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Rwanda - Les Forces armées canadiennes au Rwanda

Forces armées canadiennes

Attention!

Cette vidéo contient des scènes au contenu graphique qui pourraient choquer, et est réservée à un auditoire averti.

Rwanda - Les Forces armées canadiennes au Rwanda

Transcription
Rwanda 1994.

Gros plan sur un crâne humain au milieu de débris.

Cadavre humain près d'un bâtiment de briques.

J’ai vu le résultat du massacre de 750 000 personnes.

Jambes humaines au milieu de ce qui semble être une fosse commune.

J’ai vu des fosses communes,

Ossements et crânes humains jonchant le sol.

j’ai exhumé des corps,

Corps d'une personne étendue face contre terre sur la pelouse, à l'arrière-plan un homme et des véhicules blancs, dont un camion sur lequel on peut lire les lettres "UN".

des enfants encore emmaillotés à leur mère, leur tête écrasée.

Des crânes humains alignés sur une pièce de tôle.

Vue aérienne de bâtiments de tôle.

J’ai vu des blessures causées par des mines, la maladie et la mort étaient partout et la société avait complètement perdu la tête. Tout de site après mon atterrissage, je suis monté dans une jeep avec un autre Canadien. Il m’a dit : « Fais attention, juste au-dessus de cette colline,

Vue de l'intérieur d'un bâtiment avec ce que ressemble à des gens étendus sur le sol.

il y a le cadavre d’une femme en train de pourrir au milieu de la rue. » Il y avait des centaines de milliers de corps partout dans le pays, littéralement.

Crâne humain au milieu de débris.

Ça sentait pas bien bon quand on est arrivés là. L'odeur, avec la chaleur, c'était vraiment suffocant. Devant un hôpital, j’ai vu un tas de corps qui faisait peut-être 20 pieds de haut. Il était là, tout simplement. Il y en avait tellement, que nous étions devenus assez bons pour dire,

Tête humaine en décomposition au milieu de débris.

Fosse de terre où s'entremêlent des crânes humains, des ossements et des débris.

d’après l’odeur, si les corps étaient vieux de quelques jours, de deux semaines, ou d'un mois. Au Rwanda, quand on marche, il faut toujours regarder où on va

Des gens marchent près d'un bâtiment d'où s'élève de la fumée.

et surveiller les gens, parce qu’on ne sait pas qui ils sont. Si on ne faisait pas partie de leur famille ou de leur tribu, leur bétail avait plus de valeur à leurs yeux que nous. J'ai parlé souvent avec des jeunes Hutus, au point d'eau, j'ai fait des contacts là-bas, puis ça avait pas plus de 12-13 ans. Je leur ai demandé, pour eux autres, tuer un Tutsi c'était comme un jeu, comme une personne va à la chasse. Pas plus de remords de conscience. Ils en parlent avec le gros sourire fendu jusqu'aux oreilles. On traversait la ville, et il fallait s’arrêter aux postes de contrôle. À un moment donné, il y a eu un échange de coups de feu devant nous. On était là, on regardait des gars se faire tuer et se vider de leur sang sous nos yeux. Puis le combat s’arrête, les coups de feu cessent. Et le véhicule des Nations Unies passe le poste de contrôle.

Homme en habits militaires avec une casquette bleue et le signe de la croix rouge sur son bras portant secours à un enfant.

Ça briserait n'importe quel homme qui a un coeur encore, même ceux qui n'en ont pas, ils en trouveraient un. On ne peut tout simplement pas imaginer jusqu'où les êtres humains sont prêts à aller pour atteindre leur but. On est allés dans un stade à Kigali.

Vue aérienne d'un stade.

Véhicule lourd à quatre roues poussant du sable avec sa pelle avant.

On est restés au stade, c’est là qu’on était stationnés. Il n'y avait pas d’eau courante, pas d’électricité, rien. C’était très sale.

Gros plan d'un plancher de ciment avec des saletés.

Il a fallu nettoyer; c’est la première chose qu’on a faite.

Gros débris sur le plancher de ciment.

Le plancher du stade était brun, c'était un beau stade.

Beaucoup de saletés sur un plancher de ciment.

Tu voyais que c'était du marbre poli, mais c'était brun. Et quand tu avais le malheur d'échapper un peu d'eau dessus, tu voyais que c'était des déchets humains organiques à terre, ça sentait. On dormait sur le plancher dans un sac de couchage et les rats rôdaient, et, mon Dieu, ils avaient la taille d’un chat ! Il fallait parfois se nourrir d’aliments périmés ou de ce qu’on pouvait trouver, il n’y avait aucun soutien. C’était ardu. On ne pouvait protéger ni notre propre personne ni la population locale.

Homme en habits militaires prodiguant des soins à une personne couchée.

On essaie d’échapper aux balles, on se frustre parce que les Nations Unies ne peuvent pas nous fournir les ressources dont on a besoin et on se demande « Qu’est-ce que je fais ici ? » On entendait des chiens japper, des chiens hurler, on entendait des plaintes, des coups de feu, du mitraillage, des cris, des personnes qui hurlaient, des femmes, des enfants. Je dormais avec un pistolet chargé sous mon oreiller et une arme semi automatique à côté de mon lit. Je me suis dit : « Je veux rentrer à la maison, et pas dans un sac à dépouilles. » Impossible de se préparer pour de telles situations, vous savez,

Crâne humain au milieu de branches d'arbres au sol.

ce type d’horreur.

Crâne humain au milieu de débris.

C’est tout simplement impossible. C’était une aberration. Impossible à oublier.
Description

Collection d'entrevues avec des vétérans des Forces armées canadiennes racontant leur expérience du service militaire au Rwanda. Les vétérans de ce vidéo sont : Jean-Yves St-Denis, Étienne Paulin, Jerry Deveau, Mike Desmeules, Denis Allaire.

Catégories
Médium :
Vidéo
Propriétaire :
Anciens Combattants Canada
Date d’enregistrement :
2 fèvrier 2010
Durée :
4:44

Droit d’auteur ou de reproduction

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Date de modification :