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Fuir

Des héros se racontent

Transcription
Quand on allait à la bibliothèque, moi j'avais trouvé un livre, puis il y avait tout un paquet de renseignements sur les Alpes autrichiennes et suisses. Ça fait que j'avais tout décalqué ça. J'avais agrandi ça, puis je voulais m'évader avec mon chum Langlois. On a demandé une interview avec le sous-officier en charge des évasions, et puis on lui a dit qu'on avait des choses très importantes qui pourraient aider à d'autres à s'évader. Ça fait que je lui ai montré mes dessins. Ça fait que je lui ai dit : « On t'amène ça, mais tu vas nous donner de l'aide pour s'évader. » Il a accepté qu'on tente une évasion, et puis il nous a donné des boussoles faites avec un bouchon et puis un morceau de lame de rasoir. Et puis, éventuellement, c'est ce qui est arrivé. On a changé d'identité avec des Australiens, et puis on est allé travailler en dehors du camp. Le premier commando, qu'ils appelait ça, des commandos de travail, les Arbeit Kommando. Ça a été dans un moulin à farine. Et puis le moulin à farine, nos baraquements étaient un ancien garage avec des skylights dessus là, des puits de lumière qu'ils appellent en français. Et puis quand on a été prêt, dans le moulin à farine il y avait un Polonais. Le Polonais nous a aidé avec des cartes et puis des renseignements de l'heure des trains, puis ainsi de suite. On est passé par le skylight. Moi j'ai passé facilement, mais mon gars... Moi je tirais dehors puis il y en a d'autres qui le poussaient. Il était un peu plus costaud que moi. On s'est rendu à la gare, on a sauté par-dessus la clôture. On n'a pas trouvé de porte de wagon ouvrable, ça fait qu'on s'est mis dans la cabine du serre-frein. Fait qu'on s'en va vers la Pologne, puis le train diminue en arrivant à un pont. On débarque pis on attend l'autre train qui devait s'en venir dans la direction opposée. Ça fait que on saute à bord du train, puis cette fois-là on a trouvé un wagon qui était pas complètement barré. Ça fait qu'on a rentré dedans. C'était tout des calorifères. Ça fait qu'on s'est en allé un coin. On a commencé à dépiler pour se faire une cachette. Et puis on s'endort. Puis on entend de la musique dehors, une fanfare. Fait qu'il y avait des fentes. Je regarde en dehors puis c'était des jeunesses hitlériennes qui paradaient. Et puis ils ont fouillé les wagons qui étaient là, puis quand ils sont arrivés dedans le nôtre, ils se sont bien aperçu qu'il y avait quelqu'un dedans. Et puis il y a un Gestapo, il s'en vient à nous autres, puis il commence à nous parler en Anglais. Ça fait qu'il dit : « Essayez pas de vous évader de nouveau parce qu'on va toujours vous reprendre. » Fait que moi j'ai dit : « Danke shön. Merci beaucoup! » Et puis on a passé devant une cour martiale quoi. Puis quand ils m'ont demandé comment ce que j'avais fait, on leur a pas dit qu'on s'était évadé de notre camp de travail. Moi je leur ai dit qu'on était sorti du camp, du Stalag VIII b. Il dit : « Comment est-ce que t'as fait ? » J'ai dit : « En 1936, j'étais avec l'équipe canadienne qui est venue aux olympiques. » L'officier, il me regardait puis il avait les yeux pas mal, puis il dit : « Pis après ça, qu'était ta discipline ? » J'ai dit : « Saut à la perche. » Le voir... faisant un paquet de grimaces. Il dit : « Comment est-ce que t'as fait pour te trouver une pole pour sauter par-dessus les barbelés ? » Les barbelés, viarge! Il y avait deux rangés de barbelés, puis il y avait 8 pieds entre les deux! Puis il y avait, à part de ça, du barbelé à terre là, à peu près à ça de terre, pour pas que tu rampes en-dessous. Ça fait qu'il était, il en pouvait plus. Il me fait sortir, puis aussitôt que j'ai passé la porte, ils étaient deux autres officiers avec lui, ils ont pouffé de rire tous les trois! Fait que mon Langlois, il me dit : « Quecé que t'as tant fait pour les faire rire ? » Ça fait que je dis : « Je te le dirai plus tard. » Fait que, ils nous ont faite rentrer. Ils nous ont donné 7 jours au pain puis à l'eau dans un cachot.
Description

Une première tentative d’évasion pour M. Nadeau. Le 5 août 1943.

Jacques Nadeau

Septième d'une famille de dix enfants, Jacques Nadeau tente de s'enrôler avec le Royal 22e Régiment dès1939, mais il est refusé à cause de son jeune âge et de sa trop petite taille. Cependant, le 6 juillet 1940, il réussit à se joindre aux fusiliers Mont-Royal. Après une période de formation à Montréal et à Valcartier, il traverse en Angleterre comme renfort pour son régiment. Il s'embarque pour Dieppe le soir du 18 août 1942, mais l'opération est vouée à l'échec et l'ordre de se rendre est donnée. Prisonnier de guerre pendant presque trois ans, M. Nadeau sera interné dans deux camps (le Stalag VIII b et le Stalag II d) et ira aux travaux forcés dans un moulin à farine du sud de l’Allemagne, un oléoducte polonais, et une ferme du nord de l’Allemagne. Au pringtemps 1945 il est libèré par l'armée russe et rapatrié au Canada après un détour en Crimée. Il est démobilisé à Montréal en septembre 1945.

Catégories
Médium :
Vidéo
Propriétaire :
Anciens Combattants Canada
Durée :
4:55
Personne interviewée :
Jacques Nadeau
Guerre ou mission :
Seconde Guerre mondiale
Branche :
Armée
Unité ou navire :
Fusiliers Mont-Royal
Grade militaire :
Soldat
Occupation :
Infanterie

Droit d’auteur ou de reproduction

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