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Le Canada se souvient - Édition 2019 - Page 2

Retour sur l’Afghanistan

Une membre des Forces armées canadiennes en Afghanistan remplit des sacs d’école avec des fournitures pour aider des enfants afghans en 2011.
Photo : Ministère de la Défense nationale AT2011-0050-01a

L’effort militaire le plus connu de notre pays au cours des dernières années a été la mission du Canada en Afghanistan. Plus de 40 000 membres des Forces armées canadiennes ont pris part aux opérations en Afghanistan entre 2001 et 2014, ce qui en fait le déploiement de troupes le plus important du pays depuis la Seconde Guerre mondiale.

Les opérations de combat et le travail dans un environnement très hostile représentaient une grande partie de ce que nos hommes et nos femmes en uniforme ont vécu là-bas, surtout lorsqu’ils étaient basés dans la province instable de Kandahar, mais il y avait d’autres aspects à la mission. De nombreux vétérans se souviennent avec fierté des projets humanitaires, de développement de l’infrastructure et d’édification de la nation que le Canada a entrepris en Afghanistan. Des efforts comme la construction d’un barrage et de routes, l’accès des filles à l’école, ainsi que la formation de la police et des forces militaires afghanes ont aussi été des éléments importants de la mission du Canada.

Le service en Afghanistan a souvent été très dangereux et quelque 158 membres des Forces armées canadiennes y ont perdu la vie. Le fait d’être dans des situations stressantes et de voir des actes de violence tout autour de soi, en particulier lorsqu’ils touchent des camarades, peut avoir un lourd impact psychologique. Les blessures subies pendant le service militaire ne sont pas toujours visibles. Le trouble de stress post-traumatique et d’autres traumatismes liés au stress opérationnel constituent un lourd héritage pour de nombreux vétérans de la mission en Afghanistan.

Mars 2019 marquait le 5e anniversaire de la fin de la mission du Canada en Afghanistan et ce jalon a été commémoré par une cérémonie au Monument commémoratif de guerre du Canada à Ottawa. Nous nous souvenons de tous ceux et celles qui ont servi et qui ont donné leur vie pour la paix et la liberté.

70 ans de l’OTAN

Char canadien Leopard arrêté près d’une maison pendant les exercices de l’OTAN en Allemagne de l’Ouest en septembre 1982.
Photo : Bibliothèque et Archives Canada

Les origines de l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN) remontent au début de la guerre froide, à la fin des années 1940. La Seconde Guerre mondiale avait pris fin, mais les tensions ont refait surface alors que l’Union soviétique communiste a rivalisé pour le pouvoir international avec les pays démocratiques de l’Ouest. La possibilité qu’un conflit éclate était très réelle. Les pays occidentaux ont cherché à former une alliance militaire et l’OTAN a été créée le 4 avril 1949, le Canada étant l’un de ses 12 membres fondateurs.

Des milliers de soldats et d’aviateurs canadiens ont été stationnés en Europe de l’Ouest, du début des années 1950 au début des années 1990, pour aider à contrebalancer les forces communistes regroupées en Europe de l’Est. Nos navires de guerre ont également fait partie des flottes de l’OTAN sur l’océan Atlantique et la mer Méditerranée.

La chute du mur de Berlin en 1989 a rapidement été suivie par la chute de régimes communistes en Union soviétique et en Europe de l’Est. L’OTAN, cependant, a prouvé sa pertinence avec des missions de sécurité multinationales commençant dans les Balkans au milieu des années 1990, en Afghanistan dans les années 2000 et en Libye en 2011. Depuis 2014, des membres des Forces armées canadiennes ont servi au sein des forces de l’OTAN dans des endroits comme la Pologne, la Lettonie, la Roumanie et la mer Noire dans le cadre de l’opération Reassurance. Malgré d’énormes changements dans le monde, l’OTAN reste forte. Aujourd’hui, elle compte 29 pays membres et, 70 ans plus tard, le Canada en est toujours un contributeur clé.

Nettoyage de l’Escaut

Soldats du Royal Hamilton Light Infantry traversant un village néerlandais nouvellement libéré en octobre 1944 pendant la bataille de l’Escaut.
Photo : Bibliothèque et Archives Canada PA-138420

L’année 1944 fut une année charnière pendant la Seconde Guerre mondiale puisqu’elle a marqué le début de la libération de l’Europe de l’Ouest après plus de quatre ans d’une dure occupation allemande. Après la victoire de la bataille de Normandie en France cet été-là, les Alliés ont poussé vers le nord et l’est à la poursuite des forces ennemies qui battaient en retraite. Les Alliés devaient s’emparer d’un grand port sur le continent pour approvisionner leurs troupes. Le principal port belge d’Anvers a été libéré au début de septembre, mais il y avait un problème : il se trouvait à 80 kilomètres à l’intérieur des terres. Les navires devaient parcourir l’estuaire de l’Escaut occidental pour atteindre les quais, une voie navigable qui traversait certaines parties de la Belgique et des Pays-Bas, toujours tenue par les Allemands. C’est la Première Armée canadienne qui a largement souffert pour sécuriser les berges.

