Troubles dépressifs

Ligne directrice sur l’admissibilité (LDA)

Date de révision : 22 janvier 2025

Date de création : mai 2011

Codes CIM-11 : 6A7Z, 6A7Y, 6A71.Z, 6A71.1, 6A71.3, 6A72D

Code médical d’ACC : 03000 troubles dépressifs

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Définition

Les troubles dépressifs constituent une catégorie de troubles dans la cinquième édition du Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux (révision du texte) (DSM-5-TR). La caractéristique commune des troubles dépressifs est la présence de tristesse, d’un sentiment de vide intérieur et d’irritabilité qui s’accompagnent de changements physiques et cognitifs ayant un effet considérable sur la capacité de la personne de fonctionner.

Les troubles dépressifs suivants sont compris dans la présente ligne directrice sur l’admissibilité (LDA) :

  • trouble dépressif majeur
  • trouble dépressif persistant (dysthymie).

Remarque : Les troubles dépressifs autres que ceux énumérés peuvent être pris en considération, mais la décision doit se prendre en fonction des éléments de preuve fournis et du bien-fondé de la demande. Il est recommandé de consulter un conseiller en invalidité ou un conseiller médical.

Le trouble dépressif induit par une substance ou un médicament et le trouble dépressif dû à une autre affection médicale sont également des troubles mentaux inclus dans cette catégorie du DSM-5-TR. S’il est allégué qu’une substance, un médicament ou une autre affection médicale est lié(e) à l’apparition clinique ou à l’aggravation d’un trouble dépressif, il est fortement recommandé de consulter un conseiller en invalidité ou un conseiller médical.


Norme diagnostique

Un diagnostic doit avoir été posé par un médecin qualifié (un médecin de famille ou un psychiatre), une infirmière praticienne ou un psychologue autorisé ou agréé.

Le diagnostic est fondé sur un examen clinique. Les documents à l’appui doivent être aussi complets que possible.


Caractéristique cliniques

La dépression est une maladie complexe et multifactorielle. Bien que les causes exactes des troubles dépressifs ne soient pas entièrement comprises, les données probantes indiquent que la dépression est associée à une altération de la fonction et de la structure du cerveau. Une combinaison de facteurs biologiques, psychologiques et environnementaux contribue au développement d’un trouble dépressif.

Considérations biologiques : Les déséquilibres dans certaines substances chimiques du cerveau (comme la sérotonine, la norépinéphrine et la dopamine) jouent un rôle dans la dépression. Les changements ou anomalies de la structure et de la fonction du cerveau, la génétique (y compris les antécédents familiaux de dépression), les déséquilibres hormonaux et les problèmes médicaux peuvent tous contribuer au risque de développer un trouble dépressif. Des études d’imagerie cérébrale ont démontré des différences dans plusieurs structures cérébrales chez les personnes atteintes de dépression.

Considérations psychologiques : Les facteurs psychologiques qui ont une incidence sur le risque de développer un trouble dépressif comprennent des traits de personnalité, des styles d’adaptation, une faible estime de soi, un mode de pensée négatif ou des antécédents de traumatisme.

Considérations relatives à l’environnement : Des facteurs environnementaux comme des événements stressants de la vie, des problèmes relationnels, des difficultés financières ou une maladie chronique peuvent déclencher une dépression ou y contribuer.

Des études sur les jumeaux montrent que les symptômes de dépression peuvent différer selon le sexe biologique. Les taux d’occurrence des troubles dépressifs diffèrent également selon le sexe, les personnes de sexe féminin présentant un risque plus élevé de troubles de l’humeur, y compris le trouble dépressif majeur et la dysthymie, que les personnes de sexe masculin. Il a été démontré que les anciens combattants appartenant à une minorité sexuelle, y compris les anciens combattants transgenres, présentent un risque accru d’être atteint de dépression comparativement à leurs pairs hétérosexuels cisgenres. Les minorités sexuelles englobent toute personne dont l’orientation sexuelle diffère de l’hétérosexualité.


Ensemble de critères

Les critères qui caractérisent les troubles dépressifs ont été tirés du DSM-5-TR.

La présente LDA fournisse les critères de diagnostic du DSM-5-TR; toutefois, la Classification internationale des maladies, 11e édition (CIM-11) est également considérée comme une norme diagnostique acceptable.

Ensemble de critères pour le trouble dépressif majeur

Critère A

Au moins cinq des symptômes suivants doivent avoir été présents pendant une même période d’une durée de deux semaines et avoir représenté un changement par rapport au fonctionnement antérieur; au moins un des symptômes est soit (1) une humeur dépressive, soit (2) une perte d’intérêt ou de plaisir.

