S'est enrôlé
1971
Affectations :
- Canada
Enrôlement
L’adjudant (retraité) Brian Prairie est un fier vétéran métis, tirant ses origines à la fois de la rivière Rouge et de l’Ontario. Il s’engage à préserver et à honorer la culture et l’histoire de son peuple.
Son parcours militaire a commencé au début des années 1970 avec les réserves de l’armée à Thunder Bay, en Ontario.
« C’était une époque où il y avait beaucoup de paix, d’amour, de marijuana et d’expérimentation, et je ne me sentais tout simplement pas à ma place », se souvient-il.
Il avait quelques amis qui s’étaient déjà enrôlés dans la réserve. Ils lui ont raconté toutes les choses formidables qu’ils faisaient au sein des Forces armées canadiennes (FAC).
Brian Prairie est assis sur une chaise blanche à côté du lieutenant-général honoraire Richard Rohmer lors d'un événement commémoratif à Juno Beach. Des personnes se tiennent debout à l'arrière-plan.
« Je pense que j’aimerais faire ça moi aussi », a-t-il pensé.
Le problème était qu’il n’avait pas encore 18 ans, il ne pouvait donc pas s’engager dans les FAC sans le consentement de ses parents. Mais cela ne l’a pas arrêté. Il est allé chercher les papiers auprès de son recruteur local.
« Je suis allé voir ma mère […]et j’ai juste mis une feuille de papier devant elle et j’ai dit, signe ceci, maman. »
Elle a signé.
Cependant, après avoir posé une deuxième feuille devant elle, sa mère, méfiante, lui a demandé à quoi elle servait. Il lui a répondu que c’était un formulaire pour quitter l’école. Elle lui a alors demandé à quoi servait la première feuille.
J’ai reculé et j’ai dit : « Je viens de m’engager dans l’armée. »
Réconciliation, reconnaissance et appartenance
Brian Prairie s’est enrôlé en mai 1971 dans l’infanterie. Il a saisi toutes les occasions de s’entraîner et de perfectionner ses compétences en leadership. Tout au long de sa carrière, il a vécu de nombreuses expériences incroyables en faisant les choses dont ses amis lui avaient parlé, les choses dont il avait toujours rêvé. Une expérience qu’il n’oubliera jamais a été de descendre la rivière Bow à bord d’un bateau d’assaut, de Jasper à Calgary, en une semaine.
« C’était l’aventure d’une vie. »
Bien que son passage dans l’armée ait été certainement aventureux, il admet qu’il n’a pas l’impression d’avoir eu l’occasion d’exprimer sa culture au travail. Les gens qui ont servi avec lui savaient qu’il était Métis, mais il dit que son identité n’a jamais vraiment été mise de l’avant. Les soldats métis comme lui n’avaient pas la possibilité de s’identifier avant l’adoption de la Loi constitutionnelle en 1982. Ils étaient d’abord des soldats.
« C’était une de ces situations où nous étions là, mais sans y être vraiment », dit-il.
Depuis qu’il a quitté l’armée, il est devenu président du Métis Nation Ontario Veterans Council et un membre du Conseil national des associations d’anciens combattants du Canada. Il a travaillé avec divers organismes pour promouvoir la présence et la reconnaissance des vétérans métis.
« Nous voulons que la présence métisse, restée dans l’ombre pendant tant d’années, soit vue et entendue. Et que les gens sachent que nous sommes là et que nous avons toujours été là. »
Au cours des dernières années, il dit avoir vu des progrès plus importants réalisés en matière de reconnaissance des vétérans et des soldats métis et d’hommage à leurs histoires. Il est fier des traditions comme la Journée des vétérans autochtones et extrêmement fier du Monument aux anciens combattants autochtones à Ottawa.
« Si vous avez l’occasion d’y aller, admirez-le, mais ne restez pas planté devant. Faites les quatre côtés, car chacun raconte une histoire différente. »
Son ressenti sur la Journée nationale des vétérans autochtones est cependant compliqué.
