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La conscription

La force francophone

Transcription
LA CONSCRIPTION Moi, j'ai toujours été contre, mais ça, c't'un peu dans la mentalité de nous, Canadiens français, j'ai toujours été contre, hein. Mais, on est obligés, par la force des choses de, t'sais... L'affaire de s'inscrire, là, l'inscription générale, hein, où on a un maire de Montréal, hein, Camilien Houde, qui a dit à la radio, dans l'temps, là... pas d'télévision... à la radio : « Nous vous inscrivez pas ! » Ils l'ont pris, pis... Camp d'concenration. Alors, pour nous, Canadiens français, qui avaient certaines difficultés, pis tout ça, ben, ça amenait c’que ça amenait, on voulait pas s'enrôler, on voulait pas faire ci, on voulait pas faire ça... Mais, c'est une mentalité. C'est la mentalité un peu anti-British, hein, t'sais, un peu si... Mais, aussi, les problèmes, d'à cause de la langue, qu'on avait pas grand chance de monter dans tout. Mon exemple, Canadien Pacifique, j'ai laissé l'Canadien Pacifique parc'que j'ai fait trois fois l'application pour des promotions, j'n ai jamais eues. Si mon nom avait été winner,

peut-être que j'l'aurais eue, mais là, je l'ai pas eue.

Ça fait qu'une journée qu'y avait une chance, après vingt-deux ans d'service, pfittt, j'me suis poussé. T'sais, on allait chez Eaton pour acheter quelque chose, y a personne qui pouvait nous parler en français. Pis moi qui parlait bien anglais, ma femme me disait : « Tu vas m'aider... » La femme me disait en anglais : « Vous parlez anglais ? » J'ai dit : « You're goddamn right I speak English... But when I do my business, I do it in my own language... » Pouf ! DANS L'AVIATION, AVIEZ-VOUS DE LA DIFFICULTÉ AVEC L'ANGLAIS ? Ça m'a donné un peu d'difficultés dans l'étude parc'que même si j'parlais bien anglais, la lecture, c'était beaucoup plus difficile. Ça m'a donné une certaine difficulté, mais j'ai passé quand même... Y a seulement trois ou quatr' régiments canadiens français, mais dans l'aviation, c'est seulement vers la fin d'la guerre qu'y a eu des escadrilles canadiennes françaises. Un exemple, dans les bombardiers, par exemple, bon, y avait eu le chose... les escadrilles, là, Alouette, par exemple, t'sais... Y'n a eu, t'sais. Mais, en général, tout se faisait en anglais. Alors, le pauvre Canadien français, on'n’avait un nommé Laberge, là, à chaque fois, y m'disait : « Antonio, viens m'aider... Moi, j'ai des problèmes... », hein. Alors, ça aide pas, ça, hein, à élargir la vue. MES PARENTS ONT ÉTÉ SURPRIS QUE JE M'ENRÔLE DE MON PLEIN GRÉ La réaction de mes parents, vu que j'étais un peu nationaliste – j'étais pas nationaliste à outrance, mais, t'sais, j'me laissais pas embarquer ont dit : « On comprend pas que tu t'enrôles, avec ta mentalité... » J'ai dit : « Ma mentalité, j'ai passé par-dessus... » J'me suis placé les deux pieds. C'est tout.
Description

Antonio Gagnon nous livre ses réflexions sur la conscription. Il nous parle également des relations entre francophones et anglophones à l’époque de la guerre.

Antonio Gagnon

Antonio Gagnon est né à Montréal le 17 avril 1919. Il s’enrôle dans l’aviation à l’âge de 21 ans. Son instruction militaire a lieu à Terre-Neuve et en Ontario. Il se spécialise en tant que mécanicien. Puis, il quitte le port de Halifax pour s’en aller en Angleterre. Là-bas, il travaille sur les champs d’aviation à l’entretien des avions. Il prend part au débarquement de Normandie et à la bataille de Falaise. Après la guerre, il fait partie des forces d’occupation en Allemagne. Il revient ensuite au Canada et travaille pendant plusieurs années pour Canadien Pacifique.

Catégories
Médium :
Vidéo
Propriétaire :
Anciens Combattants Canada
Durée :
3:42
Personne interviewée :
Antonio Gagnon
Guerre ou mission :
Seconde Guerre mondiale
Emplacement géographique :
Canada
Branche :
Aviation
Unité ou navire :
Escadron 443
Grade militaire :
Aviateur-chef
Occupation :
Mécanicien

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