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Le Canada se souvient - Édition 2010 - Page 2

Le maintien de la paix là où la paix est inexistante

Le groupe de combat du Princess Patricia's Canadian Light Infantry - CANBAT 1 - Croatie 1993.
Photo : MDN

Dans les années qui ont suivi la guerre de Corée, le Canada a acquis une réputation bien méritée pour sa participation aux efforts de maintien de la paix des Nations Unies (ONU) partout dans le monde. Le maintien de la paix implique l'envoi de troupes impartiales dans des régions déchirées par la guerre après la négociation d'un cessez-le-feu, afin d'éviter que de nouveaux combats éclatent.

Au début des années 1990, la Yougoslavie, pays situé en Europe de l'Est, était divisée par des différences ethniques et religieuses, et une guerre civile a éclaté. Des atrocités ont été commises contre les civils de tous les camps. L'ONU y a envoyé des forces pour contenir la violence, mais le combat faisait toujours rage. En septembre 1993, le régiment Princess Patricia's Canadian Light Infantry, au sein des forces de l'ONU, s'est retrouvé au cœur du combat le plus violent auquel une unité canadienne avait pris part depuis la guerre de Corée.

La « poche de Medak » était une partie de la Croatie alors contrôlée par la Serbie. Les Croates avaient lancé une offensive pour prendre la région et un combat acharné a été engagé. Un cessez-le-feu a été convenu et les forces de l'ONU surveillaient le retrait des deux camps. Les soldats canadiens et français sont ensuite entrés dans la région, mais les forces croates ont ouvert le feu sur les Canadiens. Les Patricias ont repoussé de nombreuses attaques avec courage et ont maintenu leur position malgré les grenades et les tirs des mitrailleuses lourdes, des canons et des armes légères. Le matin suivant, malgré un autre cessez-le-feu, les Croates ont encore empêché les troupes de l'ONU d'entrer dans la région. Le commandant canadien a organisé une conférence de presse à l'improviste devant leur barrage routier afin de montrer au monde ce qui se passait, forçant les Croates à ouvrir la voie. Les forces de l'ONU ont alors découvert les villages serbes de la poche de Medak détruits, où de nombreux civils avaient été tués, victimes d'un « nettoyage ethnique ».

Autres renseignements

La guerre est à nos portes

Survivants du SS Caribou, 14 octobre 1942.
Photo : Collection Cassie Brown, Coll. 115 Archives et collections spéciales, Bibliothèque Queen Elizabeth II, Université Memorial

Aux petites heures du matin du 14 octobre 1942, le traversier SS Caribou naviguait du Cap Breton vers Terre-Neuve avec 237 personnes à son bord, dont de nombreux civils. La nuit s'illumina soudainement lorsque le traversier fut frappé par la torpille d'un sous-marin allemand. L'explosion a fait tomber les passagers de leurs couchettes et ils se sont précipités pour évacuer le navire qui sombrait. Plusieurs canots de sauvetage avaient été endommagés ou ne pouvaient être mis à la mer, et nombre de passagers ont dû sauter dans les eaux froides.

Parmi les victimes figure Agnes Wilkie, infirmière militaire de la Marine royale du Canada, la seule infirmière militaire canadienne à être tuée par l'ennemi pendant la guerre. Sa collègue Margaret Brooke a été nommée membre de l'Ordre de l'Empire Britannique pour les efforts courageux qu'elle a accomplis pour tenter de sauver son amie.

Cent trente-six personnes ont trouvé la mort cette nuit-là, dont au moins cinq mères et onze enfants – une tragédie dont on parle encore dans la région de l'Atlantique.

Les femmes au travail!

Mme A. Mackay maniant une riveteuse au chantier naval de Pictou. Photo : BAC PA-112891

Il a fallu les efforts collectifs de tous les Canadiens, au pays et outre-mer, pour aider les Alliés à remporter la victoire lors de la Seconde Guerre mondiale.

Avec autant de jeunes hommes en uniforme, les femmes ont été appelées à prendre les emplois traditionnellement occupés par les hommes. Parmi ces emplois, on comptait notamment d'importants postes en usine pour fabriquer les matériaux essentiels à l'effort de guerre. Par exemple, aux chantiers navals de Pictou, dans le nord de la Nouvelle-Écosse, environ 700 femmes ont pris marteaux, clés et rivets pour participer à la construction de douzaines de navires marchands pour transporter l'approvisionnement outre-mer.

