Les discussions relatives à l’érection d’un monument aux morts sur le terrain entourant l’hôtel de ville et la bibliothèque Carnegie, à Exeter, ont débuté en novembre 1918, au cours d’une séance du conseil municipal. Les membres des conseils municipaux du canton d’Usborne et du village d’Exeter ont assisté le vendredi 15 novembre 1918 à une réunion organisée à la quincaillerie du préfet Ben Beavers, dans la rue Main, à Exeter. Il a été entendu qu’un monument serait construit, et les efforts de collecte de fonds ont commencé.
La Ligue patriotique d’Exeter a envoyé au préfet une lettre accompagnée d’un don de 300 $ pour la création d’une fiducie perpétuelle afin de faire en sorte que les alentours du monument soient entretenus et « gardés en beauté » et que « des fleurs appropriées soient plantées et entretenues ». La lettre était signée par le président E.V. Pickard et le secrétaire M.L. Johns.
Un dénommé Thompson, de Toronto, a présenté des élévations d’un certain nombre de plans qui pourraient convenir pour un mémorial. Il jugeait que l’idée maîtresse devait être celle de la paix, plutôt que celle de la guerre, pour montrer que les hommes avaient sacrifié leur vie pour rétablir la paix. Le dessin choisi est celui d’une fontaine; un jet d’eau jaillit de chaque côté, symbole de la vie offerte pour que règne la paix.
Le mémorial mesure 8 pieds de long sur 5 pieds de large à la base, et 10 pieds de haut. Il contient les noms de tous les héros disparus du village d’Exeter et du canton d’Usborne. Il est fait de granit gris canadien et a été réalisé par des ouvriers canadiens. Le coût en a été assumé à parts égales par le village et le canton. Les travaux réalisés par M. James Weeks, le propriétaire de l’entreprise locale spécialisée dans le travail du marbre, se sont terminés en décembre 1919.
Le 9 janvier 1920, malgré le mauvais temps, une immense foule s’est rassemblée dans le village d’Exeter pour assister au dévoilement du monument commémoratif honorant les héros disparus du village d’Exeter et du canton d’Usborne. Les magasins, les usines et les manufactures avaient tous été invités à fermer leurs portes entre 15 et 16 heures ce jour-là. Le mémorial était à l’origine surmonté d’une colombe, mais de nombreux citoyens trouvaient que celle-ci n’évoquait pas vraiment à la colombe de la paix. Elle a donc été enlevée par le créateur du mémorial. Quand on regarde le monument depuis les fenêtres sud de la salle du conseil municipal, dans l’hôtel de ville d’Exeter, on peut voir la cicatrice laissée sur le dôme rond qui couronne le monument, à l’endroit où la colombe avait été fixée.