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Trois frères

La force francophone

Transcription
TROIS FRÈRES Il y avait Yvon Leblanc puis Willy Leblanc. Ils n'ont pas de parenté ni l'un ni l'autre. On était trois, comme trois frères, là, tout le temps qu'on se suivait. On a tout le temps été ensemble jusque… on a passé une année là en 44. On s'avait laissés là en Angleterre en 44, non 45 excuse, puis j'avais dit à Yvon puis Willy je leur ai donné la main, j'ai dit : On va se séparer, là, les gars, mais… J'ai dit : On va se rencontrer de nouveau. Mais malheureusement, Yvon, Willy Leblanc est décédé lui là. J'ESPÉRAIS RETROUVER YVON À chaque fois que j'allais à Moncton, je regardais dans le livre de téléphone pour Yvon Leblanc, j'appelais : Non, il n'a jamais été dans l'armée non il est trop jeune. Oui, il a été dans l'armée, mais ça n'est pas revenu. Il y en avait des Yvon Leblanc dans Moncton. Vingt-cinq ont passé, je m'avais acheté un Ski-Doo, j'ai tinqué mon Ski-Doo puis j'ai emmené mon frère avec moi. J'ai dit à Wilfred j'ai dit : On va encore essayer pour Yvon Leblanc. Je rouvre le livre de téléphone, je n'en trouve un, j'appelle. Oui. Il dit : Yvon Leblanc, oui, c'est mon père. J'ai dit : Il est-tu là? Non. Il dit : Il est décédé. Oui. J'ai dit : As-tu le portrait de ton père? Oui. J'ai dit : Donne-moi ton adresse. J'ai dit : On va te trouver. Fait qu'il m'a donné son adresse, on a décollé, on a eu de de la misère à trouver, mais on l'a trouvé. On arrive là, un monsieur qui sort, pas mal âgé aussi, il dit : C'était mon père. J'ai dit : As-tu son portrait? Oui. Il montre son portrait, un grand portrait. Pour moi, c'était lui, là, même âge comme moi, il avait été over seas puis il s'avait fait blower dans son garage. Il dit : Le garage qui est là, là, il y a une tank de propane, quelque chose qui l'a blowé puis ça l'a tué. Là, j'ai souhaité la sympathie au gars pour son père je lui ai dit ça, je lui ai dit : On était comme deux frères. Les larmes me coulions sur les joues moi là, ça fait qu'on a décollé. J'ai dit à mon frère : On n'en parlera plus. Fini. Ça fait, 25 ont passé. MAIS L'HISTOIRE NE S'ARRÊTE PAS LÀ L'année passée, j'ai une cousine de Québec qui a marié un Beaulieu puis à tous les étés, ils venions à Cocagne au Nouveau-Brunswick prendre leurs vacances. Et il y avait un cottage, là, qu'ils aimions à ras la mer puis ils la louions tout le temps d'une année à l'autre. Puis la maison qu'y'a à ras l'cottage c'était à Yvon Leblanc. Mais Beaulieu savait pas que Yvon me connaissait, là. Ils étions bien amis tous les deux. Puis cette année, quand Beaulieu a laissé pour s'en aller, Yvon a dit : Là, tu t'en vas à Québec? Il dit : Non. Il dit : Je m'en vais à la (inaudible) au Nouveau-Brunswick. Il dit : Je vais voir le cousin de ma femme Simon Savoie. Puis quand ce qu'il a dit Simon Savoie Yvon tout de suite : Wow! Il dit : Sais-tu s'il a été dans l'armée? Beaulieu a dit oui. Sais-tu s'il a été over seas? Oui. Il dit : Sais-tu s'il a été dans les provost? Il dit : Oui, j'ai vu ses photos. Là, il était ici, mais j'ai dit : As-tu son numéro de téléphone? Non, mais, il dit, j'ai le numéro du cottage. Ça fait qu'il a appelé au cottage puis il a demandé à la madame, il dit : Yvon Leblanc, as-tu son numéro? Elle dit : Oui. Elle lui a demandé son numéro de téléphone. Là, j'appelle moi chez Yvon, il n'était pas là. Dix heures le soir, je le pogne. J'ai dit : Oui, c'est-tu Yvon Leblanc? Oui. J'ai dit : As-tu été dans l'armée? Oui. Il dit : Qui ce qui parle anyway? J'ai dit : C'est Simon Savoie. Oui? J'ai dit : As-tu traversé en 44, toi? Oui.; J'ai dit : As-tu pris le Mauritania à Halifax? Oui. J'ai dit : As-tu débarqué à Liverpool le 24 de décembre 1944? Oui. Alors là j'ai pensé : Il a de l'Alzheimer lui là. Il répond rien que oui tout le temps. J'ai dit : Quand t'es débarqué à Liverpool, England… j'ai dit : Où c'est que t'a endé up? Il me dit : À Whitley. Puis quand il a dit Whitley, je savais qu'il avait sa bonne idée parce que c'est là qu'on avait été. Ça fait que là, c'est de même qu'on s'est rencontrés. Là, on a fait la rencontre pour se rencontrer là, chez eux, le samedi. Ça fait, on avait tout emmené avec nous autres. On était deux chars, il y en avait un qui avait le movie camera, le camera, puis moi j'avais un driveux pour mon char. J'étais tout habillé comme George Bush quand il a rencontré Putin, là, dans le siège d'arrière avec la cravate. On arrive là, il était dehors sur la galerie. Là, il watchait, il a dit à sa femme, il dit : Je suis obligé d'y aller. Puis moi j'ai débarqué du char bien droit et je marchais puis je criais : Left, right. Left, right. Left. Il dit : C'est lui. Il dit : C'est lui certain. Là, ça a huggé puis ça a donné la main, mais c'est pareil comme si ça, ah, ça se croit pas. Le feeling que ça donne quand tu crois que le gars est mort puis tu le vois bien. Incroyable! C'est quasiment le plus important que j'ai vécu dans ma vie, moi là, ce moment-là, lorsqu'on s'est donné la main. Oui!
Description

Simon Savoie nous parle de ses retrouvailles avec l’un de ses amis avec qui il s’était enrôlé.

Simon Savoie

Simon Savoie est né le 21 janvier 1924 au Nouveau-Brunswick. Conscrit, il s’engage dans l’infanterie à l’âge de 18 ans. Il est mobilisé à Whitley en Angleterre. Puis, il entre dans le Corps de prévôté canadien où il obtient le grade de sergent. Après la guerre, il est revenu vivre au Nouveau-Brunswick avec son épouse.

Catégories
Médium :
Vidéo
Propriétaire :
Anciens Combattants Canada
Durée :
5:40
Personne interviewée :
Simon Savoie
Guerre ou mission :
Seconde Guerre mondiale
Emplacement géographique :
Europe

Droit d’auteur ou de reproduction

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Date de modification :