Une guerre en Corée

L'artillerie canadienne en action en Corée, juin 1951.
Photo : BAC PA-128820

La Corée est traditionnellement connue comme le « Pays du matin calme ». Cependant, pour plus de 26 000 braves Canadiens qui ont voyagé de l'autre côté de la planète en vue de combattre avec les forces des Nations Unies (ONU) pendant la guerre de Corée, le calme n'était pas au rendez-vous.

L'Albertain Ray Nickerson s'est enrôlé dans l'Armée canadienne à l'âge de 16 ans et a servi en Corée. Il se souvient de sa première rencontre avec l'ennemi :

« [...] Nous avons subi une attaque de nuit [...] les ennemis arrivaient par vagues, l'une après l'autre, comme si leurs ressources étaient inépuisables. [...] Et c'était si effrayant lorsque les fusées éclairantes étaient lancées, on pouvait voir tous les ennemis, on aurait dit des fourmis qui rampaient tout autour de nous, venant des collines [...] c'était effrayant, mais nous savions que nous devions accomplir notre mission, vous savez. »

La guerre a commencé le 25 juin 1950, lorsque la Corée du Nord a envahi la Corée du Sud. Lorsqu'un armistice a finalement été signé le 27 juillet 1953, après plus de trois ans de combat, la frontière était rétablie près de l'endroit où elle était avant la guerre. Le Canada a aidé à restaurer la paix et la liberté du peuple de la Corée du Sud – une paix qui a coûté la vie de 516 militaires canadiens, qui sont morts pendant cette guerre. Aucun traité de paix officiel n'a été signé et les tensions sont toujours présentes près de la frontière entre ces deux pays.

Autres renseignements

Opération Méduse

Des Canadiens se préparent à charger un retranchement taliban lors de l'opération Méduse.
Photo : MDN AR2006-G007-0071

Les difficultés auxquelles font face les Canadiens qui servent en Afghanistan avec la Force internationale d'assistance à la sécurité (FIAS) sanctionnée par l'ONU sont grandes et les risques, nombreux. Bien que les membres des Forces canadiennes soient principalement touchés par les bombes en bordure de route et les attentats suicides, les Canadiens ont également livré des combats importants contre les Talibans.

L'opération Méduse était une offensive menée par des Canadiens dans la région de Kandahar en septembre 2006. Des forces afghanes, américaines, néerlandaises et danoises y ont également pris part. L'objectif de l'opération était d'expulser les Talibans du district de Panjwai afin d'aider le gouvernement afghan à prendre le contrôle de la région. Les nombreux villages hostiles, les terres sillonnées de fossés d'irrigation, de tranchées et de tunnels, le climat extrême et les bombes en bordure de route ont rendu la tâche difficile pour les Canadiens.

Environ 1 400 soldats de la FIAS, dont plus de 1 000 Canadiens, y ont participé, faisant ainsi de cette opération la plus vaste du Canada depuis plus de 50 ans. Le combat était féroce et les Canadiens ont subi de violentes attaques, mais les Talibans ont finalement été expulsés du district. Le prix à payer s'est avéré élevé : 12 membres des Forces canadiennes ont perdu la vie au cours de cette offensive de deux semaines.

Des Canadiens à la guerre d'Afrique du Sud

Second Bataillon de fusiliers canadiens en patrouille en Afrique du Sud en 1902. Photo : BAC PA-173029

La guerre d'Afrique du Sud est le premier conflit outre-mer auquel de grands contingents de Canadiens ont participé. Il s'agissait d'une lutte entre les Britanniques, qui voulaient unifier et gouverner l'Afrique du Sud, et les pionniers néerlandais qui voulaient conserver leur indépendance.

Lorsque la guerre a éclaté en 1899, après des décennies de tensions, la Grande-Bretagne a demandé l'aide du Canada et des autres membres du Commonwealth. L'opinion canadienne était partagée entre ce que certains considéraient une « guerre britannique » à laquelle notre pays ne devrait pas participer, alors que d'autres étaient attirés par l'idée de défendre la Grande-Bretagne. Malgré la controverse, un millier d'hommes ont rapidement été recrutés pour former le premier contingent, qui prit la mer depuis la ville de Québec, le 30 octobre 1899.

La guerre a pris fin en 1902; les pionniers néerlandais ont renoncé à leur indépendance en échange d'aide aux victimes de la guerre et d'une éventuelle autonomie gouvernementale. Plus de 7 000 Canadiens s'étaient portés volontaires. De ce nombre, 277 ont trouvé la mort (la plupart d'entre eux sont morts à la suite de blessures ou de maladies causées par les conditions extrêmes) et plus de 250 ont été blessés.

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