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Perdre des amis

Des héros se racontent

Perdre des amis

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Transcription
J’ai eu beaucoup d’amis, des compagnons que j’ai... tu sais ce que je veux dire... que tu t’attaches au monde, tu sais ce que je veux dire, et puis quand il y en a un qui décède ça t’affecte plus. Moi je me souviens, une fois j’avais un... je nommerai pas son nom, mais c’est un type d’en le bout de Montréal... j’étais ami avec lui depuis que j’avais rentré dans l’armée. Puis il s’est fait tuer en Corée puis je l’ai identifié, parce que... c’est une chose que beaucoup de monde qui savent pas, mais quand un soldat se fait tuer à la guerre, il faut qu’il soit identifié pour être sûr que c’est bien... Fait que j’avais été l’identifier puis ça m’avait pas mal affecté. Puis tu sais ce que je veux dire, de le voir là, couché, il grouillait pas, des trous de balles là tu sais, puis tout. J’ai pas aimé ça, pas aimé ça du tout. Mais des fois, quand c’est quelqu’un que tu connais pas, c’est moins pire, tu sais c’est moins pire. Puis une autre chose c’est que... ils disent souvent que quand c’est pas toi, t’es content parce que c’est pas toi. C’est pas exactement ça. C’est pas l’idée que t’es content parce que c’est pas toi, c’est que on dirait que tu te dis à toi même « Bien, ça va arriver. C’est pas moi puis ça va arriver. » Puis peut- être, on va dire d’une manière... c’est rare que les gars disait que « Je suis content que c’est pas moi » tu sais ce que je veux dire ? Même il y a des fois, on disait « Si je me ferais blesser, je m’en irais chez nous. » (rires) C’est fou de dire ça, mais il y en a qui le disait. Il y a trois affaires qui peuvent t’arriver. Tu peux te blesser puis tu t’en va chez vous; tu peux te faire tuer, bien là tu t’en vas pour de bon, tu sais ce que je veux dire; ou ton terme va être fini. Fait que, tu sais, c’est de même que ça marchait. C’était une expérience, c’était une expérience que j’aimerais pas recommencer du tout, du tout, du tout. Surtout qu’une fois, j’avais vu un de nos camarades se faire tuer à bout portant par un de nos officiers. Mais il était obligé de le tirer, il était obligé de le tuer parce que le gars était malade un peu dans la tête puis il voulait tirer sur tout le monde alentour... fait que l’officier l’a tiré.
Description

Pas facile de voir un ami mourir ou d’avoir à identifier son corps...

Guy Gauthier

M. Gauthier est né à Hull (Québec) où il fait ses études au collège Notre-Dame puis à l’École supérieure. Après la mort de son père, qui travaillait dans les arsenaux de guerre de la Seconde Guerre mondiale, sa mère doit élever treize enfants toute seule. Sa 10e année d’étude complétée, M. Gauthier se voit obligé de quitter l’école pour apporter un revenu supplémentaire à la famille. En 1950, M. Gauthier joint les Forces armées canadiennes et se retrouve bientôt en Corée où il sert un an avant de revenir au pays travailler pour le corps d’intendance. Sa dernière action militaire a été en Égypte avec les forces des Nations-Unies.

Catégories
Médium :
Vidéo
Propriétaire :
Anciens Combattants Canada
Durée :
2:18
Personne interviewée :
Guy Gauthier
Guerre ou mission :
Guerre de Corée
Branche :
Armée
Unité ou navire :
Royal 22e Régiment
Occupation :
Fantassin

Droit d’auteur ou de reproduction

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Date de modification :