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Transport de la bauxite

Des héros se racontent

Transport de la bauxite

Transcription
Et puis on est embarqué sur un bateau qui était pas fait réellement pour la mer. C'était un bateau de lac, des grands lacs, et puis y'avait pas de congélateur, y'avait rien à bord. C'était pas fait pour les longs voyages, c'était fait pour quasiment être alimenté à tous les jours.Mais vu que y'avait eu tellement de bateaux de torpillés, le gouvernement canadien avait réquisitionné vingt-cinq petits bateaux de lac, des bateaux qui passaient dans le canal Lachine, pour combler les pertes pis en même temps pour charroyer le bauxite entres les Guyanes - Guyane anglaise, Guyane hollandaise – et Trinidad.Puis durant la guerre, on avait besoin terriblement d'avions, alors c'était la matière première pour faire de l'aluminium, pour faire des avions. C'était ben important que ça que ça continue.Pourquoi, pourquoi faire ce, ce voyagement-là ? C'est parce que les gros bateaux de mer montaient prendre un demi chargement. C'est-à-dire que les gros bateaux pouvaient pas charger plus qu'une demie charge, par rapport qu'y'auraient accrochés le fond d'la rivière. C'était pas assez profond. Alors ils s'en allaient à Trinidad, et puis à Trinidad, nous autres, on avait déchargé ce qu'on avait pris avec notre bateau pour topper ces gros bateaux-là, pour qu'ils puissent s'en revenir en Amérique, pour pas faire un voyage, un voyage à demie charge.C'est des rivières ça, la rivière de Demerara à Georgetown, pis l'autre à, à Paramaribo, c'est des rivières un peu comme l'Amazone, où ce que c'est que tu peux naviguer jusque sur le bord. C'est les racines qui tiennent le terrain. Et puis c'est pour ça qu'on pouvait pas naviguer de nuit, là dans ça. Fallait partir le matin de bonne heure pour se rendre à la mine parce que, sans ça, il descendait des îles flottantes. T'sais, il pouvait partir une affaire de deux-cents pieds là, avec des palmiers après pis tout ça. Ça flottait, c'était tout du racine, ça descendait dans la rivière. Fait que de nuit, c'était trop dangereux, fallait attendre que la clarté commence.Puis… y'est arrivé des aventures là hein. Sur le Dundas, c'est épouvantable. Ben parce que les sous-marins se tenaient à'sortie des rivières.Un matin, on était, j'étais à la roue pis l'officier de quart il dit : « Roland, lâche ça pis viens su'l bridge. » Pis là, j'suis allé voir, pis y'avait deux corps qui flottaient. Des bateaux… pis on voyait à tout bout de champ des chaloupes, des radeaux, tout ce que c'est qui… des débris de bateaux là, c'était rempli.On n'avait aucune escorte pis on était sur des bateaux de six nœuds ! C'était quasiment arrêté ça. Six nœuds là, ça c'est pas vite.Y'avaient même pas besoin de dépenser une torpille pour nous couler, y'avaient juste à tirer à'ligne d'eau avec leurs canons pis on aurait coulé, parce qu'un bateau chargé de bauxite là, c'est quasiment une pierre. Y'a juste le devant du bateau là, pis l'engine room, pis le fore peak en avant qui a de l'air là, qui retiennent, pis les tanks qui a en-dessous qui retiennent le bateau. On était chargé quasiment à'ligne d'eau.Ça fait que, la minute qu'y'arrivait une torpille dedans, il coulait comme une pierre.Ça fait qu'on était là, là, complètement… on venait pas en Amérique, on était là complètement ancré, si on veut là, entre ces ports-là.
Description

Alors qu’il fabrique des balles à l’arsenal de Québec, un ami de la famille propose à M. Lemieux de se rendre à Halifax pour s’embarquer sur le bateau à vapeur Dundas.

Roland Lemieux

Après avoir quitté son emploi à l’arsenal de Québec, M. Lemieux devient marin marchand à bord du vapeur Dundas; bateau de lac canadien arraisonné par le gouvernement pour l’effort de guerre. Il y fait le relais de marchandise entre les mines de bauxite des Guyanes et Trinidad et Tobago. Il passera dix mois mouvementés (noyade à peine évitée, torpillages ratés de peu, et cuites de marins) sur la mer des Caraïbes, entre l’Amérique du Sud et les Antilles. À Georgetown, en Guyana, il rencontre Papillon, l’évadé de l’île du diable connu pour son roman autobiographique, et propriétaire du Victory Café. Transféré à bord du pétrolier britannique SS San Gaspar, il se retrouve à Mobile en Alabama, où il prend un train vers Montréal. Dès son arrivée, M. Lemieux s’inscrit au dépôt d’effectifs Viger et se retrouve rapidement en formation de convoi, à bord du navire marchand Bloomfield Park, dans le bassin de Bedford en Nouvelle-Écosse. C’est le départ vers le Royaume-Uni, La Manche et la mer du Nord. À Newcastle upon Tyne, le Bloomfield Park est réquisitionné pour le débarquement. Ne voulant pas se rembarquer sur un navire à bord duquel il serait payer en Livres Sterling (de moindre valeur à l’époque), il attend un bon mois avant de pouvoir embarquer à bord du Queen Mary I, afin de revenir au Canada. M. Lemieux a servi à bord de sept navires marchands pendant ses trois années et demi de navigation de guerre.

Catégories
Médium :
Vidéo
Propriétaire :
Anciens Combattants Canada
Durée :
3:23
Personne interviewée :
Roland Lemieux
Guerre ou mission :
Seconde Guerre mondiale
Branche :
Marine marchande
Grade militaire :
Matelot de 2e classe
Occupation :
Matelot

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