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Le Canada se souvient
Numéro spécial de la Semaine des vétérans

Du 5 au 11 novembre 2021 - Page 1

Maintenir la paix en Égypte

Des Casques bleus canadiens à la frontière entre l’Égypte et Israël en 1962.
Photo : Ministère de la Défense nationale

L’année 2021 marque une étape particulière pour les relations internationales. On souligne cette année le 65e anniversaire des efforts de grande ampleur de maintien de la paix des Nations Unies (ONU), cette approche novatrice visant à désamorcer les conflits en envoyant des forces neutres pour séparer les combattants et instaurer la paix dans les régions du monde en proie à des conflits. Le Canada participe à ce genre de missions depuis ses débuts.

La crise de Suez de 1956 désigne une confrontation armée dans la péninsule du Sinaï, en Égypte. D’un côté se trouvaient les forces égyptiennes, et de l’autre, les troupes israéliennes, britanniques et françaises. Comme la situation était extrêmement tendue et menaçait de plonger le monde dans une guerre, l’ONU s’est efforcée de trouver une solution. Le Canada y a joué un rôle central, proposant un nouveau type de mission militaire qui aura un effet durable sur la façon dont la communauté internationale traite les conflits dans les différents coins du monde.

Lester B. Pearson, ministre des Affaires extérieures du Canada et futur premier ministre, proposa qu’on mette sur pied une force multinationale composée de soldats des pays membres de l’ONU (y compris le Canada) qui se rendrait en Égypte afin d’imposer un cessez-le-feu et de superviser le retrait des forces étrangères. Cette idée aura une incidence considérable sur la manière dont les pays réagissent aux conflits, et contribuera à définir le rôle militaire du Canada à l’échelle internationale pendant des décennies. En reconnaissance de sa contribution, Pearson a reçu le prix Nobel de la paix en 1957.

En guerre dans le golfe Persique

Une militaire canadienne dans la région du golfe Persique en 1991.
Photo : Ministère de la Défense nationale

La guerre du Golfe constitue l’un des efforts militaires les plus connus de notre pays au cours des dernières décennies. Plus de 4 000 membres des Forces armées canadiennes ont servi dans la région tendue du golfe Persique en 1990 et 1991, dans le cadre de la coalition internationale de pays qui se sont regroupés pour repousser les forces iraquiennes d’invasion hors du Koweït voisin.

Nos militaires ont joué divers rôles, notamment en servant à bord des trois navires de guerre canadiens qui naviguaient avec la flotte de la coalition, en pilotant des chasseurs CF-18 dans le cadre de missions d’attaque, en administrant un hôpital militaire, et encore plus. Ce fut également la première fois que des femmes des Forces armées canadiennes participaient à un conflit en prenant part aux combats. Les combats actifs ont pris fin le 28 février 1991, lorsque les forces de la coalition ont offert un cessez-le-feu à l’Iraq. Ce cessez-le-feu faisait suite à six semaines d’une campagne aérienne dévastatrice, suivie d’une offensive de blindés et d’infanterie qui a rapidement libéré le Koweït.

Heureusement, aucun Canadien n’a été tué pendant la guerre du Golfe, mais cette guerre a ébranlé pour longtemps bon nombre des soldats qui y ont participé. Trente ans après la libération du Koweït, nous nous souvenons des Canadiens courageux qui ont servi.

Une journée tragique dont il faut se souvenir

Des soldats terre-neuviens avant leur attaque à Beaumont-Hamel.
Photographie publiée avec l’aimable autorisation des Archives provinciales de Terre-Neuve-et-Labrador (PANL NA-3105)

Pour la majorité de la population canadienne, le 1er juillet représente simplement la fête du Canada. Cependant, pour Terre-Neuve-et-Labrador, cette journée revêt une signification plus solennelle. Dans cette province, le 1er juillet est également le jour du Souvenir et sert à rendre hommage aux soldats qui ont servi et qui sont tombés au combat.

