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La bataille de l'Atlantique

La frégate NCSM Swansea

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La bataille de l'Atlantique a été la plus longue bataille ininterrompue de la Seconde Guerre mondiale, et le Canada y a joué un rôle central. La bataille a commencé le premier jour des hostilités, en septembre 1939, et s'est terminée presque six années plus tard, lorsque l'Allemagne a capitulé en mai 1945.

La bataille de l'Atlantique

La bataille de l’Atlantique est le combat que les Alliés et l’Allemagne se sont livré pour le contrôle de l’océan Atlantique. Pour les Alliés, c’était une question d’assurer le transport ininterrompu d’hommes et d’approvisionnements cruciaux entre l’Amérique du Nord et l’Europe, où ils étaient destinés au combat, tandis que les Allemands voulaient couper ces lignes de ravitaillement. Pour y arriver, des sous-marins allemands, appelés U-boot, et d’autres bâtiments de guerre patrouillaient dans l’océan Atlantique avec le but de couler les navires de transport des Alliés.

La bataille de l’Atlantique a apporté la guerre aux portes du Canada où les U-boot torpillaient des navires en vue de la côte Est du Canada et même dans le fleuve Saint-Laurent. La Marine marchande du Canada, la Marine royale du Canada (MRC) et l’Aviation royale du Canada (ARC) ont joué un rôle crucial dans les efforts des Alliés. Les villes de la côte Est se sont bientôt trouvées, elles aussi, à participer à la bataille puisque des convois alliés (des groupes de navires qui traversaient l’Atlantique ensemble sous la protection d’escortes navales) quittaient fréquemment des ports achalandés comme Halifax et Sydney, en Nouvelle-Écosse, et St. John’s, à Terre-Neuve, durant la guerre.

Les défis et les succès

Au début de la guerre, la Marine marchande a essuyé de lourdes pertes aux mains des U-boot, les Alliés peinant à trouver des moyens efficaces de refouler la menace ennemie. Entre 1939 et 1942, les Allemands ont multiplié le nombre de U-boot de 30 à 300 et mis au point des techniques de chasse efficaces, comme l'emploi de groupes de sous-marins, appelés wolfpacks ou meutes de loups, pour attaquer les convois. Au début, leurs efforts ont porté des fruits, car 454 000 tonnes de pertes en navires ont été causées par les U-boot dans le seul mois de juin 1941. Les Allemands ont continué d'accumuler leurs succès entre janvier et juillet 1942, alors que tout près de 400 navires alliés ont été coulés, contre sept U-boot seulement. La situation était très grave pour les Alliés, qui ne pouvaient remplacer leurs navires marchands à la même vitesse qu'ils les perdaient, mettant ainsi en péril la ligne de ravitaillement entre l'Amérique du Nord et l'Europe.

La technologie a joué un rôle important dans la bataille de l'Atlantique. Certes, les aéronefs protégeaient les navires marchands, mais la distance franchissable par les avions utilisés par les Alliés au début de la guerre était insuffisante pour assurer la couverture aérienne des convois à travers l'Atlantique. En fait, la région centrale de l'océan, hors du rayon d'action des avions, avait été baptisée le « trou noir », car c'est là où les convois ont subi les pertes les plus lourdes. Heureusement, la mise en service de nouveaux aéronefs long-courriers a aidé à réduire les risques associés à ce tronçon redoutable de la traversée.

Durant la bataille de l'Atlantique, les deux côtés n'ont cessé de tenter de prendre le dessus dans les domaines de la technologie et des tactiques. Les Allemands ont mis au point des torpilles qui étaient attirées par le bruit des hélices des navires. Les scientifiques alliés ont riposté en inventant un dispositif générateur de bruit que les navires pouvaient remorquer derrière eux afin de déjouer les torpilles. De plus, les nouvelles technologies radar et sonar (ASDIC) ont permis aux Alliés de détecter les U-boot, et de nouvelles armes, comme les bombes Hedgehog, les ont aidés à couler les
sous-marins plus efficacement. Les Allemands ont aussi élaboré des avancées technologiques comme les cols d'entrée d'air qui ont permis aux U-boot de faire fonctionner leurs moteurs diesel tout en se déplaçant sous l'eau, et comme le radar embarqué qui a accru les capacités techniques des sous-marins allemands. Au bout du compte, les tactiques et l'équipement améliorés des Alliés leur ont permis de renverser le cours de la bataille en leur faveur, et la flotte de U-boot a essuyé des pertes importantes au cours des dernières phases de la guerre.

La croissance de la marine du Canada a été remarquable. Au début de la Seconde Guerre mondiale, la MRC ne comptait que six navires océaniques et 3 500 marins. Cependant, à la fin de la guerre, le Canada avait l'une des plus importantes marines au monde grâce à ses 434 navires en service et à ses 95 000 hommes et femmes en uniforme. L'industrie du Canada a aussi joué un rôle de taille dans la croissance de nos forces armées et de notre marine marchande. Entre 1941 et 1945, les chantiers navals canadiens ont produit quelque 403 navires marchands, 281 navires d'attaque, 206 dragueurs de mines, 254 remorqueurs et 3 302 chalands de débarquement.

Par ailleurs, le Canada a appuyé de manière importante les efforts des Alliés durant la bataille de l'Atlantique. En 1943, le Contre-amiral Leonard Murray a été nommé responsable des forces aériennes et navales des Alliés dans l'Atlantique Nord-Ouest – le seul théâtre de guerre sous le commandement d'un Canadien pendant le conflit.

Sacrifices

Les Canadiens ont payé cher pour la victoire des Alliés dans la bataille de l'Atlantique. Plus de 1 600 marins marchands du Canada et de Terre-Neuve ont été tués. En matière de pourcentage, leur taux de pertes était supérieur à celui de toutes les autres forces combattantes du Canada durant la Seconde Guerre mondiale – un marin marchand sur sept parmi ceux qui ont servi a été tué ou blessé.

La bataille de l'Atlantique a également coûté cher à la MRC et à l'ARC. La plupart des 2 000 officiers et marins de la MRC qui ont été tués pendant la guerre ont perdu la vie durant la bataille de l'Atlantique, qui a aussi fauché 752 membres de l'ARC. Il n'y a pas eu que des pertes militaires. Le 14 octobre 1942, 136 civils sont morts lorsque le traversier SS Caribou a été coulé entre la Nouvelle-Écosse et Terre-Neuve.

Héritage

Sans leur victoire en mer, les Alliés n'auraient jamais gagné la Seconde Guerre mondiale. Il a fallu surmonter bien des épreuves, mais, grâce à leur courage, les membres de la MRC, de la Marine marchande et de l'ARC ont permis aux convois alliés de continuer de circuler et aux lignes de ravitaillement de l'Europe de demeurer ouvertes. Ces femmes et ces hommes courageux faisaient partie des plus d'un million de Canadiens qui ont servi la cause de la paix et de la liberté pendant la Seconde Guerre mondiale.

Le programme Le Canada se souvient

Marins rescapés d'un navire marchand torpillé s'apprêtant à accoster le long du NCSM Red Deer

Le programme Le Canada se souvient d'Anciens Combattants Canada incite tous les Canadiens et les Canadiennes à se renseigner sur les sacrifices et les réalisations de tous ceux et celles qui ont servi et qui continuent de servir leur pays en temps de guerre et de paix. Il invite aussi les citoyens à prendre part aux activités commémoratives qui aident à préserver l'héritage qu'ils nous ont légué et à le transmettre aux générations à venir.

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