Remarque : Ne pas inclure les symptômes qui sont clairement attribuables à une autre affection médicale.

  1. Humeur dépressive présente pratiquement toute la journée, presque tous les jours, signalée par la personne (p. ex. se sent triste ou vide) ou observée par les autres (p. ex. pleure).
  2. Diminution marquée de l’intérêt ou du plaisir pour toutes ou presque toutes les activités pratiquement toute la journée, presque tous les jours (signalée par la personne ou observée par les autres).
  3. Perte ou prise de poids significatif en l’absence de régime (p. ex. modification du poids corporel en un mois excédant 5 %), ou diminution ou augmentation de l’appétit presque tous les jours.
  4. Insomnie ou hypersomnie presque tous les jours.
  5. Agitation ou ralentissement psychomoteur presque tous les jours (constaté par les autres, non limité à un sentiment subjectif de fébrilité ou de ralentissement intérieur).
  6. Fatigue ou perte d’énergie presque tous les jours.
  7. Sentiment de dévalorisation ou de culpabilité excessive ou inappropriée (qui peut être délirante) presque tous les jours (pas seulement se faire grief ou se sentir coupable d’être malade).
  8. Diminution de l’aptitude à penser ou à se concentrer ou indécision presque tous les jours (signalée par la personne ou observée par les autres).
  9. Pensées de mort récurrentes (pas seulement une peur de mourir), idées suicidaires récurrentes sans plan précis ou tentative de suicide ou plan précis pour se suicider.

Critère B

Les symptômes entraînent une souffrance cliniquement significative ou une altération du fonctionnement social, professionnel ou dans d’autres domaines de fonctionnement importants.

Critère C

L’épisode n’est pas attribuable aux effets physiologiques d’une substance ou d’une autre affection médicale.

Remarque :

  • Les critères A à C représentent un épisode de dépression majeure.
  • Les réactions à une perte importante (p. ex. deuil, ruine financière, pertes attribuables à une catastrophe naturelle, trouble médical sérieux ou invalidité grave) peuvent se manifester par des sentiments intenses de tristesse, des pensées récurrentes concernant la perte, de l’insomnie, une perte d’appétit et une perte de poids, comme il est mentionné au critère A, qui peuvent ressembler aux symptômes d’un épisode dépressif. Bien que ces symptômes puissent être compréhensibles ou considérés comme étant appropriés face à la perte, la présence d’un épisode dépressif majeur en plus de la réaction normale à une perte importante doit également faire l’objet d’une attention particulière. Cette décision requiert inévitablement l’exercice d’un jugement clinique fondé sur les antécédents de la personne et les normes culturelles en ce qui concerne l’expression de la détresse dans le contexte de la perte subie.

Critère D

La survenue d’un épisode de dépression majeure n’est pas mieux expliquée par un trouble schizoaffectif et n’est pas surajoutée à une schizophrénie, un trouble schizophréniforme, un trouble délirant, ou d’autres troubles du spectre de la schizophrénie et autres troubles psychotiques spécifiés et non spécifiés.

Critère E

Il n’y a jamais eu d’épisode maniaque ou d’épisode hypomaniaque.

Remarque : Cette exclusion ne s’applique pas si tous les épisodes d’allure maniaque ou hypomaniaque ont été induits par une substance ou s’ils sont dus aux effets physiologiques d’une autre affection médicale.

Ensemble de critères pour le trouble dépressif persistant (dysthymie)

Ce trouble représente un regroupement du trouble dépressif majeur et du trouble dysthymique chronique, selon la définition du DSM-IV.

Critère A

Humeur dépressive présente presque toute la journée, plus d’un jour sur deux, signalée par le sujet ou observée par les autres, pendant au moins deux ans.

Critère B

Quand la personne est déprimée, elle présente au moins deux des symptômes suivants :

  1. perte d’appétit ou hyperphagie
  2. insomnie ou hypersomnie
  3. baisse d’énergie ou fatigue
  4. faible estime de soi
  5. difficultés de concentration ou difficultés à prendre des décisions
  6. sentiments de perte d’espoir.

Critère C

Au cours de la période de deux ans de perturbation de l’humeur, la personne n’a jamais eu de périodes de plus de deux mois consécutifs sans présenter les symptômes des critères A et B.

Critère D

Les symptômes des critères du trouble dépressif majeur peuvent être continuellement présents pendant deux ans.

Critère E

Il n’y a jamais eu d’épisode maniaque ou d’épisode hypomaniaque.

