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Trevor Jain

Lieutenant-colonel (Lcol) Trevor Jain a travaillé en première ligne dans le domaine des interventions en cas de catastrophe. Le travail qu’il a effectué en tant que jeune étudiant en médecine lors de l’opération Persistence après l’écrasement du vol 111 a changé le cours de sa carrière.

Stratford (Île-du-Prince-Édouard)

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Opération Persistence
Trevor Jain

S'est enrôlé

3 juillet 1987

Affectations

  • N.-É., Réserve à Aldershot
  • N.-É., Halifax
  • N.-B., Gagetown
  • Ont., Ottawa
  • Ont., Kingston
  • Î.-P.-É., Charlottetown

Expérience opérationnelle

  • Opération Persistence (Swissair)
  • Sommet du G8
  • Bosnie
  • Koweït
  • Iraq
  • Opération Laser (Covid-19)
  • Opération Lentus (ouragan Fiona)

*Avertissement : Ce contenu aborde un sujet difficile que certains pourraient trouver dérangeant. Nous préférons vous en avertir.

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Charlottetown (Île-du-Prince-Édouard)

En 1998, Trevor Jain était réserviste et avait de l’expérience en pathologie lorsqu’il a été réveillé dans son appartement d’Halifax à 3 h par un appel de l’officier des opérations du quartier général du 36e Groupe-brigade du Canada.

Cet appel a tout changé.

« Trevor, un avion de ligne civil s’est écrasé et tu dois te rendre à Shearwater », a déclaré l’officier des opérations.

Jain a rapidement revêtu son uniforme et un membre de la Gendarmerie royale du Canada (GRC) est venu le chercher pour le conduire à la base aérienne de Shearwater.

Le vol 111 de Swissair s’était écrasé dans la mer près de Peggy’s Cove quelques heures plus tôt. Ce qui a commencé comme une mission de recherche et de sauvetage s’est rapidement transformé en une mission de récupération.

Le lendemain matin, à l’aube, les plongeurs de la Marine royale canadienne ont rapporté le premier sac mortuaire contenant des restes humains au hangar B, et il a pris conscience de la tâche qui les attendait.

Le Lcol Jain examine un souvenir important, son bloc-notes de terrain, la première entrée qu’il a faite dans les heures qui ont suivi l’écrasement du 2 septembre 1998.

Le Lcol Jain examine un souvenir important, son bloc-notes de terrain, la première entrée qu’il a faite dans les heures qui ont suivi l’écrasement du 2 septembre 1998.

Trevor Jain examine un souvenir important, son bloc-notes de terrain, la première entrée qu’il a faite dans les heures qui ont suivi l’écrasement du 2 septembre 1998.

« Nous avons réalisé que nous allions avoir beaucoup de travail. »

Les pièces d’avion brisées ont été envoyées au hangar A pour être reconstruites, alors que le hangar B était destiné aux restes humains. Il a été transformé en morgue avec huit salles d’autopsie, deux salles d’odontologie médico-légale et un service de radiologie.

« Le deuxième jour, ce grand entrepôt vide est devenu une morgue de médecine légale avec plusieurs salles pleinement opérationnelles », a déclaré le Lcol Jain.

Le Lcol Jain n’a jamais voulu rencontrer les familles et les proches des passagers du vol 111, puisqu’il croyait que cela rendrait son travail plus difficile. Il ne les a cependant jamais oubliés.

« [Nous] avions un travail à accomplir et n’avions pas le droit à l’échec : nous allions l’accomplir. »

Nous savions qu’il était important pour les familles d’avoir quelque chose à incinérer ou à enterrer pour des raisons religieuses », a-t-il déclaré.

« Les proches des victimes avaient besoin de savoir qu’il s’agissait du membre de leur famille. Ils avaient besoin d’entendre ces mots horribles qu’aucun parent ne veut entendre pour pouvoir commencer à guérir. »

Ces jours furent longs et sinistres.

Huit semaines éprouvantes plus tard, l’équipe composée de membres de la GRC, de réservistes, de dentistes des Forces armées canadiennes (FAC) et de citoyens canadiens avait recueilli 2 000 échantillons d’ADN. Les membres de l’opération Persistence (FAC) et de l’opération Homage (GRC) avaient identifié les restes de chacune des 229 personnes à bord du vol Swissair 111.

Des huit missions militaires nationales et internationales du Lcol Jain, c’est l’opération Persistence qui l’a le plus marqué.

« C’était le déploiement le plus traumatique, » a-t-il dit.

« C’est son caractère aléatoire qui nous a marqués. »

Témoignage de l’esprit humain, l’équipe, dans les circonstances les plus terribles, est devenue une famille extrêmement soudée.

« À la fin de la journée, personne ne voulait rentrer chez lui. Personne ne voulait être seul », a-t-il signalé.

Les répercussions de la mission perdurent.

Des années plus tard, le Lcol Jain peut toujours sentir l’odeur du carburéacteur de temps à autre.

Au cours de cette mission qui a changé sa vie, le Lcol Jain a réalisé qu’il avait la capacité de rester calme et de penser clairement dans des situations de détresse.

« Ma participation à cette opération m’a permis de développer de la résilience et de fonctionner dans un environnement chaotique », a-t-il souligné.

« J’ai réalisé que je pouvais travailler dans le chaos. »

« Ce travail m’a orienté vers la médecine d’urgence et en cas de catastrophe. »

En 1999, le gouverneur général lui a décerné la médaille du service méritoire du Canada pour ses efforts au cours de l’opération Persistence.

Le Lcol Jain n’hésite pas à partager cet honneur avec son équipe.

« Il s’agissait d’une opération à multiples facettes sur terre, dans les airs et en mer, mais les personnes qui travaillaient au hangar B étaient un groupe incroyable de personnes que j’ai l’honneur de connaître. Il y avait dans ce hangar un groupe de Canadiens et de Canadiennes qui ont fait des choses incroyables. »

Deux décennies après l’écrasement du vol 111 de Swissair, le Lcol Trevor Jain s’est vu remettre les clés du « hangar B » de la base aérienne de Shearwater.

C’était la première fois qu’il revenait sur la « terre sacrée » où, jeune étudiant en médecine, il avait passé huit semaines à tenter d’identifier toutes les victimes du vol 111 de Swissair au large de Peggy’s Cove, en Nouvelle-Écosse, le 2 septembre 1998.

Il s’agissait d’un endroit difficile à revisiter.

Alors qu’un aumônier l’attendait en silence, le Lcol Jain, inondé de souvenirs de la tâche inoubliable, triste et monumentale, et de l’incroyable succès, à laquelle il a participé à l’âge de seulement 28 ans, a passé une heure dans l’immense hangar pour réfléchir.

« La situation semblait irréelle. Des chefs de différentes religions ont rendu sacré ce lieu. Quand je suis parti, j’ai fermé la porte et je l’ai verrouillée. Je n’avais pas besoin d’y retourner. »

Le Lcol Jain, aujourd’hui officier supérieur d’état-major au sein du 4e Groupe des services de santé des Forces armées canadiennes et chirurgien du 36e Groupe-brigade du Canada, a poursuivi une carrière très réussie dans le domaine de la médecine d’urgence et en cas de catastrophe.

Avec courage, intégrité et loyauté, Lieutenant-colonel Trevor Jain a laissé sa marque. Il est l’un de nos membres des Forces armées canadiennes.


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