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Esther Lundy : Les années de la guerre

Le récit qui suit provient d'Esther Lundy, de Shellbrook (Saskatchewan), par l'entremise d'Elaine Stoesz, qui est conseillère de secteur à Saskatoon.

« Je me suis mariée pendant la guerre, en 1941. Mon mari était cantonné à Regina et un très bon ami nous a prêté une roulotte pour que je puisse aller le rejoindre là. J'ai eu bien du mal à trouver une chambre à louer pour que nous puissions rendre la roulotte.

Pendant mon court séjour dans la roulotte, une tornade s'est abattue sur la ville, déracinant des arbres et ainsi de suite. J'ai réussi à trouver un abri dans une maison pour la nuit, car mon mari était au camp.

J'ai fini par obtenir une chambre dans une maison privée, mais elle me coûtait tout l'argent (20 dollars) que donnait la solde d'un simple soldat, ce qui était très peu.

Comme je ne voulais pas retourner vivre chez mes parents, j'ai cherché partout n'importe quelle sorte de travail. Je travaillais de jour pour certains membres de l'armée, habituellement les épouses des officiers. Elles recevaient beaucoup et je lavais le linge, polissais l'argenterie et cirais les planchers à genoux (il n'y avait pas de polisseuses dans ce temps-là), le tout pour un dollar par jour. Je travaillais ordinairement huit heures par jour. Je me rendais même à pied au travail pour économiser les cinq cents que coûtait le passage.

J'ai fini par trouver un emploi dans un grand magasin à 10 dollars par semaine, mais nous devions tous verser une partie de notre paie pour acheter des obligations de la Victoire. Chaque obligation coûtait 50 dollars, mais il était bon d'avoir un travail moins difficile.

La plupart du temps, quand nous étions mutés, je devais seule m'occuper du déménagement. Les hommes devaient partir presque sur-le-champ et les femmes devaient se débrouiller pour suivre.

Une fois, j'ai trouvé à me loger dans une maison où cinq chambres étaient à louer. Un couple du camp occupait chaque chambre. Les hommes venaient le soir, passaient la nuit et repartaient pour le camp à 6 heures. Nous, les filles, nous amusions beaucoup pendant la journée. Nous nous réunissions ordinairement pour notre repas principal et partagions les coupons de rationnement pour acheter du sucre, de la viande ou d'autres produits. Nous avons vraiment vécu beaucoup de bons moments ensemble. »

Esther Lundy
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