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Prisonniers de guerre de la Seconde Guerre mondiale

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Prisonniers de guerre canadiens capturés lors du raid sur Dieppe

Prisonniers de guerre canadiens capturés lors du raid sur Dieppe. Photo : Bibliothèque et Archives Canada C-014171

Environ 9 000 soldats, marins et aviateurs canadiens ont été capturés pendant la Seconde Guerre mondiale, qui a fait rage de 1939 à 1945.
Ces prisonniers de guerre étaient internés dans des camps derrière les lignes ennemies et ont dû relever de grands défis avant d’être finalement libérés à la fin du conflit.

Les Prisonniers de guerre canadiens

La plupart des Canadiens qui ont été capturés pendant la Seconde Guerre mondiale — y compris les quelque 1 950 qui ont été forcés de se rendre lors du raid sur Dieppe en France en 1942 — ont été détenus dans des camps de prisonniers de guerre allemands. Les conditions de vie dans ces établissements étaient difficiles, mais, à quelques exceptions notables près, beaucoup de ces prisonniers canadiens mangeaient à leur faim et étaient traités de manière relativement humaine. Cependant, à mesure que la guerre se prolongeait et que l’étau des Alliés se resserrait autour de l’Allemagne, ces conditions se détérioraient. Les rations alimentaires se réduisaient et, au cours des derniers mois du conflit, de nombreux prisonniers de guerre étaient forcés d’effectuer de longues marches loin des lignes de front, alors que les Alliés continuaient d’avancer.

Certains militaires canadiens capturés ont tenté de s’échapper des camps, bravant les gardes armés, les miradors et les barbelés pour tenter de se libérer. Un prisonnier de guerre de l’Aviation royale canadienne, le lieutenant d’aviation Wally Floody, est même devenu l’architecte de la « Grande évasion » — peut-être la plus célèbre évasion de prisonniers de guerre de la Seconde Guerre mondiale. Après que son avion a été abattu au-dessus de la France, Floody a été interné au Stalag Luft 3, un camp allemand situé dans la Pologne occupée. Pendant qu’il y est enfermé, il met à profit son expérience minière d’avant-guerre pour étudier, concevoir et réaliser trois tunnels d’évasion (surnommés « Tom », « Dick » et « Harry »). « Harry », le tunnel que 76 prisonniers de guerre alliés ont emprunté pour s’évader en mars 1944, se trouvait dix mètres sous terre et mesurait plus de cent mètres de long.

Les Canadiens faits prisonniers de guerre en Asie ont subi une épreuve particulièrement dure. Les camps japonais étaient gérés avec une grande brutalité. Les rations alimentaires étaient très maigres, des rations de famine, ne dépassant parfois pas 800 calories par jour, alors même que les hommes étaient contraints d’effectuer de lourds travaux. La nourriture se résumait généralement à du riz, un peu de légumes ou de pain, et parfois des restes de viande avariée. Sa teneur nutritionnelle était si faible que les prisonniers de guerre souffraient souvent de maladies graves dues à un manque de vitamines essentielles.

Les quelque 1 700 soldats canadiens capturés à Hong Kong à la fin de 1941 ne seront libérés qu’à la fin de la guerre, plus de trois ans et demi plus tard (à l’exception de deux infirmières militaires libérées en 1943). Nombre de ces prisonniers de guerre seront contraints de travailler dans les usines, les mines et les chantiers navals de l’ennemi, où les conditions de travail étaient terribles. Plus de quarante autres Canadiens déployés en Asie orientale ont également été faits prisonniers par les Japonais à Java, en Birmanie et au Siam (la Thaïlande d’aujourd’hui). Un certain nombre de ces malheureux perdront aussi la vie dans ces camps éprouvants.

Les Canadiens à Buchenwald

Un petit groupe de prisonniers de guerre canadiens a vécu une expérience très différente de celle de la plupart de nos militaires capturés pendant la Seconde Guerre mondiale. Il s’agit de vingt-six membres de l’armée de l’air qui, avec 142 autres prisonniers de guerre britanniques, américains, australiens et néo‑zélandais, ont passé des mois dans le camp de concentration de Buchenwald, dans l’est de l’Allemagne, en 1944.

Un prisonnier de guerre de l’Aviation royale canadienne dans le camp de prisonniers du Stalag VIII-B

Un prisonnier de guerre de l’Aviation royale canadienne dans le camp de prisonniers du Stalag VIII-B. Photo : Imperial War Museum HU 47157

Parmi les nombreuses horreurs qui naîtront de ce conflit sanglant, peu pourront égaler les cruels camps de concentration créés par l’Allemagne. Buchenwald a été construit en 1937 pour emprisonner les opposants au régime nazi et d’autres personnes considérées comme étant « indésirables ». Il s’agissait notamment des Juifs, des homosexuels, des Témoins de Jéhovah et des handicapés mentaux. Au début de la guerre, il s’est rapidement transformé en prison pour des personnes d’autres pays. Plus de 250 000 personnes ont été retenues en captivité dans le camp entre 1937 et 1945, et plus de 50 000 d’entre elles y ont perdu la vie.

