Sélection de la langue


Recherche sur veterans.gc.ca

Catherine F. Roberts

Mme Doreen M. Weatherbie, de l'administration centrale à Charlottetown, nous a fait parvenir le récit suivant qui relate une tradition familiale à laquelle Mme Weatherbie, sa mère, Mme Catherine F. Roberts, et sa fille Julie ont participé.

« Un soir, ma mère et moi étions en train de tricoter, comme à notre habitude, lorsque Julie, ma fille de 19 ans, nous a demandé de lui apprendre la technique. Elle croyait d'ailleurs que le tricot était très difficile à maîtriser. Comme ma mère est un professeur enthousiaste, elle a remis son ouvrage entre les mains de Julie et lui a expliqué comment faire les différentes mailles d'un tricot de base. Tout en poursuivant la leçon, elle nous a raconté sa première expérience de tricot qui a eu lieu pendant la Seconde Guerre mondiale.

Mon oncle, le soldat Henry Copeland, qui était en Allemagne à l'époque, avait demandé qu'on lui envoie des bas chauds. Il aimait particulièrement les bas de couleur kaki qui montaient jusqu'aux genoux et que les hommes du régiment devaient porter. Ma mère, qui voulait rendre service et plaire à son frère aîné qu'elle a toujours admiré, a alors décidé d'apprendre à tricoter. Si vous avez déjà fait du tricot, vous savez que les bas ne sont pas des vêtements faciles à confectionner, encore moins quand il s'agit d'une première expérience. Cependant, ma mère n'a jamais été du genre à baisser les bras. Pendant la guerre, elle travaillait comme agente d'admission à l'hôpital Saint-Joseph de Toronto, en Ontario. Elle apprenait à maîtriser le tricot pendant son déjeuner et ses pauses-café. Ai-je mentionné que ma mère est perfectionniste? Le personnel l'observait et émettait des commentaires sur le temps qu'elle mettait à tricoter les bas, mais ma mère ne s'est jamais découragée. Un an plus tard, les bas de mon oncle Henry, une paire de bas de laine aux genoux de couleur kaki, s'envolaient pour l'Allemagne! Mademoiselle Hill, qui était la supérieure de ma mère à l'époque, était une femme très sévère qui ne plaisantait pas. Elle a dit à ma mère: « Si j'avais mis autant de temps à tricoter une paire de bas, j'aurais creusé un trou et je l'aurais enterrée! »

Selon moi, la morale de cette histoire est de ne jamais abandonner. Je suis très heureuse que ma mère n'ait pas tout laissé tomber. Ainsi, elle a pu nous enseigner, à Julie et à moi-même, l'art de tricoter et de raconter des histoires, deux merveilleuses traditions que l'on prend plaisir à transmettre! »

Date de modification :