Critère F

La perturbation n’est pas mieux expliquée par un trouble schizoaffectif, une schizophrénie, un trouble délirant, ou d’autres troubles du spectre de la schizophrénie et autres troubles psychotiques spécifiés et non spécifiés.

Critère G

Les symptômes ne sont pas dus aux effets physiologiques d’une substance (p. ex. une drogue qui peut faire l’objet d’abus, un médicament) ou d’une autre affection médicale (p. ex. hypothyroïdie).

Critère H

Les symptômes entraînent une souffrance cliniquement significative ou une altération du fonctionnement social, professionnel ou dans d’autres domaines importants.


Considérations liées à l’admissibilité

Dans la présente section

Section A : Causes et/ou aggravation

Section B : Affections dont il faut tenir compte dans la détermination de l’admissibilité/l’évaluation

Section C : Affections courantes pouvant découler, en totalité ou en partie, d’un trouble dépressif ou/et de son traitement

Section A: Causes et/ou aggravation

Facteurs causaux ou aggravants par rapport à des facteurs prédisposants

Les facteurs causaux ou aggravants ont pour effet direct de causer ou d’aggraver le trouble psychiatrique faisant l’objet de la demande.

Les facteurs prédisposants rendent une personne plus susceptible de développer l’affection faisant l’objet de la demande. Il s’agit d’expériences ou d’expositions qui ont une incidence sur la capacité de la personne de gérer le stress. Par exemple, de la violence grave durant l’enfance peut être un facteur prédisposant à l’apparition d’un trouble psychiatrique important plus tard dans la vie. Ces facteurs n’ont pas pour effet de causer une affection faisant l’objet d’une demande. L’admissibilité partielle ne devrait pas être envisagée pour des facteurs prédisposants.

Les symptômes physiques ou constitutionnels sont prévalents chez les personnes ayant un diagnostic psychiatrique et sont souvent associés à une détresse psychologique. Les symptômes physiques et mentaux coexistent souvent. Les symptômes physiques associés aux troubles psychiatriques sont inclus dans l’admissibilité/l’évaluation. Toutefois, lorsqu’un symptôme se transforme en un diagnostic séparé et distinct, le nouveau diagnostic devient une considération distincte en matière d’admissibilité.

Aux fins de l’admissibilité à Anciens Combattants Canada (ACC), on considère que les facteurs suivants causent ou aggravent les conditions énumérées dans la section des définitions de la présente LDA, et peuvent être pris en considération avec les éléments de preuve pour aider à établir un lien avec le service. Les facteurs énumérés dans la section A ont été déterminés sur la base d’une analyse de la littérature scientifique et médicale actualisée, ainsi que des meilleures pratiques médicales fondées sur des données probantes. Des facteurs autres que ceux énumérés à la section A peuvent être pris en considération, mais il est recommandé de consulter un conseiller en invalidité ou un conseiller médical.

Les conditions énoncées ci-dessous sont fournies à titre indicatif. Dans chaque cas, la décision doit être prise en fonction du bien-fondé de la demande et des éléments de preuve fournis.

Facteurs

  1. Être fait prisonnier de guerre avant l’apparition clinique ou l’aggravation d’un trouble dépressif.
  2. Vivre directement un événement traumatisant au cours des cinq années précédant l’apparition clinique ou l’aggravation d’un trouble dépressif.

    Les événements traumatisants peuvent comprendre :

    • le fait d’être exposé au combat militaire
    • le fait d’être victime d’une agression physique ou de subir des menaces d’agression physique
    • le fait d’être victime d’une agression sexuelle ou de subir des menaces d’agression sexuelle
    • le fait d’être enlevé
    • le fait d’être pris en otage
    • le fait d’être victime d’une attaque terroriste
    • le fait d’être torturé
    • le fait d’être victime d’une catastrophe naturelle ou d’origine humaine
    • le fait d’être victime d’un grave accident de véhicule automobile
    • le fait de tuer ou de blesser une personne lors d’un acte non criminel
    • le fait de subir un incident médical catastrophique soudain.