En ce jour en 1916, près du village français de Beaumont-Hamel, environ 800 soldats du Newfoundland Regiment sont passés à l’offensive durant la première journée de la bataille de la Somme. Avec bravoure, les soldats ont avancé sous une grêle de tirs ennemis et, par instinct, ont rentré leur menton comme s’ils marchaient dans une tempête de neige. En moins d’une demi-heure de combat, il ne restait presque plus rien du régiment. Le matin suivant, seuls 68 soldats ont pu répondre à l’appel. Ce triste événement a touché pratiquement toutes les communautés de Terre-Neuve. 105 ans plus tard, les Terre-Neuviens commémorent toujours solennellement ce jour du Souvenir.

Le régiment a été reconstitué après cette tragédie et a été plus tard renommé Royal Newfoundland Regiment en raison des actes spectaculaires de ses membres pendant la Première Guerre mondiale. Aujourd’hui, le Mémorial terre-neuvien à Beaumont-Hamel surplombe l’ancien champ de bataille et rend hommage aux Terre-Neuviens qui ont servi durant ce conflit, et en particulier à ceux qui n’ont aucune tombe connue.

Combats à Hong Kong

Des soldats canadiens s’entraînant dans les collines de Hong Kong avant l’invasion.
Photo : Imperial War Museum KF 193

La bataille de Hong Kong a été le premier combat d’envergure des soldats canadiens pendant la Seconde Guerre mondiale. Environ 1 975 de nos soldats, la plupart des soldats du Winnipeg Grenadiers du Manitoba et du Royal Rifles of Canada du Québec, ont quitté Vancouver par la mer à la fin octobre 1941. Leur mission consistait à contribuer à la défense de la colonie de la Couronne britannique en Asie orientale contre la menace d’une invasion japonaise.

Le 8 décembre 1941, seulement quelques semaines après que les Canadiens aient traversé l’océan Pacifique, l’ennemi attaquait Hong Kong. Dépassés en nombre, les défenseurs alliés ont combattu avec bravoure avant d’être forcés de capituler le jour de Noël. Environ 290 Canadiens ont été tués et près de 500 ont été blessés lors des lourds combats. Pour les survivants, la vie dans les camps de prisonniers de guerre japonais allait s’avérer extrêmement difficile. Plus de 260 autres de nos soldats y sont morts de malnutrition, de travail forcé et des violences physiques subies au cours des quatre années qui suivirent. La libération des prisonniers survivants n’est venue qu’à la fin de la guerre en août 1945.

Tenir le front à Kapyong

Le tableau de guerre « Holding à Kapyong » de Ted Zuber.
Image : Collection d’art militaire Beaverbrook, Musée canadien de la guerre 19900084-001

La bataille de Kapyong représente un chapitre clé des efforts du Canada pendant la guerre de Corée. Au printemps 1951, le 2e Bataillon du Princess Patricia’s Canadian Light Infantry a connu des combats intenses lorsque les forces ennemies ont lancé une grande offensive dans la vallée de la rivière Kapyong. Si l’ennemi réussissait à briser les lignes des Nations Unies, la ville de Séoul risquait d’être prise.

Durant la nuit du 24 au 25 avril 1951, les Canadiens ont fait face à des tirs nourris provenant de vagues de soldats ennemis qui déferlaient sur les collines surplombant la rivière Kapyong. À certains moments, nos soldats étaient complètement submergés et la situation était si désespérée qu’ils demandèrent à leur propre artillerie de tirer sur leurs positions afin de repousser les attaquants. En infériorité numérique, les Canadiens ont par la suite été encerclés. N’ayant que peu de munitions, ils ont dû recevoir leurs ravitaillements par largage aérien.

Pendant le combat, dix de nos soldats ont été tués et 23 blessés, mais contre toute attente, le Princess Patricia’s Canadian Light Infantry a réussi à maintenir sa position et à empêcher l’ennemi d’avancer. Le bataillon a reçu la « Presidential Unit Citation » des États-Unis pour la bravoure dont il a fait preuve à Kapyong, un honneur rare pour une unité militaire qui n’est pas américaine.

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