« La Journée nationale des vétérans autochtones est une journée très importante pour nous, mais [...] en ce qui me concerne, elle ne devrait pas exister. »
Il explique que la Journée nationale des vétérans autochtones a été créée pour reconnaître les vétérans autochtones à une époque où les célébrations traditionnelles du jour du Souvenir les excluaient. Il est heureux qu’il y ait enfin une reconnaissance pour les vétérans autochtones, mais il aurait préféré qu’une journée distincte n’ait jamais été nécessaire.
« Nous avons toujours été là, nous avons toujours servi et nous avons notre place. »
Brian Prairie (à gauche) sourit pour une photo avec le sergent-major de l’armée canadienne, Adjudant-chef Christopher Robin.
Gardiens de la terre et du peuple
En février 2025, Brian Prairie a fait partie d’une délégation d’Anciens Combattants Canada composée de vétérans et de jeunes autochtones aux Jeux Invictus de 2025. La délégation comprenait des vétérans autochtones de partout au Canada. Conjointement avec les Nations Líl̓wat7úl [Líl̓wat], xʷməθkʷəy̓əm [Musqueam], Sḵwx̱wú7mesh [Squamish] et səlilwətaɬ [Tsleil-Waututh], les délégués ont honoré les sacrifices de tous les vétérans et toutes les vétéranes autochtones qui ont servi dans les FAC. Ils ont également échangé avec des vétérans autochtones d’autres nations participantes. De toutes les délégations auxquelles il a participé, Brian dit que celle-ci était sa préférée.
« Les gens avec qui nous interagissions, les communautés autochtones, et tout simplement la bienveillance et la camaraderie, le mélange, c’était incroyable. »
Alors que les histoires des vétérans et vétéranes métis deviennent plus visibles, il encourage toutes les personnes qui envisagent de s’engager dans l’armée à le faire et à utiliser leur service comme une occasion de faire connaître leur culture.
« Suivez les traditions de vos ancêtres et servez votre pays. Mais n’hésitez pas à vous exprimer et à faire connaître votre identité, car c’est ce que nous souhaitons. »
Bien que les Métis aient encore des défis à surmonter, en particulier les vétérans et vétéranes métis, il est heureux de la façon dont les choses ont progressé, y compris les services offerts par Anciens Combattants Canada. Il a présenté des demandes au Ministère, mais admet qu’il n’était pas pleinement au courant de tous les programmes et services qui lui étaient offerts.
« Je veux dire, vraiment, je n’avais aucune idée de l’étendue de ma perte d’audition jusqu’à ce que j’aie des appareils auditifs. »
Il affirme qu’il y a encore beaucoup de gens qui ne sont pas conscients de ce qui leur est offert et qu’il reste beaucoup à faire pour s’assurer qu’ils puissent avoir accès aux programmes, aux avantages et aux mesures de soutien dont ils ont besoin.
« Nous les avons mérités, mais beaucoup de gens ne savent pas qu’ils existent. Nous tenons donc à ce que la sensibilisation augmente. »
Il continue de travailler dur pour promouvoir les contributions des vétérans et vétéranes métis et pour s’assurer que leurs sacrifices ne sont jamais oubliés. Il plaide également pour l’accès à un soutien qui, espère-t-il, garantira à tous les Autochtones un endroit où ils se sentent chez eux.
« Nous sommes des gardiens. Nous devons être ici pour prendre soin de la terre et de notre peuple, et pour nous assurer que notre culture ne disparaisse jamais. »
Avec courage, intégrité et loyauté, Brian Prairie a laissé sa marque. Il est l’un de nos vétérans canadiens. Découvrez d’autres histoires.
Le bien-être de nos vétérans et vétéranes est au cœur de tout ce que nous faisons. Dans cette optique, nous reconnaissons, honorons et commémorons le service de tous les vétérans et toutes les vétéranes du Canada. Apprenez-en plus sur les services et les avantages que nous offrons.
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