    Remarque :

    • Une blessure morale liée au service peut survenir en réponse à un événement traumatisant. On entend par « préjudice moral » la détresse psychologique, émotionnelle et spirituelle qui découle d’actes ou du fait d’être témoin d’actes qui vont à l’encontre des valeurs ou des croyances morales et éthiques d’une personne. La détresse qui en résulte peut contribuer au développement d’un trouble dépressif. Les événements préjudiciables sur le plan moral sont souvent associés à des situations où les personnes ressentent un profond sentiment de culpabilité, de honte ou de trahison en raison de leurs propres actes ou de ceux d’autrui. Ce type d’actes peut certainement se produire dans le contexte d’une guerre, d’un combat ou d’autres expériences très difficiles sur le plan moral.
    • L’exposition répétée à un traitement préjudiciable ou injuste peut être considérée comme un événement traumatisant.
  3. Être témoin, en personne d’un événement traumatisant que subit toute autre personne au cours des cinq années précédant l’apparition clinique ou l’aggravation d’un trouble dépressif.

    Les événements traumatisants dont la personne est témoin peuvent comprendre le fait d’assister :

    • à la menace ou à la blessure grave d’une autre personne
    • à la mort non naturelle d’une autre personne
    • à de la violence physique ou sexuelle infligée à une autre personne
    • à une catastrophe médicale affligeant un membre de sa famille ou un ami proche.
  4. Apprendre qu’un membre de sa famille ou un ami proche a vécu un événement traumatisant violent ou accidentel au cours des deux années précédant l’apparition clinique ou l’aggravation d’un trouble dépressif.

    Les événements traumatisants peuvent comprendre :

    • une agression physique
    • une agression sexuelle
    • un accident grave
    • une blessure grave.

    Remarque : La relation entre les personnes qui jouent un rôle de leadership et leurs subordonnés doit être considérée comme comparable à celle d’un proche parent ou d’un ami lorsqu’on examine un événement traumatisant.

  5. Être exposé de manière répétée ou extrême à des détails horrifiants d’un événement traumatisant au cours des cinq années précédant l’apparition clinique ou l’aggravation d’un trouble dépressif.

    Les expositions peuvent comprendre :

    • le fait de voir ou de ramasser des restes humains
    • le fait d’être témoin de l’évacuation de personnes grièvement blessées ou d’y participer
    • le fait d’être exposé de manière répétée aux détails d’actes de violence ou d’atrocités infligées à d’autres personnes
    • des répartiteurs exposés à des événements traumatisants violents ou accidentels.

    Remarque : Si l’exposition qui correspond au cinquième facteur a lieu par l’entremise de médias électroniques, de la télévision, de films et d’images, l’exposition doit être liée au travail.

  6. Vivre ou travailler dans un environnement hostile ou dangereux pour une période d’au moins quatre semaines précédant l’apparition clinique ou l’aggravation d’un trouble dépressif.

    Les situations ou cadres où la menace pour la vie et l’intégrité physique est omniprésente peuvent comprendre :

    • le fait de vivre sous la menace d’une attaque d’artillerie, de missile, à la roquette, de mines ou à la bombe
    • le fait de vivre sous la menace d’une attaque nucléaire, ou avec un agent biologique ou chimique
    • le fait de participer à des combats ou à des patrouilles de combat.
  7. Vivre le décès d’un membre de sa famille ou d’un ami proche au cours des deux années précédant l’apparition clinique ou l’aggravation d’un trouble dépressif.

    Remarque : La relation entre les personnes qui jouent un rôle de leadership et leurs subordonnés doit être considérée comme comparable à celle d’un proche parent ou d’un ami.

  8. Vivre un événement stressant au cours de l’année précédant l’apparition clinique ou l’aggravation d’un trouble dépressif.

    Les événements stressants peuvent comprendre ce qui suit, sans s’y limiter :