Les aviateurs alliés envoyés à Buchenwald avaient été abattus au-dessus de l’Europe occupée et avaient ensuite pris contact avec la Résistance française pour tenter de rentrer en Grande‑Bretagne. Ils avaient reçu de faux papiers et étaient habillés en civils pour éviter d’être arrêtés par les Allemands. Malheureusement, ils ont été trahis, et raflés peu après. Cependant, ils sont arrêtés en tant qu’espions et non en tant que prisonniers de guerre militaires, ce qui signifie que leurs droits ne sont pas protégés par la Convention de Genève. Ils sont interrogés, battus et soumis à d’autres formes de cruauté. À l’été 1944, alors que les Alliés avançaient sur les Allemands dans la France occupée, ces prisonniers sont entassés dans des wagons surpeuplés et envoyés à Buchenwald. Le voyage en train, des plus pénibles, a duré cinq jours, au cours desquels les prisonniers de guerre ont eu très peu à manger et à boire.

Un vétéran canadien qui était là se souvient de leur arrivée : « À mesure que nous approchions du camp et que nous voyions ce qui se trouvait à l’intérieur, une crainte et une horreur terribles, terribles s’emparaient de nos cœurs. Nous pensions : De quoi s’agit-il? Où allons-nous? Pourquoi sommes-nous ici? Et à mesure que nous approchions du camp, et alors que nous y entrions et apercevions ces squelettes humains qui déambulaient — des vieillards, de jeunes hommes, des garçons, que de la peau et des os — nous nous demandions dans quoi nous nous étions engagés, quel sort nous attendait. »

Pendant leurs trois premières semaines à Buchenwald, les prisonniers alliés étaient totalement rasés et forcés de dormir dehors, sans chaussures ni abri. Finalement, ils ont été transférés dans une cabane surpeuplée où ils devaient dormir sur des étagères en bois. Ils étaient si serrés que pour qu’une personne puisse se retourner, les quatre autres personnes de la même couchette devaient se retourner en même temps. Pendant leur séjour dans le camp, ils ont souffert de la faim, de maladies et des menaces constantes de gardes sadiques. Les repas des prisonniers se résumaient souvent à un petit bol de soupe à base d’herbe ou de feuilles de chou, un peu de pain et trois petites pommes de terre. Un pilote a perdu près de trente kilos pendant son séjour au camp. Les Canadiens ont également été témoins d’horribles coups, de pendaisons et de tortures.  

Buchenwald était également un « camp de la mort » nazi où les Allemands assassinaient systématiquement les personnes qu’ils voulaient éliminer. Les prisonniers de guerre alliés qui y étaient internés voyaient souvent les piles de cadavres empilées, en attente du crématorium. Il faudra attendre octobre 1944 pour que ces prisonniers canadiens et alliés soient finalement transférés dans un camp de prisonniers de guerre allemand pour le personnel des forces aériennes abattues. C’est là qu’ils restent jusqu’à ce qu’ils soient finalement libérés à la fin de la guerre.

Sacrifices

Les conditions endurées par les prisonniers de guerre canadiens pendant la Seconde Guerre mondiale étaient très difficiles, parfois mortelles. Quelque 9 000 Canadiens étaient prisonniers dans les camps ennemis et des centaines ont perdu la vie en captivité. De nombreux prisonniers de guerre libérés ont gardé de graves blessures physiques et émotionnelles qui dureront toute leur vie.

Les Canadiens faits prisonniers pendant la défense de Hong Kong ont payé un tribut particulièrement lourd, plus de 260 d’entre eux n’ayant pas survécu aux conditions difficiles des camps, usines et mines japonais. Les prisonniers de guerre alliés détenus à Buchenwald ont également été très affectés par leur vécu. Plusieurs sont tombés malades et deux sont décédés, mais tous ont gardé en mémoire l’impact émotionnel durable de ce qu’ils ont vécu.

Prisonniers de guerre canadiens et britanniques dans un camp de prisonniers japonais

Prisonniers de guerre canadiens et britanniques dans un camp de prisonniers japonais. Photo : Anciens Combattants Canada

L'Héritage

Plus d’un million de braves Canadiens ont porté l’uniforme militaire pendant la Seconde Guerre mondiale, apportant de nombreuses et importantes contributions à la victoire des Alliés. Mais les difficultés étaient grandes, et les sacrifices énormes, puisque plus de 45 000 militaires canadiens ont perdu la vie.

Les Canadiens faits prisonniers de guerre pendant le conflit — aviateurs abattus au-dessus de l’Europe occupée, soldats capturés au combat et marins capturés après le naufrage de leur navire — ont également payé un lourd tribut. Privés de liberté, internés dans des conditions difficiles et séparés de leurs familles et de leurs camarades pendant de longues périodes, nos prisonniers de guerre ont subi un stress intense. Leur grand service et leurs sacrifices ne seront jamais oubliés et nous rendons hommage à tous ceux qui ont tant fait pour rétablir la paix et la liberté dans le monde.

Le programme Le Canada se souvient

Le programme Le Canada se souvient d’Anciens Combattants Canada incite tous les Canadiens et les Canadiennes à se renseigner sur les sacrifices et les réalisations de tous ceux et celles qui ont servi et qui continuent de servir leur pays en temps de guerre, de conflit militaire et de paix. Il invite aussi les citoyens à prendre part aux activités commémoratives qui aident à préserver l’héritage qu’ils nous ont légué et à le transmettre aux générations à venir.

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