Sélection de la langue


Recherche sur veterans.gc.ca

Au front

Des héros se racontent

Transcription
J’avais qu’est ce qu’ils appellent un Bren gun là, puis j’étais... chaque section que j’ai montré que... les sections que... il y en avait un qui portait le Bren gun. On dirait qu’ils choisissaient jamais le plus gros homme, tu sais, c’étaient les plus petits qui portaient les Bren guns. J’ai fait ça, fait ça en Italie, puis j’en ai fait, j’ai fait en Hollande aussi. C’est un fusil automatique qui tire vite avec des... Je m’en rappelle pas comment est-ce qu’il y avait de cartouches dedans. Puis t’avait un ami au côté de toi qui portait un deuxième canon, parce-que le canon venait bien chaud, brûlant si qu’on servait beaucoup. Puis il portait, lui... on avait des... des bretelles avec un petit sac là qui était... on appelait ça des magazines, hein. Lui il portait les magazines pour ma Bren gun, oui. Puis si j’avais besoin de m’en servir, surtout quand on faisait de porte en porte là. J’ai défoncé la porte une fois, bien c’est à dire... même le capitaine... pas le capitaine mais le major était avec nous autres, au côté de moi, puis j’ai pas tiré. J’ai fait face et c’était des pauvres civiliens qui étaient là-dedans. Ils n’avaient pas sorti de leur maison. Mai de dire... j’ai tiré au loin. Ça, je ne sais pas ce qui s’est passé. L’affaire d’être en action, tu pensais vraiment à rien. T’avais une petite crainte en dedans, il n’y a pas de doute mais non...En Italie on... on ne pouvait pas bouger par la boue. Ça fait... on tirait à distance. Mais on... c’était la rivière où ce que j’étais on appelait ça (inaudible) River pis... l’autre bord, sur la côte, les Allemands étaient en arrière là, là. De temps en temps on pouvait voir une tête... Pis là il y avait un... un machine gun avec plusieur canons là puis on l’entendait quand est-ce qu’ils allaient tirer. On les entendait siler, hein, puis la plupart du temps c’était au côté. Interviewer : Pis là quand... quand eux autres avaient fini, c’était à votre tour de votre côté, de répliquer ? Non, on répliquait pas, on ne voulait pas donner notre position. On était parmi les maisons nous autres, oui. Malheureusement, la Compagnie B se sont fait prendre dans la nuit par une patrouille allemande. Ils étaient dans un champ pis là c’étaient les vignes, hein. Il y a beaucoup de vignes en Italie, hein, le vin d’Italie... Pis... ils ont fait un détour, un cercle, pis la nuit on avait quatre gardes, les quatre coins. Le premier a tiré mais il y en avait trois que... Ça fait qu’ils en ont pris une vingtaine prisonniers là. Pis lui, il avait tiré... Il y en a un qui s’est échappé, il s’avait roulé dans les couvertes parce qu’on était dans des vieilles bâtisses... il s’est roulé dans les couvertes pis ils ne l’ont pas vu lui. C’est lui qui a pu conter l’histoire de quoi ce qui s’avait passé. Pis celui qui avait tiré, il lui ont fait enlever ses chaussures puis ils l’ont fait marcher nu pieds lui. Pis là, il y avait... c’est comme un champ d’avoine ou quelque chose comme ça, coupé. Pis c’est piquant ça... ouais.
Description

M. Robichaud raconte le maniement de la mitrailleuse Bren, de la crainte vécue au front et des conditions boueuses en Italie.

Prudent Robichaud

M. Robichaud est né à Upper Sheila au Nouveau-Brunswick le 29 octobre 1922. Avant de s’enrôler, à l’âge de 19 ans, il avait une copine et faisait les foins chez son oncle. Il voulait conduire des camions et des motos, mais on l’a assigné aux tanks à petits canons. Après un séjour d’une semaine à Québec, où il ne s’entendait pas avec les Québécois, il a été muté à la 18e batterie d’artillerie lourde (rattachée au 21e régiment anti-aérien) de Debert en Nouvelle-Écosse. De là, on l’envoi à Arvida au Québec afin de garder une usine d’aluminium. Le 1 mai 1944, il est envoyé à Utopia en Nouvelle-Écosse pour suivre un cours afin de faire de lui un caporal et responsable de section, mais il n’y devient que caporal intérimaire. En septembre il traversa l’Atlantique vers l’unité d’attente d’Aldershot (Angleterre) où il reste jusqu’au 10 décembre; jour où il est enfin envoyé vers le front italien. C’est comme ça qu’il se retrouve au sein du Royal Canadian Regiment (RCR). Son séjour en Italie s’est déroulé sans grandes surprises et, selon lui, c’est en Hollande qu’il vécut vraiment la guerre et qu’il fut enfin promu au grade de responsable de section ! Il est revenu au Canada en 1945 à bord du New Amsterdam et prit sa retraite seulement quelques mois plus tard.

Catégories
Médium :
Vidéo
Propriétaire :
Anciens Combattants Canada
Durée :
4:29
Personne interviewée :
Prudent Robichaud
Guerre ou mission :
Seconde Guerre mondiale
Branche :
Armée
Grade militaire :
Caporal
Occupation :
Mitrailleur

Droit d’auteur ou de reproduction

Continuer à regarder

Date de modification :