    • être isolé socialement et incapable de maintenir des liens avec ses amis ou sa famille en raison de l’éloignement physique, des barrières linguistiques, d’une incapacité ou d’une maladie physique ou mentale
    • éprouver des difficultés dans une relation à long terme, (p. ex. le besoin d’obtenir du counseling sur le plan matrimonial ou relationnel, une séparation conjugale ou un divorce).
    • être en désaccord constant avec ses collègues de travail ou ses camarades de classe, ressentir un manque de soutien social au travail ou à l’école, ressentir un manque de contrôle lorsqu’il s’agit de réaliser des tâches ou de faire face à de lourdes charges de travail ou être victime d’intimidation au travail ou à l’école
    • avoir de graves problèmes juridiques, notamment être détenu ou placé sous garde, avoir constamment affaire aux autorités policières pour non-respect de la loi ou se présenter devant les tribunaux en raison de problèmes juridiques personnels
    • éprouver de graves difficultés financières, notamment la perte d’un emploi, de longues périodes de chômage, une forclusion ou une faillite
    • avoir un membre de la famille ou un proche dont l’état de santé se détériore rapidement
    • être le soignant à temps plein d’un membre de la famille ou d’un proche atteint d’une déficience physique ou mentale ou d’un trouble du développement grave.
  9. Avoir été atteint d’un trouble psychiatrique important sur le plan clinique dans les deux années précédant l’apparition ou l’aggravation clinique d’un trouble dépressif. Un trouble psychiatrique important sur le plan clinique tel que défini dans le DSM-5-TR est un syndrome qui se caractérise par une perturbation cliniquement significative dans la cognition, la régulation des émotions ou le comportement d’une personne qui reflète un dysfonctionnement dans les processus psychologiques, biologiques ou de développement qui sous-tendent le fonctionnement mental.
  10. Être atteint d’une maladie grave ou subir une blessure constituant un danger de mort ou entraînant une grave déficience physique ou cognitive dans les cinq années précédant l’apparition clinique ou l’aggravation d’un trouble dépressif.
  11. Souffrir d’une douleur chronique depuis au moins trois mois au moment de l’apparition clinique ou de l’aggravation d’un trouble dépressif.
  12. Être atteint d’un trouble du sommeil important sur le plan clinique (tel que défini dans le DSM-5-TR) au cours des six mois précédant l’apparition clinique ou l’aggravation d’un trouble dépressif.
  13. Avoir atteint le deuxième ou le troisième trimestre de sa grossesse ou avoir accouché depuis au plus un an au moment de l’apparition clinique ou de l’aggravation d’un trouble dépressif.
  14. Avoir eu une fausse couche, un mort fœtale in utero ou une mortinaissance, au cours des six mois précédant l’apparition clinique ou l’aggravation d’un trouble dépressif.
  15. Être dans l’incapacité d’obtenir le traitement clinique approprié du trouble dépressif.

Section B : Affections dont il faut tenir compte dans la détermination de l’admissibilité/l’évaluation

La section B fournit une liste des problèmes de santé diagnostiqués et des catégories qui sont considérées, aux fins d’ACC, comme devant être pris en compte dans la détermination de l’admissibilité et l’évaluation des troubles dépressifs.

Remarque :

  • Si des affections précises sont énumérées pour une catégorie, il ne faut tenir compte que de ces affections dans la détermination de l’admissibilité et l’évaluation d’un trouble dépressif. Autrement, il faut tenir compte de toutes les affections de la catégorie dans la détermination de l’admissibilité et l’évaluation d’un trouble dépressif.
  • Une admissibilité distincte est requise pour toute affection figurant dans le DSM-5-TR qui n’est pas incluse dans la section B de la LDA présente.
  • Les troubles à symptomatologie somatique et apparentés, comme le trouble à symptomatologie neurologique fonctionnel (trouble de conversion), le trouble à symptomatologie somatique, la crainte excessive d’avoir une maladie et le syndrome de détresse physique (diagnostic CIM-11), sont admissibles séparément et évalués individuellement.

Section C : Affections courantes pouvant découler, en totalité ou en partie, d’un trouble dépressif ou/et de son traitement

La section C est une liste des conditions qui peuvent être causées ou aggravées par un trouble dépressif ou son traitement. Les conditions énumérées à la section C ne sont pas incluses dans l’admissibilité et l’évaluation d’un trouble dépressif. Une décision d’admissibilité au droit à pension en raison d’une affection consécutive peut être prise si le bien-fondé de la demande le justifie et si les éléments de preuve médicale montrent l’existence d’une relation consécutive.

Les conditions autres que celles énumérées à la section C peuvent être prises en considération; il est recommandé de consulter un conseiller en invalidité ou un conseiller médical.

S’il est allégué que le médicament prescrit en vue de traiter le trouble dépressif a causé, en tout ou en partie, l’apparition clinique ou l’aggravation d’une affection, il faut établir les faits suivants :

  • Le médicament était prescrit pour traiter le trouble dépressif.
  • La personne prenait déjà le médicament au moment de l’apparition clinique ou de l’aggravation de l’affection imputée au médicament.
  • La littérature médicale actuelle corrobore le fait que l’apparition clinique ou l’aggravation de l’affection peut découler de la prise du médicament.
  • Le médicament est utilisé à long terme de façon continue et ne peut raisonnablement être remplacé par un autre médicament, ou le médicament est connu pour ses effets persistants après l’arrêt du traitement.

Remarque : Un médicament peut faire partie d’une catégorie de médicaments. Un médicament peut produire des effets différents de ceux du groupe auquel il appartient. Ce sont les effets du médicament lui-même qui devraient être pris en compte.


Directives et politiques connexes d’ACC :


Références compter à 22 janvier 2025

Disponible en anglais seulement

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