La sculpture du soldat de George W. Hill a été inaugurée en 1921 pour rendre hommage aux anciens élèves du Harbord Collegiate Institute qui sont morts au nom de l’humanité pendant la Grande Guerre. Le nom du sculpteur est gravé sur le socle de la statue.
Edward William Hagarty a été directeur du Harbord Collegiate Institute de 1906 à 1928. Il a servi quatre ans au sein des Queen’s Own Rifles alors qu’il était étudiant de premier cycle à l’Université de Toronto. En janvier 1916, on l’a désigné pour créer le 201e Bataillon de l’infanterie légère de Toronto. En concurrence avec plusieurs bataillons, il a eu de la difficulté à garnir ses rangs. Il a visité des écoles et des corps de cadets de Toronto, mis l’accent sur les valeurs morales et la tempérance et promis de constituer un bataillon « sans alcool ».
Le fils du colonel Hagarty, le lieutenant Daniel Galer Hagarty, 21 ans, devait quitter la France pour rejoindre son père en tant qu’adjudant du bataillon. Il est mort au combat le 2 juin 1916, avant même de pouvoir rentrer à Toronto, en combattant au sein de la Princess Patricia’s Canadian Light Infantry. Trois mois plus tard, le colonel Hagarty a annoncé sa démission pour des raisons personnelles et a dissous le 201e Bataillon de l’infanterie légère de Toronto. Une compagnie a rejoint les rangs du 170e bataillon (Mississauga), et une autre, ceux du 198e bataillon (Canadian Buffs). Un an après la mort de leur fils, Hagarty et son épouse érigeront une plaque commémorative au Harbord Collegiate Institute.
En novembre 2014, le nom de trois anciens élèves de Harbord tués pendant la Première Guerre mondiale, celui du lieutenant Myer Tutzer Cohen, du lieutenant-colonel Thomas Craik Irving et du lieutenant Walter Howard Curry, ont été ajoutés à une plaque sur la statue commémorative de l’institut collégial, affectueusement baptisée « Notre soldat ».
George William Hill naît à Shipton, dans les Cantons de l’Est, en 1861. Il apprend à sculpter le marbre dans l’entreprise de son père, après avoir obtenu son diplôme. Entre 1889 et 1894, il quitte le Québec pour étudier la sculpture à l’École nationale des beaux-arts et à l’Académie Julian à Paris. De retour à Montréal, il ouvre un studio et travaille avec l’architecte Robert Findlay et les frères Edward et William S. Maxwell. Connu pour ses monuments publics et aux morts de guerre, il est aujourd’hui considéré comme l’un des plus importants sculpteurs canadiens du début du 20e siècle.
Hill a conçu plusieurs monuments commémorant les Canadiens morts pendant la guerre d’Afrique du Sud, notamment le Monument aux héros de la guerre des Boers au Québec et le Monument commémoratif des soldats de la guerre d'Afrique du Sud et du Lord Strathcona en Ontario. À la fin de la Première Guerre mondiale, Hill se voit confier plusieurs contrats par des villes désireuses de rendre hommage aux citoyens morts sur les champs de bataille. Entre 1920 et 1930, il crée plusieurs monuments : le cénotaphe de Westmount, le cénotaphe de Magog, le cénotaphe d’Argenteuil, le cénotaphe de Richmond, le monument de guerre à Sherbrooke au Québec; le monument commémoratif de guerre du comté de Pictou en Nouvelle-Écosse; le Monument aux soldats, Le Soldat et le Monument à la mémoire des infirmières en Ontario; et le Monument aux soldats en Île-du-Prince-Édouard.