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Chantons pour notre patrie

La force francophone

Chantons pour notre patrie

Transcription
Chantons pour notre patrie Je suis avec mon compagnon, mon compagnon Philippe, dans la chambre,on parle de choses et autres, on parle même d’avenir à ce moment-là, notre avenir au collège militaire. On se sent pas tout à fait heureux. Du côté des, des sujets académiques, on réalise qu’on est obligés d’étudier beaucoup de sciences, beaucoup de mathématiques, beaucoup de choses comme ça qui étaient pas particulièrement poussées dans nos écoles canadiennes françaises. L’intellectualisme était beaucoup plus important : la grammaire, le français, la littérature, l’histoire, la religion. Mais, les calculs différentiels, l’algèbre, pas trop fort. On avait de la misère. Alors on en parlait lorsque monseigneur est entré dans la chambre, et puis, il est arrivé avec beaucoup d’arrogance. Il s’est approché de nous, alors il nous a dit : « vous allez me parler en anglais. » Alors on n’a pas le droit au collège militaire de dire « sir », on dit « yes! no! ». Alors Philippe dit : « no! » Et moi je dis « yes! » Les quelques mots. Il dit : « chantez-moi l’hymne national ». On est debout, à l’attention. Je regarde Philippe, puis je dis « Ô Canada ». On commence à chanter « Ô Canada ». Il vient en furie. Il bûche sur mon pupitre, il dit : « l’hymne national, c’est God Save the King. » Philippe dit : « no! » « Chantez-moi l’hymne national », qu’il nous dit. On commence à chanter ensemble, deux bonnes voix : « Ô Canada ». Il devient en fusil. Et l’un de nous crie : « bender! » A bender. Un bender, c’est « suivez-moi! » Il nous descend aux fournaises en bas. Il nous fait mettre nos grey coats, nos manteaux d’hiver et et là on va faire des push-up. Philippe était plus gros que moi. Philippe approchait certainement les 190 livres. Moi j’étais dans les 158, 160. J’ai plus de facilité. En tous les cas ça va assez bien, mais Philippe a de la misère à exécuter. Il en demande cinquante pour commencer. Alors finalement, j’entend Philippe crier et dire : « I am not able! », puis il arrête sur le plancher. Il y avait une chaudière à incendie avec de la vieille eau dedans. Il a pris la chaudière, puis il l’a garoché sur mon chum. J’ai ramassé Philippe à côté de moi, puis je lui ai dit : « tuons-le! » Et, on s’est levés comme un seul homme, bavant. Il a eu assez peur, il a parti à courir, puis il s’est sauvé. Et, on s’est dits, on s’est regardés… Naturellement, on a eu des commentaires désagréables. Mais après on a conté notre histoire. Mais c’est sûr et certain qu’il y avait des opinions partagées à cette époque-là. Nous étions dans un milieu orangiste en plus de ça. Nous étions des, ce qu’on appelait des dogans on était des catholiques. Bon, alors tout ça faisait qu’il y avait des conflits et ce qui nous est resté après, c’est que nous étions fiers de nous.
Description

Durant sa formation à Kingston au collège militaire, M. Forbes se heurte à la culture anglophone.

Jean Charles Bertrand Forbes

Né d'une famille d'industrialiste à Matane en mars 1921, Charles Forbes fait ses études chez les frères du Sacré-Cœur à Victoriaville. Il se découvre une vocation de soldat grâce au prêtre du village. Après un an au Collège Militaire Royal de Kingston en Ontario, il s'engage pour service actif en novembre 1941 et complète sa formation d'officier. Après divers stages comme instructeur, il s'embarque pour l'Angleterre en décembre 1942. Il est assignéé au Régiment de Maisonneuve qui débarque en Normandie le 6 juillet 1944. Il participe à plusieurs campagnes à la tête de son peloton jusqu'à son rapatriement vers l'Angleterre en décembre 1944 à la suite d’une blessure subie à Groesbeek, en Hollande près de la frontière allemande. À la suite d'un acte de bravoure exceptionnel lors de la capture du barrage reliant le Beveland du Sud à l'île de Walcheren en Hollande il est sacré Chevalier Militaire de l'Ordre de Guillaume par la reine Wilhelmine de la Hollande. C'est la plus haute décoration de bravoure accordée par les Pays-Bas. De retour au Canada au printemps de 1945, il est démobilisé en novembre 1945, mais se réengage pour participer à la guerre de Corée avec le 2e bataillon du Royal 22e Régiment. Il quittera définitivement l’armée en 1965.

Catégories
Médium :
Vidéo
Propriétaire :
Anciens Combattants Canada et Témoignages d'honneur
Durée :
3:59
Personne interviewée :
Jean Charles Bertrand Forbes
Guerre ou mission :
Seconde Guerre mondiale
Emplacement géographique :
Canada
Branche :
Armée

Droit d’auteur ou de reproduction

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