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Changement de culture

Changement de culture

Histoire de vétéran de Kristin Topping

Le jeune capitaine Kristin Topping prononce un discours en uniforme militaire.

Le capitaine Kristin Topping au Collège militaire royal du Canada, prononçant un discours devant la promotion de finissants du CMR de 1965 après avoir reçu le prix d’excellence en enseignement en 2009.

Kristin Topping dit que sa carrière militaire canadienne en tant qu’ingénieure s’est déroulée comme un charme, jusqu’à ce que sa dernière commotion cérébrale la pousse à se réorienter. Elle nous raconte son expérience et formule ses conseils pour tous les membres des FAC, des nouvelles recrues à ceux sur le point d’être libérés.

Née dans le sud de l’Alberta et ayant grandi à Sanford, au Manitoba, Kristin a su très jeune qu’elle voulait fréquenter le Collège militaire royal du Canada (CMR) à Kingston, en Ontario. « Je n’ai même pas fait de demande à d’autres universités », dit-elle.

Pendant ses études secondaires, Kristin s’est efforcée de se bâtir le CV que le CMR demandait. Elle excellait dans les matières académiques et a acquis des compétences en leadership dans les sports, les cadets de l’air et les guides. Son seul point faible était l’apprentissage d’une langue seconde. « Il n’y a pas beaucoup d’occasions d’apprendre ou de parler le français dans les Prairies », explique-t-elle.

Kristin a été acceptée au CMR et à l’instruction de base des officiers en 1998. Pendant l’automne, le rugby occupait la majeure partie de son temps, alors que les matières scolaires étaient reléguées au second plan. Malheureusement, le rugby a eu des conséquences fâcheuses pour Kristin : des blessures à la tête.

Aucune des blessures à la tête qu’elle a subies n’a reçu le diagnostic de commotion cérébrale. « C’était l’époque où l’on se faisait dire de prendre sur soi. On avait le sentiment que c’était mal vu de quitter le terrain, particulièrement lorsqu’on n’avait pas de blessure visible. » Cette façon de faire finirait cependant par avoir de graves conséquences.

Malgré des symptômes persistants de commotion cérébrale, elle a décroché un baccalauréat en génie chimique en 2002. Elle a obtenu son premier poste à Recherche et développement pour la défense Canada à Toronto. Elle a travaillé dans le domaine de la défense chimique, biologique, radiologique et nucléaire (CBRN) tout en poursuivant sa maîtrise en génie de l’environnement.

Après avoir obtenu sa maîtrise, Kristin a été affectée au Département de chimie et de génie chimique du CMR en tant que chargée de cours. Elle a également été entraîneuse bénévole pour le club de rugby féminin du CMR. « J’ai adoré faire ce travail », dit-elle des cinq années où elle a enseigné au CMR tout en travaillant à son doctorat en génie chimique.

Ensuite, Kristin est allée à la Direction de la défense CBRN en tant que chef de projet pour l’élaboration d’une plateforme d’intégration de capteurs qui affiche les données de terrain en temps réel. « Le Canada a été le premier pays au monde à le faire », souligne Kristin. Elle a travaillé au sein de plusieurs comités de l’OTAN dans ce rôle. « Cette partie de ma carrière a été particulièrement intéressante. »

Kristin a ensuite assumé un rôle complètement différent dans la gestion de l’information au Commandement du renseignement des Forces canadiennes. « C’était stimulant d’apprendre que je pouvais faire un autre type de travail et y réussir également. »

En 2016, Kristin a subi un traumatisme cérébral pendant qu’elle n’était pas en service. Une évaluation a montré les effets cumulatifs des commotions cérébrales qu’elle avait précédemment subies. Kristin a constaté qu’elle ne pouvait pas se concentrer, et les tâches qui lui prenaient autrefois un après-midi lui prenaient maintenant des jours à faire. Elle réagissait aussi de façon plus émotive. Kristin a été affectée au Centre de transition d’Ottawa en 2018, pour se concentrer sur sa réadaptation et sa libération.

En 2020, Kristin a été libérée pour raisons médicales. Les deux années qu’elle a passées au Centre de transition lui ont permis de trouver une nouvelle façon de connaître le succès dans sa vie après le service.

