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Londres sous les bombes

La force francophone

Londres sous les bombes

Transcription
LONDRES SOUS LES BOMBES Puis le soir, il y avait aucune, pas aucune lumière dans la ville de Londres. Tout était black-out. Puis nous autres, on avait juste des flash light puis j'essayais… on les pointions à terre tout le temps. Même les camions nos bicycles à gaz qu'on avait, là, c'était des réflecteurs dessus là, on voyait rien que dessous. Quand ils commençaient à bombarder vers 10h le soir, c'était toutes des flying bombs. Il n'y a pas de pilotes là-dedans, là. Puis les bombes passions au-dessus de Whitley pour y aller à Londres. Quand j'étais pas en duty, là, tu sortais dehors, là, vers 11h-12h et tu les voyais les flying bombs. C'était… Il y avait une flamme derrière à peu près comme une dizaine de pieds de long, une petite flamme rouge puis t'entendait, poc, poc, poc, rien qu'un petit moteur. Eux autres, the Germans, ils mettions juste assez de gaz pour se rendre sur, au-dessus de la ville de Londres. C'est pour ça que ça tombait jamais à la même place. Puis quand la sirène commençait, tu voyais le monde sortir, ça criait, ça braillait, les enfants, les femmes, les vieux, il y en avait en chaise roulante, ils les poussions puis là, il y a avait des ramps pour les chaises roulantes là-dedans. À toutes les rues, il y avait des shelters sous la terre c'était marqué, là - Shelter - puis tu descendais. Il y avait des shelters pour tout le monde. Chaque bloc avait ses shelters pour le bloc qu'il y avait là. Mais nous autres, il fallait qu'on restions les provost, qu'on restions sur la rue, nous autres. On n'avait pas le droit d'y aller dans les... Fallait qu'on restions sur la rue parce qu'il en avait qui volaient dans les magasins. Il y avait même de nos soldats, là, qui volions parce qu'ils courions, ils laissions les portes rouvertes puis il faisait noir puis c'est ça qui fallait qu'on surveillions nous autres. Puis quand il y avait quelqu'un qui se faisait tuer ou qui se faisait blesser, nous autres, fallait qu'on les emmène dans les ambulances puis qu'on voie à ça. Quand les bombes tombions, des fois il en tombait quatre d'une nuit là, mais jamais à la même place. Puis j'ai vu, moi, une soirée qu'il y avait une femme qui était l'autre bord de la rue, on pouvait la distinguer là, parce que les chars passions, les ambulances puis les chars à feu ils passions, ça y allait slow. Il y avait une femme l'autre bord avec un enfant dans les bras. On était moi puis mon chum, on était deux là, j'étais caporal dans ce temps-là. On était sur la rue. Puis elle a starté à courir avec l'enfant puis le truck lui a passé sur le dos drette devant nos yeux, là. Puis l'enfant avait une jambe coupée nette. Parce que quand on l'a ramassé, il n'avait pas de jambe là en toute. Elle venait nous amener son enfant, qu'on peuve le ramasser, mais le truck l'a jamais vue lui là, a passé sur le dos. Ça, ça rouvre les yeux, aie pas peur! Tu y penses, tu y penses longtemps.
Description

Simon Savoie a été témoin des bombardements de Londres. Il nous parle de son expérience.

Simon Savoie

Simon Savoie est né le 21 janvier 1924 au Nouveau-Brunswick. Conscrit, il s’engage dans l’infanterie à l’âge de 18 ans. Il est mobilisé à Whitley en Angleterre. Puis, il entre dans le Corps de prévôté canadien où il obtient le grade de sergent. Après la guerre, il est revenu vivre au Nouveau-Brunswick avec son épouse.

Catégories
Médium :
Vidéo
Propriétaire :
Anciens Combattants Canada
Durée :
3:07
Personne interviewée :
Simon Savoie
Guerre ou mission :
Seconde Guerre mondiale
Emplacement géographique :
Angleterre
Branche :
Armée
Unité ou navire :
Corps de Prévôté canadien
Grade militaire :
Sergent

Droit d’auteur ou de reproduction

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