La majeure partie de la bataille de l’Escaut s’est déroulée sur un terrain plat et souvent inondé qui offrait aux Canadiens peu d’endroits pour se mettre à couvert durant leur avancée. La boue épaisse qui collait aux soldats et aux machines, les digues et les canaux qu’il fallait traverser et un ennemi aguerri ont fait de cette campagne un cauchemar. En effet, certains des combats les plus durs de toute la Seconde Guerre mondiale y ont eu lieu, mais les Alliés ont persévéré. La dernière partie de l’Escaut a été libérée au début du mois de novembre et la navigation vers Anvers a commencé plus tard dans le mois.

Plus de 6 000 soldats canadiens ont été tués ou blessés dans la sanglante bataille de l’Escaut. Le souvenir des terribles combats qui s’y sont déroulés hantera bon nombre de nos vétérans pendant des années. Cet automne marque le 75e anniversaire de cette importante campagne et le souvenir se perpétue.

Une vie de service

Sir Eugène Fiset
Photo : Domaine public

Cette année marque le 120e anniversaire du début de la guerre d’Afrique du Sud en octobre 1899. De nombreux Canadiens ont servi pendant le conflit, dont Eugène Fiset. Né à Rimouski, au Québec, en 1874, il a joint le 89e Régiment à l’âge de 16 ans. Il a étudié la médecine à l’Université Laval et est devenu chirurgien régimentaire pour le Royal Canadian Regiment, qui s’est rendu en Afrique du Sud en 1899.

Eugène Fiset a vu beaucoup de combats outre-mer lorsqu’il soignait les malades et les blessés. Il n’a pas hésité à se mettre dans le feu de l’action. Lors du premier jour de la bataille de Paardeberg, le 18 février 1900, il a bravé le feu ennemi pour soigner des soldats blessés et les ramener en lieu sûr. Dix-huit Canadiens sont morts ce jour-là et 60 autres ont été blessés. Pour ses actes de bravoure durant le conflit, Eugène Fiset a reçu la Médaille de la Reine avec quatre barrettes, et plus tard l’Ordre du service distingué.

De retour au pays, Eugène Fiset a continué à servir le Canada. Il a gravi les échelons et est devenu major général pendant la Première Guerre mondiale. Entre autres honneurs pour son service distingué, il a été fait chevalier par le roi George V en 1917. Après avoir pris sa retraite de l’armée, Eugène Fiset est devenu un politicien respecté, siégeant à la Chambre des communes de 1924 à 1939, avant de devenir lieutenant-gouverneur du Québec de 1939 à 1950.

Casques bleus canadiens à Chypre

Des véhicules blindés canadiens patrouillant la ligne verte à Chypre.
Photo : Ministère de la Défense nationale

L’un des efforts de soutien de la paix les plus connus du Canada a eu lieu sur l’île méditerranéenne de Chypre. Après que le pays ait obtenu son indépendance de la Grande-Bretagne en 1960, des tensions de longue date entre ses populations grecque et turque ont rapidement dégénéré en violence. Les Nations Unies sont intervenues dans le cadre d’une importante mission de maintien de la paix qui a débuté en 1964, et les Canadiens ont été présents à Chypre dès le début.

Nos soldats ont contribué au maintien d’une paix fragile pendant près d’une décennie, jusqu’à ce que cet équilibre soit rompu en 1974, lorsque des milliers de soldats de la Turquie voisine ont envahi et occupé la partie nord de Chypre. Les troupes canadiennes se sont soudainement retrouvées en pleine zone de guerre. L’île a finalement été séparée en deux, et une ligne de démarcation appelée la « ligne verte » a été établie, créant ainsi une zone tampon; une situation qui subsiste encore de nos jours.

Un grand nombre de Canadiens ont servi à Chypre jusqu’en 1993, passant d’innombrables heures à patrouiller le long de la ligne verte et à désamorcer les conflits entre les deux parties. Bien que nous n’ayons plus qu’un petit nombre de militaires là-bas, l’engagement du Canada s’y poursuit avec l’opération Snowgoose. Plus de 25 000 de nos hommes et femmes en uniforme ont été déployés à Chypre au fil des ans, et 28 y ont perdu la vie.

Défendre la paix

Cérémonie de la Journée nationale des Gardiens de la paix au monument Réconciliation à Ottawa en 2018.
Photo : Ministère de la Défense nationale

Le Canada est connu dans le monde entier pour ses nombreuses contributions aux efforts internationaux de soutien de la paix au fil des ans. Pour souligner cette fière tradition de service, notre pays célèbre la Journée nationale des Gardiens de la paix le 9 août. Cette date est importante, car c’est en ce jour de 1974 que neuf gardiens de la paix canadiens ont été tués au Moyen- Orient. Leur avion de transport a été abattu alors qu’ils aidaient à établir une nouvelle mission des Nations Unies sur les hauteurs du Golan en Syrie. Il s’agissait de la plus importante perte subie en un jour par notre pays au cours d’une mission de soutien de la paix. Malgré ces débuts tragiques, plus de 12 000 membres des Forces armées canadiennes ont servi sur le plateau du Golan au cours des décennies qui ont suivi.

Cet incident s’est produit il y a 45 ans, mais le souvenir de nos gardiens de la paix tombés au champ d’honneur demeure vivant chaque année au mois d’août lors de cérémonies solennelles tenues à Ottawa et ailleurs au pays.

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