
Durée :
3:38
Personne interviewée :
Léo Vienneau
Guerre ou mission :
Seconde Guerre mondiale
Emplacement géographique :
Allemagne
Branche :
Armée
Unité ou navire :
Fusiliers Mont-Royal
Grade militaire :
Caporal

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