Le jour J vu du ciel
Des héros se racontent - Jour J
Transcription
On a... nous autres on a été appelés
pour aller faire ouvrir le chemin pour les soldats,
alors c’était pas des missions ordinaires.
On était plus bas. On est allés bombarder les...
Intervieweuse : Les positions allemandes là, les pill-boxes?
Non, toutes les plages étaient organisées. Il y avait des...
en tout cas, pour empêcher que les soldats entrent.
Alors il y a un paquet de choses qu’ils ont
mis là puis on a bombardé ça.
Intervieweuse : De la ferraille puis des mines.
On a bombardé ensuite les avions, les bases d’avions.
Ça, c’était important... essayer de se débarrasser de ça,
puis ensuite quelques Allemands s’il y en avait, tu sais.
On a fait ça quatre fois.
Intervieweuse : Alors vous avez fait ça durant la nuit?
Vous êtes sortis durant la nuit?
Ah bien nous autres on est partis... on a ouvert...
Nous autres on a dû partir à peu près à 1 h du matin, je pense.
Parce que, eux autres...
l’armée a envahi à peu près vers 3 h ou 4 h, je pense.
C’est de bonne heure ça le matin.
Mais c’était pas beau, c’était pas beau à voir.
Parce que j’ai vu ça moi d’assez proche.
C’est des bateaux qui arrivent avec des gens;
les gens avaient même des bicycles.
C’est pas des farces ça!
Qu’est-ce qu’ils vont faire avec des bicycles?
Ils ont amené quelque chose pour que ça avance...
dans l’eau... ah seigneur!
Et fallait qu’ils traversent l’eau à part de ça.
Ah, c’était pas, non, c’était pas gai. Nous autres,
c’était un peu mieux parce qu’on était dans les airs,
mais on se faisait tirer dessus aussi...
Intervieweuse : C’était tout autant dangereux?
On a perdu beaucoup, beaucoup d’avions.
On était nombreux comme avions,
mais il y en a beaucoup qui ont été descendus.
Intervieweuse : Alors, pour nous donner une idée un peu de
qu’est-ce que le ciel avait l’air ce matin-là...
il y avait des milliers d’avions?
Ah oui, il y en avait beaucoup d’avions,
beaucoup d’avions et y’avait toutes sortes d’affaires.
Intervieweuse : Comment vous faisiez pour rester tous éloignés
les uns des autres, parce que là vous voliez en pleine nuit.
Non ça, il fallait absolument, non c’est toujours...
quand on part en voyage, on nous dit « On s’en va à telle place.
On va aller à telle hauteur, à telle vitesse, à telle minute »,
parce que c’est tout réglé ça, tout d’avance.
Si vous êtes trop proches l’un de l’autre, c’est dangereux.
Après la Normandie, y’en avait plus là.
Y’en avait plus. Les Allemands se
dépêchaient pour rejoindre Berlin ou Leipzig ou ces places-là.
Description
Tout en nous donnant ses impressions de ses propres tâches de bombardement, M. Lafrenière nous raconte la dévastation de l’armée de terre dont il témoignait.
Catégories
- Médium :
- Vidéo
- Propriétaire :
- Anciens Combattants Canada
- Durée :
- 3:13
- Personne interviewée :
- Paul Lafrenière
- Guerre ou mission :
- Seconde Guerre mondiale
- Emplacement géographique :
- Europe
- Campagne :
- Normandie
- Branche :
- Aviation
- Unité ou navire :
- Escadron 438
- Occupation :
- Pilote
- Date de modification :