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Enrôlement et test de tir

La force francophone

Enrôlement et test de tir

Transcription
Avant la guerre, j'travaillais pour une de mes tantes, à Sainte-Hénédine. J'faisais l'ouvrage d'un fermier, pis là, c'était en été, j'avais à préparer c'qu'on appelle des [inaudible], des paquets de foin là, prêts à r'monter en un voyage. Ça j'ai fait ça. Et pis là, c'est là que j'ai vu les soldats qui s'en allaient à l'hôtel, pis quand qu'y sont r'venus, j'ai fait un signe d'la main, de dire bonjour, et le lendemain, sont v'nus me chercher. J'tais aux champs, pis y m'ont appelé : « Monsieur Fortier, v'nez ici.» Alors j'suis arrivé chez ma tante. Ces deux messieurs-là, j'les ai reconnu parc'que j'avais fait un signe la veille, un bye-bye la veille. J'ai dit : « C'est vous aut' qui a passez hier ? » Y dit : « Oui. » Y dit : « Là, là, on vient t'chercher. Comment vous v'nez m'chercher ? Y'a pas de… c'est pas la conscription. Non, non… Mais t'aimes pas ça être soldat là ? J'connais pas ça ! Ben, on va te l'montrer. Suis-nous là, habille-toi, prends ton linge, on va t'emmener. » On va voir sur l'champ d'tir, avec mon nouveau fusil de 14-18, pis là y m'mettent une cible au fond, pis y ont dit: « Fortier, tire dans l'milieu d'la cible. » Mais moi, comme j'avais jamais pris d'fusil dans mes mains, j'ai tiré complètement au côté, environ un pied, un pied et d'mi au côté. Y ont dit : Fortier, c'est pas d'même que tu vas arriver. Je l'sais,mais là… Essaye de viser là ! Tire au milieu de d'ça. » Alors j'prends mon fusil encore une fois, pis j'm'installe, pis là j'tire une balle et plutôt qu'd'aller là… complètement l'autre côté, en dehors. Alors l'sergent m'enlève le fusil : « Fortier, on va t'donner d'autres choses à faire, t'es pas bon soldat. » Y ont dit : « Fortier, tu vas être batman. » Alors j'ai dit : « Qu'est ce que c'est ça, batman ? » Y ont dit : « C't'un homme, c't'un manœuvre. Tu t'occupes d'un officier quelconque qu'on désigne. Pis j'ai dit : « Quel officier j'va avoir ? Ben, y ont dit : « T'es pas mal religieux, on va t'donner l'padre. » Alors, j'ai eu l'padre comme bat… comme officier pour avoir soin. Moi, j'étais l'batman du padre. Faire son lit, laver son linge, tout ça. Pis le commandant, un peu jaloux de ça, y vient m'chercher, y dit : « Pourquoi que tu travailles pas pour moi aussi ? » Ah ! ben, j'ai dit: « J'travaille pour l'padre ! » « Ah ! », y dit : « Ça t'prendra pas d'temps », y dit : « Un ‘tit peu d'temps pour moi, pis un ‘tit peu d'temps pour l'padre, pis ta journée va être faite. » En arrivant en Angleterre, le régiment y a été dirigé sur Aldershot, un camp militaire, là… J'étais le batman, là, pour l'aumônier – le padre – pis batman pour le commandant. Quand qu'est v'nu l'temps d'aller au front, y nous ont [inaudible] sur un champ d'tir. Comme j'avais fait les mêmes fautes qu'j'avais fait au Canada, tirer au côté pis d'ça, y m'ont enl'vé mon fusil : « Tu vas rester batman. » Fait que, c'est comme ça qu'j'ai fait la guerre. J'ai fait batman pour l'commandant et l'padre.
Description

Travaillant sur la ferme de sa tante, M. Fortier se promène en tracteur et envoie la main à des passants militaires. Le lendemain ils reviennent le voir à la maison de sa tante pour lui proposer de s’enrôler dans l’armée.

Claude Fortier

Né à la Sainte-Sabine en Beauce, Claude Fortier est le plus jeune d'une famille de trois enfants. Orphelin de père très jeune, il est placé dans un pensionnat à Québec où il complète ses études primaires. À la suite du remariage de sa mère, la famille compte six enfants et s'établit sur une ferme laitière au Vermont où il poursuit ses études secondaires. Ayant perdu la ferme durant la crise économique, la famille est dispersée. Claude Fortier se retrouve au juvénat de Ste-Anne-de-Beaupré. Après deux ans, il quitte le juvénat pour travailler sur la ferme de sa tante. Il fait une rencontre fortuite avec des soldats qui l'amènent à s'engager avec le Régiment de la Chaudière. Il est choisi pour être l'ordonnance de l'aumônier et du commandant. En juillet 1941, il s'embarque avec son bataillon pour l'Angleterre. En Angleterre il continue à être employé comme ordonnance du capitaine Turmel, l'aumônier. Malade, il ne peut accompagner son unité lors du débarquement de Normandie. Evacué au Canada, sur un navire hôpital, il est hospitalisé à Québec. Après sa convalescence, il est démobilisé.

Catégories
Médium :
Vidéo
Propriétaire :
Anciens Combattants Canada et Témoignages d'honneur
Durée :
4:07
Personne interviewée :
Claude Fortier
Guerre ou mission :
Seconde Guerre mondiale
Emplacement géographique :
Canada
Branche :
Armée
Unité ou navire :
Régiment de la Chaudière
Grade militaire :
Soldat
Occupation :
Ordonnance

Droit d’auteur ou de reproduction

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Date de modification :