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Perdre quelqu’un d’important

La force francophone

Perdre quelqu’un d’important

Transcription

PERDRE QUELQU'UN D'IMPORTANT

Vous pouvez pas avoir fait six ans d'armée, puis avoir vu vos chums partir pour l'autre côté, avoir eu un téléphone une journée qu'une madame m'appelle pour me dire que Blond était rendu de l'autre côté puis qu'il avait été mort au champ d'honneur. Elle pleure, puis là, moi, vite, vite, vite. C'est sur l'heure de dîner, pas question de dîner. Vite, vite, va dans l'Orderly Room, au bureau, puis je dis : « Regarde, mon ami s'est fait tuer de l'autre côté, puis sa mère est toute seule là. Et puis là, je pars, je m'en vais, moi... » Elle a dit : « Prends le petit Jeep, à côté, puis vas-y. » Puis j'y dit, je vais t'appeler quand je vais être rendue là. Vite, je cours à elle, là, avant qu'elle ait de l'aide de sa famille, mais, tu comprends que Blond était parti... Là, ça a été toute une affaire... Après que Blond était parti, tu sais, elle c'est refait un autre chum. Il est là, il est présent tout le temps, il sera toujours là, parce que Blond, s'il était pas mort, il serait là? Tu sais, ça a pas été facile. J'ai jamais eu beaucoup de chums à part de ça, j'étais pas capable de l'oublier. Il était toujours présent, puis moi, j'avais toujours espoir que la guerre finirait qu'une bonne journée, le bateau arriverait, puis je le verrais arriver. J'allais voir arriver les bateaux, le coeur gros, tout le monde était débarqué, j'étais encore en uniforme, Blond était pas là... J'ai laissé l'armée, j'avais, jusqu'en dernier, 1946. Je disais, il y a peut-être eu une erreur... Il est peut-être en quelque part, il va peut-être revenir, Blond... Je l'attendais toujours...

JAMAIS OUBLIER

Vous pouvez avoir fait six ans d'armée, avoir vécu la guerre, puis avoir été avec l'armée, puis les soldats tout le temps pour vous envoyer ça en arrière du dos, puis pas penser à ça. Quand vient l'armistice, là, pas être là. Moi, l'armistice, si je ne suis pas là, je suis malheureuse. C'est entendu que j'ai le coeur gros, c'est une journée où tu manges pas, tu penses à Blond. tu penses à l'autre, tes chums qui sont partis puis t'as vu partir les bateaux, t'as vu partir les draft... Comment est-ce qu'ils sont morts, de l'autre côté? Où il est enterré, Blond ? Hein ? Tu le sais pas...
Description

Madame Bouchard raconte le décès de son copain.

Jeanne Bouchard

Mme Bouchard est née le 19 octobre 1922 à Les Méchins, Québec. Ses parents sont agriculteurs. Son grand?père a participé à la guerre d’Afrique du Sud. Après le décès de ses parents, elle suit un cours commercial au Couvent du Bon?Pasteur. À 18 ans, elle s’enrôle à La Citadelle de Québec et devient ainsi la 124e femme québécoise à s’enrôler. Au cours de son engagement, elle suit une formation à Toronto en sténographie et dactylographie. En soirée, elle poursuit ses études en langues et en comptabilité. Sa formation la mène à occuper un emploi comme administratrice de la guerre; elle est donc affectée aux registres. Lors de son service à Québec, elle est principalement affectée à la gestion des rations ainsi qu’au service de la paye. Mme Bouchard est démobilisée le 24 janvier 1946, mais elle demeure active au sein de la Légion de Québec.

Catégories
Médium :
Vidéo
Propriétaire :
Anciens Combattants Canada et Témoignages d'honneur
Durée :
2:23
Personne interviewée :
Jeanne Bouchard
Guerre ou mission :
Seconde Guerre mondiale
Emplacement géographique :
Canada
Branche :
Armée
Unité ou navire :
Service féminin de l’Armée canadienne (CWAC)
Grade militaire :
Caporal suppléant
Occupation :
Administratrice

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Date de modification :