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Reginald Reeves

Reginald Reeves, surintendant principal (à la retraite) à la GRC, était chef de secteur du hangar B de la base Shearwater pendant l’enquête et la mission de récupération menées à la suite de l’écrasement du vol 111 de Swissair le 2 septembre 1998. Pendant des années, il a reçu des cartes de Noël de la part de la seule famille qui a été en mesure d’identifier la dépouille de son être cher.

Sydney (Nouvelle-Écosse)

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Opération Persistence
Reginald Reeves

S'est enrôlé

1974

Affectations

  • Port Saunders (T.-N.-L.)
  • Stephenville (T.-N.-L.)
  • Grand Falls (T.-N.-L.)
  • St. John’s (T.-N.-L.)
  • Souris (Î.-P.-É.)
  • Charlottetown (Î.-P.-É.)
  • Cole Harbour (N.-É.)
  • Halifax (N.-É.)
  • Regina (Sask.)
  • Surrey (C.-B.)
  • Vancouver (C.-B.)

*Avertissement : Ce contenu aborde un sujet difficile que certains pourraient trouver dérangeant. Nous préférons vous en avertir.

Si vous êtes un vétéran ou une vétérane, un membre de la famille ou un aidant ayant besoin d’un soutien en santé mentale, le Service d’aide d’ACC est à votre disposition 24 h sur 24, sans frais. Composez le 1-800-268-7708 pour parler à un professionnel de la santé mentale dès maintenant.

La nuit de l’écrasement du vol 111 de Swissair dans l’océan Atlantique, tout près de Peggy’s Cove, en Nouvelle-Écosse, les sauveteurs ont uniquement trouvé le corps d’une victime, qui s’appelait Mme Benjamin.

Un bateau de pêcheur a apporté sa dépouille à Peggy’s Cove quelques heures après l’écrasement.

Le lendemain matin, Reginald Reeves, surintendant principal à la GRC, avait été désigné chef de secteur du hangar B de la Base des Forces canadiennes Shearwater où les dépouilles humaines étaient transportées aux fins d’identification.

Il a examiné la dépouille de Mme Benjamin.

Lorsque des membres de la famille et des proches des victimes se sont rassemblés, le cœur brisé, dans un hôtel d’Halifax des jours plus tard, un homme s’est levé et a demandé aux représentants si la dépouille d’une femme noire avait été retrouvée. M. Reeves se trouvait dans le fond de la salle ce soir-là. Il avait le pressentiment qu’il s’agissait de la femme que cette famille cherchait.

À la fin de la rencontre, il a escorté la famille Benjamin jusqu’à la chapelle de la base aérienne, où se trouvait le corps.

« L’homme et la femme ont indiqué qu’il s’agissait de leur mère – c’était la seule dépouille intacte identifiable dans l’enquête liée à Swissair. »

Pendant des années, la famille Benjamin lui a envoyé une carte de Noël pour exprimer sa gratitude.

Les 228 autres victimes n’ont pu être identifiées qu’avec des fiches dentaires, des radiographies et des analyses d’ADN, ce qui signifie que les autres familles n’ont pas eu immédiatement le sentiment de finalité que la famille Benjamin a ressenti ce soir-là dans la chapelle.

Dans les jours qui ont suivi l’écrasement, les familles sont arrivées à Peggy’s Cove, un village de pêcheurs pittoresque sur la rive sud de la Nouvelle-Écosse, en quête de quelque chose qui les aiderait à se souvenir de leurs proches. Sous un grand ciel bleu de septembre, elles ont marché sur les roches pour se rendre au phare emblématique se trouvant au bout d’un cap de granit baigné par l’océan pour voir le lieu de l’écrasement à l’horizon. Le NCSM Preserver et l’USS Grapple se trouvaient dans la zone des débris, et des bateaux de pêche de la communauté et des navires de la garde côtière entouraient le lieu. Certaines des familles se sont vu offrir des flacons d’eau de mer en souvenir des victimes.

Cependant, l’équipe de gestion de la GRC souhaitait donner autre chose aux familles.

Deux jours après la rencontre à l’hôtel Lord Nelson, elle a fait venir les familles à la base Shearwater. Le personnel avait recueilli les effets personnels repêchés de l’océan par des gens, qu’il s’agisse de pêcheurs locaux ou de plongeurs de la marine. Les membres de la famille sont arrivés devant des tables remplies de souvenirs imprégnés d’eau salée et de carburéacteur – des photos, des vêtements et des oursons en peluche.

« Les gens étaient heureux de pouvoir toucher des articles qui appartenaient à des êtres chers – qu’il s’agissait d’un sac à main, d’un carnet de notes, d’un calendrier et de certains effets personnels qu’ils avaient sur eux. Ce fut un exercice puissant et satisfaisant pour eux. »

Les membres de l’équipe de la GRC au hangar B ont joué le rôle de conservateurs des pièces à conviction, d’agents de liaison avec les familles et de spécialistes judiciaires. Ils ont collaboré avec les professionnels médicaux militaires et civils pour aider à identifier et à rapatrier la dépouille des 229 personnes victimes du vol 111 de Swissair.   

De nombreuses personnes étaient désemparées en raison de la tâche énorme et de la charge émotionnelle. M. Reeves a composé avec cette tristesse en gardant la compassion et le respect en tête. Pour bon nombre de personnes, les répercussions émotionnelles des jours qui ont suivi la tragédie de Swissair se font encore ressentir.

« Il n’y avait aucune feuille de route à suivre : il fallait improviser au fur et à mesure. Il était facile de se perdre dans les émotions des personnes et ce qu’elles essayaient de faire… L’enquête liée à Swissair et la mission de récupération ont été préjudiciables pour de nombreuses personnes sur les plans émotionnel et psychologique, et ce, de façon permanente. »

Avec courage, intégrité et loyauté, Reginald Reeves a laissé sa marque.


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