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Une réalité altérée

Des héros se racontent

Une réalité altérée

Transcription
Vous savez, l'être humain est une bête formidable qui s'adapte à peu près à n'importe quoi. Parce que, disons, à peu près un kilomètre de ce côté-là du camp, ou d'un côté du camp, je devrais dire, c'était les Croates. Un à 1,5 kilomètres. Puis un kilomètre de ce côté-là, c'était les Serbes. Donc on était, nous, en étau un petit peu. C'est certain que lorsqu'on est là-bas, on vit dans un monde, moi j'appelle ça, je sais pas comment le dire, une réalité altérée où ce que c'est pas la vie de tous les jours. C'est pas comme se promener à Ottawa. Quand on se promène, on surveille toujours. On surveille pour des mines, on surveille pour quoi que ce soit. Comme je vous dis, c'est pas à tous les, je pense pas que c'est normal ici que on soit assis puis qu'on entende passer, entende tirer du fusil puis entendre, voir passer des tracers, des balles traçantes, je veux dire, donc moi j'appelle ça ma réalité altérée. Donc, quand on revient, c'est certain que cette réalité altérée-là te fait vivre sur l'adrénaline, si je peux le dire. Puis pour quelques mois après, moi je dis que c'est tout à fait normal que tu n'es pas ton toi-même. Il faut que tu le réalises, puis il faut que ta famille le réalise. Mais en-dedans de trois à six mois, tu rembarques. En tout cas, pour moi, ça a été trois à six mois. Je ne peux pas parler pour la moyenne des gens là. Intervieweur : Qu'est-ce que vous faites pour vous réadapter à la vie, plutôt normale canadienne ? Je pense c'est de comprendre nos réactions. C'est de s'écouter, d'écouter ton état, d'écouter ton état physique, d'écouter ton état psychologique, puis de dire : « Ben, oups, c'est vrai ça c'est pas normal. C'est pas normal, mais c'est normal dans ma condition présente de réinsertion, c'est correct… » Puis il faut que la famille aussi le comprenne et le supporte. Moi j'ai été chanceux, mon épouse était militaire, était infirmière, infirmière militaire de santé communautaire donc elle donnait des programmes de réduction du stress, des programmes de toutes sortes de programmes dans cette ligne-là. Donc moi, je peux dire que j'ai eu cette chance-là.
Description

Le camp CANBAT 1 est situé en tampon entre les Serbes et les Croates. Parfois les balles des belligérants sifflent au-dessus du camp canadien. Pour monsieur Villeneuve, c’est une réalité altérée à laquelle on s’habitue assez bien.

Errol Villeneuve

Né à Sainte-Rose du Nord, Monsieur Errol Villeneuve fait ses études en techniques de laboratoire, mais il se rend vite compte qu’il serait malheureux à « regarder des pipettes et des microbes à longueur de journée ». Il décide donc de changer de vocation et de devenir infirmier. Même s’il travaille déjà à l’hôpital de Chicoutimi, il joint les forces en 1981 pour apprendre l’anglais en pratiquant sa profession. Sa formation de base d’officier se fait à Chilliwack (Colombie-Britannique), puis il travaille dans divers hôpitaux militaires. Lorsque la guerre du Golfe éclate en 1991 il est déployé en Arabie saoudite, puis prend part à l’Opération des Nations Unies pour le Rétablissement de la Confiance en Croatie (ONURC) en 1995.

Catégories
Médium :
Vidéo
Propriétaire :
Anciens Combattants Canada
Durée :
2:49
Personne interviewée :
Errol Villeneuve
Guerre ou mission :
Forces armées canadiennes
Branche :
Aviation
Grade militaire :
Lieutenant-colonel
Occupation :
Infirmière

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