La traversée

Des héros se racontent

La traversée

Transcription

Quand on a appris qu'on allait outre-mer, c'était pas mal excitant. Ils nous ont fait monter dans des trains. On a fait, je pense, deux jours en train. On s'est rendu à Halifax, et puis, à Halifax, ils nous ont fait prendre de gros bateaux. Je pense... que le bateau que j'ai pris pour traverser, c'était le Empress of England, je pense; un gros bateau, on était 3 000 ou 4 000 là-dessus. Puis, ça a pris 6 ou 7 jours à se rendre là-bas. Quand on est arrivé en Angleterre, c'était drôle. Je me rappelle clairement que quand on approchait de l'Angleterre, il y avait des choses dans la mer avec des plate-formes dessus. C'était des choses... des choses que les Anglais avaient installées avec des canons pour se défendre contre les avions. Comme ça, en voyant ça, nous autres, on a dit « Aïe! », on s'approche d'une partie de l'Angleterre où ça a l'air à être sérieux, la guerre. Comme ça, on est débarqué à Liverpool.

Description

M. Gauthier parle de la traversée vers l'Angleterre. En approchant de la côte anglaise, il s'est rendu compte que la guerre était bien présente.

Pierre Gauthier

M. Gauthier est né à Montréal le 4 janvier 1925 où il a passé sa jeunesse. Après le décès de sa mère, en 1938, alors qu'il est encore très jeune, son père le fait entrer pensionnaire dans un collège à Montréal. Voyant que les jeunes hommes de son âge s'enrôlent dans les Forces, il décide, en 1942, de se joindre au régiment de la Chaudière, à l'âge de 17 ans. Après un entraînement de base suivi à Saint-Jérôme, à Valcartier et à Borden, on l'envoie en Angleterre poursuivre son entraînement aux côtés des Américains et des Anglais. Il participe de façon très active au débarquement sur les plages de la Normandie, le 6 juin 1944. Par la suite, il prend part, notamment, aux batailles de Caen et de Falaise. Il est blessé en décembre 1944, après avoir combattu dans la région d'Anvers en Belgique. On le transporte en Angleterre où il passe quelques mois dans un camp qui lui permet de se rétablir. C'est là qu'il fait la connaissance de sa future femme. Comme plusieurs de ses compatriotes, il prend part à la libération de la Hollande en 1945. À son retour au Canada, il entreprend des études en génie civil, à l'Université McGill. Depuis son retour de la guerre, il participe aux activités de la Légion et de sa communauté visant à aider les démunis. Depuis plus de 58 ans, il vit à Chambly, au Québec, avec son épouse.

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