Ce Red Ensign, connu sous le nom de « drapeau de bataille des vergers », a été porté par le lieutenant-colonel P.E. Coleman, de Penticton, pendant presque toutes les grandes campagnes auxquelles des Canadiens ont participé en France au cours de la Première Guerre mondiale. Il est exposé à Penticton depuis 1921.Source : The Report, 24 avril 2000
Le drapeau de soie d’un rouge passé, simple et sans ornement, a été remis au lieutenant P.E. Coleman le soir du 11 août 1914. Trente-huit des premiers volontaires de la Colombie-Britannique, encore en civil, ont défilé ce soir-là à l’angle des rues Nanaimo et Martin, à Penticton, une petite communauté de la vallée de l’Okanagan qui se consacrait à l’époque à la culture des fruits. Ce drapeau devait avoir les états de service les plus remarquables de tous ceux qui ont flotté pendant la Grande Guerre. À une seule exception près, le Red Ensign de Penticton a accompagné les Canadiens dans toutes les batailles auxquelles ils ont pris part en France. Il n’était pas à la bataille de Passchendaele parce que le soldat à qui il avait été confié était à l’hôpital. Il a cependant été apporté en terrain neutre pendant les patrouilles de nuit, et même jusque dans les tranchées allemandes, enroulé sous la tenue de combat d’un soldat. Il a franchi des obstacles et traversé des barbelés, au milieu des gaz et des shrapnels qui tuaient des régiments tout entiers. Il a survécu au désastre du bois du Sanctuaire, le 2 juin 1916, au cours duquel presque toute la compagnie placée sous les ordres du lieutenant-colonel Coleman a été anéantie. Il a été brandi aux batailles d’Amiens, d’Arras, du canal du Nord, de Douai, de Vimy, de Valenciennes et de la Côte 70, et a flotté à Ypres et à Dickebush, à Ploegsteert et à Messines. Il était toujours là quand les premiers chars d’assaut ont été utilisés à Cambrai, puis à Pozières, et ensuite lors du sanglant assaut contre la tranchée Regina. Et il flottait à Mons quand l’armistice a été signé. Le drapeau de Penticton a ensuite connu une dernière aventure. Le 11 novembre 1918, le lieutenant-colonel Coleman l’a porté à l’assaut contre un corps de cavalerie qui gardait toujours la frontière belge et est entré en Allemagne deux jours avant que la traversée de la frontière soit autorisée. À 13 h 10, dans le village de Maldinger, ce rectangle de soie élimé, transporté depuis Penticton, devenait le premier drapeau allié à flotter en signe de victoire à l’intérieur de l’empire du Kaiser. Des années plus tard – comme s’il n’y avait pas pensé plus tôt –, le lieutenant-colonel a retourné à la communauté de Penticton, par la poste, le drapeau qui lui avait été remis le soir d’août 1914 où il avait rassemblé ses troupes sans uniforme sur un coin de rue poussiéreux, à l’angle de Nanaimo et Marin. Source : The Vancouver Sun, mardi 21 mars 2000
Le drapeau est monté dans un cadre de bois, sur une toile et un carton de montage sans acide, et couvert d’une vitre qui le protège des rayons ultraviolets. Les archives possèdent une lettre originale signée par le lieutenant-colonel Coleman, dans laquelle celui-ci relate l’histoire de ce drapeau.