« La façon dont mon cerveau fonctionnait était différente après la blessure », indique-t-elle. Kristin a décidé de démarrer une entreprise basée sur une autre passion : les plantes rares. « Je me suis dit, je ne peux peut-être pas prendre soin de moi-même, mais je peux prendre soin de plantes. »

Elle avait le sentiment que certaines des connaissances et des compétences acquises au cours de sa carrière pourraient être utiles en affaires. « La résolution de problèmes dans la gestion de projet et de l’information est similaire à la résolution de problèmes commerciaux, mais à une échelle différente », explique-t-elle.

La décision n’a pas été facile à prendre. « J’avais aimé les règles et la sécurité que l’armée offre. Créer une entreprise, c’est renoncer à tout cela. »

Dans le cadre de sa transition, Kristin a participé au programme Opération Entrepreneur de la Fondation du prince au Canada en 2018. Rapidement, elle a enregistré son entreprise, Sweetlife Flora, spécialisée dans les plantes d’intérieur exceptionnelles, exotiques et difficiles à trouver, ainsi que d’autres produits, services et conseils botaniques.

Elle a poursuivi en participant au « boot camp » d’une semaine sur la gestion d’entreprise de la Fondation du prince en juin 2019. Une semaine plus tard, Sweetlife Flora a effectué sa première vente.

Jeune femme en uniforme militaire écarlate.

Kristin Topping portant un uniforme militaire écarlate en 1998, lors d’une visite à son ancienne unité des cadets de l’Air.

Lancer une nouvelle entreprise au début de la pandémie de COVID-19 pouvait sembler risqué, mais l’entreprise a prospéré. « Le marché des plantes rares comptait autrefois quelques centaines d’amateurs dans l’ensemble du Canada. Mais avec autant de personnes à la maison pendant la pandémie, l’intérêt pour les plantes rares a explosé! » Kristin compte également plus de 180 000 abonnés sur les réseaux sociaux. Cela lui a offert d’autres possibilités.

« Mon entreprise fonctionne très bien jusqu’à présent », signale Kristin. Assez bien pour qu’elle la partage avec sa sœur et déménage sa moitié en Nouvelle-Écosse avec son partenaire de vie, Jason Pickering, un vétéran des FAC et un apprenti forgeron. Ils construisent une nouvelle maison avec une serre et un atelier de forge.

Kristin espère que son histoire, qui fait l’objet du livre Propagated from the Ashes, aidera d’autres personnes qui éprouvent des difficultés après avoir subi un traumatisme cérébral ou toute autre blessure qui change la vie.

Changement dans la culture militaire

Kristin se félicite de l’évolution de la culture militaire canadienne, en particulier dans les attitudes à l’égard des blessures. « Aujourd’hui, les diplômés [du CRM] et les membres en service sont formés pour prendre les blessures au sérieux. »

Par exemple, de nouveaux protocoles exigent que chaque blessure à la tête soit évaluée immédiatement sur le terrain, que ce soit dans le sport, dans les opérations ou dans les activités quotidiennes. « Si ces protocoles d’évaluation des commotions cérébrales avaient été en place lorsque j’ai été blessée, ma vie aurait pu être très différente. »

 

Les conseils de Kristin :

  • Tenez compte de vos limites dans votre travail et dans vos loisirs. Kristin sait combien d’heures de travail physique par semaine elle peut faire.
  • « Traitez les soins personnels comme des soins de santé préventifs, recommande-t-elle, et intégrez-les à votre emploi du temps. »
  • Pour la vie après le service, elle conseille à tous les membres des FAC d’apprendre la gestion d’entreprise. « Les vétérans ont tout ce qu’il faut pour réussir en affaires », et bon nombre des compétences acquises dans les FAC sont transférables au monde des affaires, comme le leadership et le souci du détail.

L’Opération Entrepreneur de la Fondation du prince a bénéficié d’un financement dans le cadre du Fonds pour le bien-être des vétérans et de leur famille.

Vous trouverez de l’information sur les services de transition sur la page Transition du site Web d’ACC.


 

Lectures complémentaires