L'histoire de Natacha

L'histoire de Natacha

Natacha Dupuis parle de son expérience concernant le rétablissement à la suite d'une blessure et des Jeux Invictus.

Natacha Dupuis, caporal-chef (à la retraite)

Années de service : 17

Âge : 38 ans

Groupe : Corps blindé

Ville natale : Gatineau (Québec)

Chaque vétéran blessé suit sa propre voie de rétablissement. Pour Natacha Dupuis, ce fut un retour vers sa passion d'enfance, l'athlétisme, et, pour finir, l'occasion de représenter encore une fois le Canada sur la scène internationale – cette fois-ci, dans des circonstances très différentes.

Natacha a toujours su qu'elle voulait devenir militaire. À 18 ans, elle a participé au programme Formation des réservistes. En 2002, elle s'est enrôlée dans la Force régulière, puis a servi en Bosnie et deux fois en Afghanistan.

Natacha a vu 13 véhicules exploser en Afghanistan. Chaque incident a été un choc émotionnel, mais l'un d'eux se démarque des autres. C'était le 20 mars 2009.

« Nous participions à une mission d'une semaine, et le véhicule derrière moi a explosé à cause d'un engin explosif improvisé, tuant deux de mes frères d'armes, se souvient-elle. Nous étions les premiers intervenants. »

Cet incident a déclenché un cas grave de trouble de stress post-traumatique (TSPT). Malgré d'importants épisodes d'insomnie et des cauchemars, Natacha a persévéré et a terminé les deux mois restants de sa rotation. « Je ne sais toujours pas comment j'ai fait », dit-elle. « Chaque jour j'ai pensé à arrêter, mais je ne pouvais pas faire ça à l'équipe. »

À son retour au Canada, ses symptômes se sont aggravés à un point tel qu'elle était incapable de prendre soin d'elle-même, étant victime d'un « traumatisme total ». Natacha est reconnaissante de l'aide qu'elle a reçue des Forces armées canadiennes et d'Anciens Combattants Canada (ACC) durant ces journées sombres.

« Je ne pouvais même pas faire des toasts. J'avais besoin de beaucoup de soins et de traitements, et je les ai reçus. »

Le chemin vers la guérison

Les études ont joué un rôle important dans le rétablissement de Natacha. En tant que canonnière et conductrice de char, ses compétences n'étaient pas facilement transférables à la main-d'œuvre civile. Avec l'aide du Régime d'assurance-revenu militaire (RARM), elle a obtenu un diplôme d'études collégiales en gestion de la sécurité – une grande réussite pour Natacha –, qui n'avait pas de diplôme d'études secondaires lorsqu'elle est entrée dans l'armée.

« Il est très important de connaître et d'utiliser tout le soutien auquel nous avons droit », dit elle, en ajoutant que l'aide reçue dans le cadre des Services de réadaptation et du Programme d'assistance professionnelle d'ACC a fait une réelle différence dans son cas.

Malgré tout, il manquait quelque chose. Natacha prenait du poids et son désir de participer au monde extérieur diminuait. Lorsqu'on lui a offert une place dans l'Équipe du Canada pour les Jeux Invictus 2016 à Orlando, cela lui a donné la motivation dont elle avait besoin. Si je dois représenter l'Équipe du Canada, je me suis dit : « C'est ma chance de reprendre le contrôle. Pas seulement ma santé physique, mais aussi ma santé mentale. »

Elle a remporté trois médailles (dont deux médailles d'or) à ces Jeux, un avant goût de sa prestation exceptionnelle en tant que co capitaine de l'Équipe du Canada lors des Jeux Invictus 2017 à Toronto, où elle a remporté quatre médailles, dont trois médailles d'or.

« Je n'aurais jamais cru pouvoir porter à nouveau la feuille d'érable. Je pensais que ma vie était finie. Je pensais que je n'avais plus rien à donner. Le fait de représenter le Canada une fois de plus m'a rendue très fière. Les Jeux Invictus ont été mes Jeux olympiques à moi. »

Natacha présente toujours des symptômes de stress post traumatique, mais elle se dit maintenant nettement mieux armée pour y faire face. Elle continue de participer à la Course de l'Armée canadienne et à l'organisation Soldat en mouvement. Employée à temps plein dans la fonction publique fédérale (embauchée dans le cadre de la Loi sur l'embauche des anciens combattants), elle continue de transmettre son message d'espoir dans les conférences auxquelles elle participe.

« C'est très gratifiant de transformer une expérience très traumatisante en quelque chose de positif qui me permet d'aider les autres. Cela m'aide à donner un sens à tout ça. »

Natacha raconte son histoire dans l'espoir que d'autres se reconnaîtront dans ses difficultés et ses réussites et demanderont de l'aide en cas de besoin. Nous reconnaissons que nous devons en faire plus pour améliorer le soutien offert aux vétérans et aux membres de leur famille. Notre mission est de fournir le soutien dont vous et votre famille avez besoin durant votre transition pour atteindre vos objectifs, tout comme Natacha. Merci de partager votre histoire avec nous, Natacha!

Date de publication : 2018-10-10

Sources : Natacha Dupuis, caporal-chef (à la retraite) SALUT!

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